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Crise du logement : François Bayrou veut repenser le modèle

Immobilier : François Bayrou veut repenser le modèle
Immobilier : François Bayrou veut repenser le modèle

Le Premier ministre a esquissé des pistes pour faire face à la crise du logement. Ses annonces ne font pas l’unanimité chez les professionnels du secteur. 

Faire du vieux avec du neuf. Pour faire face à la crise du logement, François Bayrou pourrait reprendre certaines mesures mises sur la table par le précédent gouvernement comme le prêt à taux zéro pour les primo-accédants ou la simplification des procédures dans la construction. Tout en gardant une part de mystère, le Premier ministre a annoncé vouloir « relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété, et soutenir les maires bâtisseurs par un système d’encouragement à l’investissement, y compris privé » lors de son discours de politique générale.

La crise du logement est protéiforme dans l’Hexagone. L’accès à la propriété a reculé depuis près de deux ans en raison de la remontée des taux. Les transactions immobilières devraient atteindre 775 000 sur l’année 2024, en chute de 11% par rapport à 2023 et de 36% par rapport au pic enregistré en 2021. En réaction de ce coup d’arrêt, l’offre locative s’est contractée. D’autant que dans le même temps, le nombre de logements proposés sur des plateformes comme Airbnb a explosé. Dans les grandes villes, ménages et étudiants rencontrent d’importantes difficultés. Sans oublier que la construction neuve est au plus bas. 

« Politique de logement de grande ampleur » 

« C’est une mission centrale. Si l’on ne peut pas se loger, on ne peut pas se faire reconnaître. Nous avons besoin d’une politique de logement repensée et de grande ampleur », a appuyé le béarnais devant les députés tout en saluant les efforts menés par les précédents gouvernements « pour lever les contraintes en matière de construction de logements ». Actuellement, 300 000 nouveaux logements sont créés chaque année. Pour répondre à une demande toujours grandissante, il en faudrait 200 000 de plus. 

François Bayrou entend « réduire les délais, alléger les demandes d’autorisation, favoriser la densification et faciliter les changements d’usage. » En clair, il s’agit de faciliter la transformation de bureaux vacants en logements, et la surélévation d’immeubles. Le député (Modem) de l’Ain, Romain Daubié a déposé une proposition de loi en ce sens. 

Le Premier ministre promet également de relancer l’investissement locatif alors que la part d’investisseurs privés décline dans les agences immobilières. Selon Capital, la ministre du Logement Valérie Létard travaille à la mise en place d’un statut fiscal pour les bailleurs privés afin de rendre les investissements locatifs plus attractifs. Ce type de dispositif existe déjà en Allemagne.

Un plan en faveur du logement étudiant 

En France, on dénombre environ 240 000 logements dédiés aux étudiants, majoritairement administrés par les Crous. Cependant, cette offre demeure largement insuffisante pour répondre aux besoins. Les répercussions sont préoccupantes : selon un sondage OpinionWay réalisé en 2023, 17 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans ont dû renoncer à leurs études faute de solution d’hébergement. 

« Les étudiants sont parmi les premières victimes de la crise du logement, particulièrement dans les grandes villes où les loyers atteignent des niveaux inabordables pour nombre de familles », a signalé le Premier ministre.

Il compte sur la construction de 15 000 logements à destination des étudiants par an. Reste que cette promesse pourrait s’avérer vaine, car ce sont les maires qui octroient les permis de construire. 

Des réactions aux antipodes 

Les annonces de François Bayrou ont reçu un accueil mitigé. Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, Pascal Boulanger, a réagi favorablement au discours du béarnais.

« Simplifier les procédures et les normes, densifier, relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété et soutenir les maires bâtisseurs [sont] des objectifs [qui] répondent point par point aux propositions portées », a-t-il écrit dans un post LinkedIn. 

À l’inverse, le président de la Fédération nationale de l’immobilier, Loïc Cantin, a jugé que le chef de gouvernement n’avait qu’« effleuré la question du logement » lors de son discours de politique générale. Le patron de la Fnaim plaide pour la fin des avantages fiscaux lors de la location meublée ainsi que la mise à l’arrêt des obligations de rénovations énergétiques.


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