Ciel dégagé dans le monde des croisières qui, année après année, confirme sa bonne santé. Le marché a connu une hausse de 7% entre 2017 et 2018, enregistrant ainsi plus de 28,5 millions de passagers à travers le monde (dont 520 800 pour la France), selon le dernier rapport de Cruise Line International Association (CLIA). Parmi les principaux acteurs, le groupe Costa Croisières fait figure de très bon élève avec sa promesse de promouvoir un certain art de vivre à l’italienne pour une croisière 100% dolce vita. Georges Azouz, président de l’armateur en France, lève le voile sur la recette gagnante de Costa Croisières pour entretenir le récit de la marque 70 ans après les origines de la compagnie.
Entre 2017 et 2018, le marché de la croisière a enregistré une hausse de 7% et attiré près de 28,5 millions de passagers, dont 520 800 dans l’Hexagone. Dans cet océan d’offres, quelle est la promesse Costa ?
L’hospitalité chaleureuse à l’italienne, c’est notre promesse et ADN. Costa Croisières répond à un triple objectif qui fait écho aux attentes de chacun : se détendre, se divertir et se cultiver. Nous avons toujours appréhendé la croisière comme un mode de connaissance de l’autre à travers une expérience entre ciel et terre porteuse de sens. Quand vous arrivez au petit matin sur la baie de Rio ou de Naples, vous découvrez d’autres sensations qu’une vue aérienne ne vous donnera pas ! Partir ensuite à la découverte de lieux mythiques en vue de remonter l’Histoire de sites classés fait partie intégrante de notre approche expérientielle. Nos croisiéristes qui viennent notamment en famille permettront à leurs enfants de cohabiter avec 70 nationalités différentes, de s’initier à d’autres cultures et de se retrouver au détour d’une gestuelle universelle, soit autant d’occasions de façonner l’idée du vivre ensemble mais, aussi, d’affirmer des valeurs d’ouverture, de respect. Pour illustrer notre ambition culturelle, le Costa Smeralda accueille le tout premier musée sur eau au monde. Baptisé Co.De, cet espace a été conçu comme une chambre des merveilles retraçant le génie esthétique italien dans un parcours réparti en cinq sections : Memorabilia, Mode, Transports, Design d’intérieur, Art de la table. De la cafetière napolitaine aux jeux de boules, de la marionnette de Pinocchio au petit pot de Coccoina, la colle des écoliers née en 1927, le musée a pour vocation de raconter le quotidien des foyers italiens de 1930 à aujourd’hui.
Costa Croisières, c’est aussi la promesse d’un service hôtelier irréprochable proposé à un rapport qualité / prix exceptionnel. Notre catalogue est extrêmement riche : que l’on soit en recherche d’une évasion de 3 jours en Méditerranée ou d’un tour de monde de 108 jours, nous nous plaçons en leader sur le marché en termes de choix. Nous cultivons d’ailleurs depuis nos origines un esprit pionnier en ouvrant continuellement plusieurs routes maritimes, à l’instar de Marseille. Auparavant les croisiéristes devaient passer par Gênes. Il y a 25 ans, nous avons inauguré les premières traversées aux Antilles françaises, plus récemment nous venons d’ouvrir les Emirats et la Chine : deux destinations incontournables aujourd’hui dans l’écosystème. Nous n’avons eu de cesse de nous réinventer et d’innover.
Quid du « portrait-robot » de votre clientèle hexagonale ?
Le cliché des seniors relativement fortunés a vécu ! Grâce aux avancées technologiques phénoménales dans l’industrie navale de loisirs, il y a eu un réel impact sur le profil des clients. En France, nous accueillons chaque année près de 20% de passagers de moins de 18 ans, nos croisières sont très familiales. Nous sommes également en train de nous développer de manière très dynamique sur le segment des « actifs » et des « millennials » qui plébiscitent nos offres de ‘city croisières’ de trois jours. Ces périples rencontrent aussi un franc succès auprès de la clientèle d’affaires dans le cadre de séminaires corporate. Avec des paquebots de 300 mètres de long, 60 mètres de haut (l’équivalent d’une quinzaine d’étages), les espaces deux fois plus vastes qu’un hôtel à terre favorisent une telle cohabitation. De fait, nous pouvons explorer les surfaces très généreuses pour personnaliser l’expérience de chaque typologie de clients. En France, nous avons la particularité de vendre des croisières toute l’année : les Caraïbes et la Méditerranée sont prisés été comme hiver, l’Océan indien fonctionne très bien l’hiver aussi, le Nord de l’Europe se détache plutôt en été, et enfin l’automne attire les adeptes de transatlantiques. Dans l’ordre des best-sellers, on retrouve d’abord la Méditerranée (Venise et île grecques), les Antilles Françaises et le Nord de l’Europe.
