Créations d’entreprises en 2024 : nouveau record battu en France malgré l’incertitude

L’année 2024 a été marquée par un record historique en matière de création d’entreprises en France, avec 1,1 million nouvelles entités enregistrées, soit une augmentation de 5,7 % par rapport à 2023, selon un rapport publié par l’Insee. Une dynamique exceptionnelle qui s’inscrit pourtant dans un contexte économique et politique marqué par de fortes incertitudes. 

Le nombre total de créations d’entreprises en France en 2024 a progressé de 5,7 % par rapport à l’année précédente, atteignant un sommet historique. Si le seuil symbolique du million de créations avait été franchi dès novembre, l’année 2024 s’achève sur un total record de 1,111 million de nouvelles entités créées.

Un léger recul de 1,6% a néanmoins été constaté en décembre par rapport à novembre, ce qui n’a pas permis d’entacher les résultats trimestriels : les données brutes du quatrième trimestre révèlent toujours une hausse de 0,7 % par rapport à la même période en 2023.

2 tiers des nouveaux projets portés par des micro-entrepreneurs

Sur le mois de décembre 2024, certaines catégories d’activités ont enregistré un net recul, comme le commerce et la réparation d’automobiles et motocycles (-6,1 %), les activités immobilières (-13,8 %) et les secteurs financiers et d’assurance (-11,6 %). Dans la construction, les créations restent quasiment stables (-0,1 %) tandis qu’elles progressent légèrement dans l’information et la communication (+0,7 %) dans le soutien aux entreprises (+1,3 %) et dans les services aux ménages (+1,5 %).

Sur l’année 2024, les micro-entrepreneurs ont largement contribué à la dynamique globale, avec une hausse de 7,3 % de créations d’entreprises. Les entreprises sociétaires suivent cette tendance avec une progression de 5,4 %. Néanmoins, les créations d’entreprises individuelles classiques ont diminué de 3,2 %.

L’essor des micro-entrepreneurs explique en grande partie cette performance, leurs projets représentant plus des deux tiers des nouvelles entreprises. Au total, trois secteurs majeurs ont été les principaux moteurs de cette frénésie entrepreneuriale : les transports, l’hébergement et l’industrie.

Des défaillances aussi en hausse

Dans le même temps, les défaillances d’entreprises ont aussi connu une forte augmentation en 2024. Selon les chiffres de la Banque de France publiés dans un communiqué ce 14 janvier, 65 764 entreprises ont fait faillite, soit une hausse de 16,8 % par rapport à 2023. La Banque de France explique dans son communiqué que cette progression « est en partie liée à un effet de rattrapage, après le fort ralentissement des défaillances pendant la période Covid (2020-2021) ».

Toutefois, elle note un ralentissement des défaillances dans l’ensemble des secteurs et pour la plupart des tailles d’entreprises (ralentissement par rapport à 2023 ?). Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises, bien que plus stables, enregistrent toujours des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie.

Certains secteurs sont particulièrement touchés : les activités immobilières affichent une hausse de 31,2 % des défaillances par rapport à l’année précédente, suivies des secteurs des transports et de l’entreposage (+30,7 %), de la finance et assurance (+26,9 %), et enfin de la construction (+24,8%).

Ce contexte d’incertitude économique pourrait donc mettre un coup d’arrêt à la prolifération de nouvelles pépites dans l’Hexagone. Pas selon François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs, qui expliquait sur l’antenne d’Europe 1 que cela peut même stimuler l’entrepreneuriat. « La morosité peut inciter à créer, justement pour se préparer, anticiper, s’affranchir ou commencer à s’affranchir de la subordination du modèle salarié », déclarait-il.

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