Economie | La croissance annuelle a été grandement portée par l’activité du deuxième trimestre. Pour les trois autres trimestres, elle est nulle, selon l’Insee.
Loin d’afficher une santé de fer, l’économie française a résisté. Sur l’ensemble de l’année 2023, le PIB a progressé de 0,9%, après 2,5 % en 2022 et 6,4 % en 2021, selon les premiers chiffres publiés par l’Institut national de statistiques et des études économiques (Insee). C’est un peu moins que les anticipations du gouvernement, qui tablait sur une hausse de 1 %.
La croissance annuelle a été grandement portée par l’activité du deuxième trimestre, qui pointe à 0,7 %, révisé en hausse d’un point. Ce à quoi il faut ajouter « l’acquis de croissance à l’issue de l’année 2022 qui s’élevait à 0,3%, relève Pauline Meinzel, responsable de la division des comptes trimestriels à l’Insee. En clair, avant même de commencer 2023, il y avait déjà cette part de croissance assurée ». Pour les trois autres trimestres, la croissance est de 0%. La risque de récession ne s’est finalement pas concrétisé.
Dans le détail, la consommation des ménages, habituel moteur de l’économie française, a fortement ralenti en raison de l’inflation, dans la mesure où les salaires ne sont pas parvenus à la compenser. Sous pression, les ménages ont été contraints de réduire leurs dépenses. Cela se traduit par une hausse de 0,7 % sur l’année, largement en deçà de l’évolution affiché en 2022 (2,1%). « C’est lié à deux facteurs, pointe Pauline Meinzel. La consommation des ménages en service décélère fortement (2,4% après 8,5% en 2022, NDLR) notamment dans le secteur de l’hébergement-restauration, ainsi que la consommation en biens, qui a, elle, reculé (-1,6, NDLR). » Ce recul s’explique en grande partie par la chute de 4,7% de la consommation alimentaire des Français, après -3,6% en 2022.
Manque de dynamisme
Les signaux envoyés sont similaires du côté de l’investissement des entreprises, qui affiche un niveau certes positif mais deux fois moindre par rapport à celui affiché un an plus tôt. « On note un recul assez important de l’investissement dans la construction et un recul assez important dans l’information communication, indique l’économiste. A contrario, des secteurs comme l’automobile et l’aéronautique ont été dynamiques. » La production pâtit elle aussi de ce manque de dynamisme global de l’économie avec un progression de 1,7%, bien loin des 3,7 % de l’année précédente.
Reste qu’avec des résultats aussi mitigés sur l’année écoulée, l’acquis de croissance se limite à 1% pour 2024. Dans ces conditions, difficile d’imaginer comment la prévision gouvernementale d’une progression de 1,4% du PIB pourrait se réaliser. La Banque de France prévoit une croissance de 0,9% pour 2024. Une hypothèse jugée beaucoup plus probable par un grand nombre d’observateurs.
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