Nous générons tous les ans en France de nouvelles vocations de croisiéristes grâce à nos 160 départs de Marseille chaque année. Généralement, les touristes français découvrent l’expérience Costa lors d’un séjour en Méditerranée, puis ils reviennent avec l’envie d’essayer une offre plus ambitieuse à l’image des Fjords en Scandinavie.
Aujourd’hui, les voyageurs ne sont pas seulement en quête de « break » et de dépaysement. Ils sont davantage demandeurs d’expériences à vivre qu’ils pourront partager avec leur communauté physique et virtuelle. Comment répondez-vous à ces aspirations ?
Nous l’avons bien compris chez Costa Croisières, c’est pourquoi nous déployons beaucoup d’efforts en matière de personnalisation : le but étant que vous viviez « votre » croisière sans standardisation à grande échelle. On n’a pas forcément les mêmes envies au même moment, ni le même rythme que son voisin. Le Costa Smeralda incarne cet état d’esprit puisqu’il offre un terrain de jeu exceptionnel en termes expérientiels. A l’heure du dîner par exemple, chacun trouvera le cadre qui lui convient (établissements gastronomiques, diététiques, food court….), durant les excursions et activités en mer, le croisiériste aura aussi un choix pléthorique : parcours de golf, cinéma en 4D, simulateur de formule 1, espace de lecture ; si bien qu’en achevant leur périples, les passagers se rendent compte qu’ils n’ont pas du tout vécu la même croisière ! La liberté est la clef.
Avec le paquebot Costa Smeralda, vous proposez une alternative plus eco-friendly en remplaçant le fioul par du GNL, quelles sont vos autres initiatives en matière de développement durable, de RSE ?
Nous sommes très impliqués dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et poursuivons un objectif très ambitieux à travers notre programme « 4 Good Food » (traduisez, pour une bonne alimentation). A horizon 2020, nous visons une réduction de 50% de pertes. Pour commencer, nous avons pris le problème à la source en élaborant des recettes limitant le gaspillage alimentaire. Nous avons ensuite porté nos efforts sur la sensibilisation de nos croisiéristes en mettant en place une politique de « Call to action », si bien que main dans la main nous sommes parvenus à faire baisser de 20% les déchets de table émanant du buffet. Et pour aller encore plus loin, nous avons mis en place des partenariats avec des associations caritatives, à l’image de la Banque alimentaire, qui bénéficient de la distribution de nos surplus alimentaires. A ce jour, nous avons déjà redistribué plus de 100 000 repas. Nous allons étendre le dispositif à d’autres ports européens comme Venise, Marseille, Barcelone, Athènes et La Valette.
Après l’icône internationale Shakira, c’est désormais la très glamour Penelope Cruz qui devient votre ambassadrice : pourquoi ces personnalités, et quels messages souhaitez-vous véhiculer auprès du grand public et à votre écosystème ?
En choisissant Shakira, nous avions le dessein de surprendre tout le monde en dépoussiérant l’image cliché du croisiériste. Shakira est une opinion leader qui parle aux gens, qui est active sur les réseaux sociaux. Sa proximité avec les communautés, d’où qu’elles viennent dans le monde, reflète parfaitement notre ambition d’être perçus comme proches du public. Avec Pénélope Cruz, nous sommes rentrés dans le glamour, la sophistication : nous ne voulions pas d’icône froide sur papier glacé. La star ibérique est une beauté naturelle, faisant ainsi écho à Costa Croisières qui offre une expérience authentique, sans grimage. En clair, nos égéries sont là pour casser les codes et parler aux gens qui ne sont pas encore nos clients.
Evoquons enfin la question de l’exaspération grandissante de villes sur-investies par le tourisme de masse à l’image de Venise et Barcelone. Comment Costa Croisières répond à la grogne des populations locales et des pouvoirs publics ?
C’est très bien que je puisse m’exprimer sur la question. Sur l’exemple de Venise que vous citez, il faut savoir que la destination accueille annuellement 25 millions de touristes. Derrière ce chiffre vertigineux, il y a seulement 1,5 millions de croisiéristes, soit à peine 6% des touristes. Et sur ces 1,5 millions, 50% ne passent pas par la lagune. Concernant Costa Croisières, nous avons toujours eu une approche citoyenne vis-à-vis de Venise en déployant notamment des bateaux de plus petites capacités, en réduisant également les fréquences. Pour Barcelone, nous essayons autant que possible d’offrir des escales alternatives en prenant comme port d’attache la ville voisine de Tarragone à partir de laquelle les croisiéristes peuvent aller visiter Barcelone. Nous mettons tout en œuvre pour alléger la pression sur ces destinations.
En outre, nous espérons revenir très prochainement en Turquie et en Egypte lorsque le contexte le permettra. La Méditerranée regorge de trésors à l’instar de l’Algérie dont les rives sont époustouflantes de beauté ! Il y a encore beaucoup de routes maritimes à fort potentiel de croissance.
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