Croissance ou rentabilité : pourquoi choisir quand on peut (doit) avoir les deux ?

Dans le monde entrepreneurial, la dualité entre croissance et rentabilité se pose souvent comme un dilemme impossible à résoudre. Doit-on privilégier un développement rapide pour gagner des parts de marché, ou bien se concentrer sur la rentabilité pour assurer la stabilité financière ?

Une contribution de Capucine Roche, PDG de Letsignit

Chercher l’harmonie entre croissance et rentabilité

La stabilité financière, attrait de plus en plus important pour les investisseurs, offre une meilleure résilience face aux aléas du marché. Elle permet également de créer un cercle vertueux où les revenus générés sont réinvestis dans l’innovation ou le développement, générant ainsi de nouvelles opportunités de croissance. Les entreprises suivant cette voie peuvent maximiser leurs chances de succès à long terme.

À l’inverse, les entreprises misant sur le développement rapide de l’activité plutôt que sur la rentabilité se mettent en danger. Si certaines peuvent garder la tête hors de l’eau à tour de levée de fonds à répétition, elles ne sont généralement pas viables sur le long terme. Le secret réside donc peut-être dans la patience. Prendre le temps de construire, petit à petit, un projet solide et résilient. Le développement d’une entreprise doit être pensé comme un marathon, et non comme un sprint.

Trouver le point d’équilibre entre créativité et performance

La créativité et la rentabilité ne sont pas antagonistes, bien au contraire. Il existe un temps pour l’ultra-créativité, un autre pour l’ultra-rentabilité, puis vient le moment de les faire cohabiter. L’audace ne doit pas être bridée, car c’est souvent dans l’erreur que naissent les plus grandes innovations.

Face à la crise, la créativité devient un moteur essentiel à la résilience. Le mouvement permanent, qu’il s’agisse de créativité dans le modèle, l’usage, les outils ou le management, est fondamental. Cependant, cette créativité doit être maniée avec prudence pour ne pas créer de l’épuisement. Tous les collaborateurs n’ont pas vocation à être créatifs et une entreprise a besoin et se nourrit d’une combinaison de différents profils, certains plutôt “fast thinkers” et d’autres “slow thinkers”.

Un bel exemple de cette harmonie est celui de Google qui, en allouant 20 % du temps de travail de ses employés à des projets personnels créatifs, a favorisé l’innovation tout en maintenant la performance. Cette politique a conduit à la création de produits révolutionnaires tels que Gmail et Adwords.

L’importance de la gestion du capital humain

La performance est importante mais elle ne fait pas tout. La résilience d’une organisation passe avant tout par la gestion de son capital humain. La mise en place de solutions d’automatisation et l’utilisation de l’intelligence artificielle permettent de soulager l’humain en le libérant des tâches répétitives et à faible valeur ajoutée. Le concept du “collaborateur augmenté” émerge, offrant aux collaborateurs plus de temps pour se consacrer à la réflexion stratégique et à la créativité. Des missions gratifiantes qui améliorent l’estime de soi, développent les compétences, et participent à améliorer l’épanouissement au travail.

C’est en trouvant l’équilibre entre croissance et rentabilité, mais aussi en misant sur l’innovation, la technologie et – surtout – sur le capital humain, que les entreprises pourront prospérer dans le temps. Investir dans le bien-être des collaborateurs et l’innovation technologique permettra d’ailleurs d’ouvrir de nouvelles perspectives, notamment en termes de responsabilité sociale des entreprises (RSE), une dimension non négligeable pour attirer et retenir les talents de demain.

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