Si vous avez déjà profité du confinement pour admirer les étoiles et même la super Lune de mardi soir, c’est parce qu’en réalité le ciel est plus clair depuis le début de la pandémie.
Le confinement et la baisse de pollution qui en résulte (en particulier lumineuse) ont bien des incidences sur notre facilité à observer les étoiles. Par exemple, les images du satellite d’observation de la Terre Sentinel-5P de l’Agence spatiale européenne montrent que depuis la mi-février, les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) ont considérablement diminué par rapport à la même période en 2019.
Le ralentissement de l’activité économique rend-il le ciel plus dégagé pour les amateurs d’astronomie ? Selon Tom Kerss, diplômé en astrophysique et présentateur du podcast hebdomadaire Star Signs: Go Stargazing! : « Il est certain que l’absence d’avions est une bonne chose pour les astrophotographes, bien que la pollution des satellites augmente en parallèle », faisant référence aux satellites Starlink de SpaceX. « Je serais curieux de voir des images où l’on aurait retiré certains véhicules de la route, car les phares des voitures contribuent à la pollution lumineuse, après tout. La pollution de l’air influence aussi l’observation d’objets très petits ».
Malgré tout, les villes sont toujours éclairées. Tom Kerss ajoute : « Les résultats sont probablement extrêmement négligeables dans une ville comme Londres, qui est encore assez active », affirmant toutefois avoir constaté une grande différence depuis l’arrêt des rencontres sportives. « Les stades de football équipés de projecteurs sont généralement maudits par les observateurs d’étoiles qui vivent à proximité ».
Alors, comment s’y prendre pour observer le ciel étoilé de son jardin ou de son balcon ? Voici les cinq conseils de Tom Kerss :
1 – Visez petit
À cause de la pollution lumineuse, de nombreuses étoiles peu brillantes ne sont pas perceptibles, mais cela pourrait vous aider à vous familiariser avec les constellations. Si vous disposez d’une carte du ciel, l’intensité de l’éclat des étoiles est indiquée par leur taille (un point important désignera une étoile très brillante). Puisque dans un ciel pollué, seules les étoiles les plus scintillantes sont visibles, cela permet de mieux visualiser les constellations.
2 – Trouvez l’emplacement idéal
Un emplacement en ville est rarement idéal pour observer les étoiles, il faudra donc aiguiser votre regard. Afin de vous adapter à l’obscurité, trouvez un endroit sans aucune source de lumière directe (lampadaires, phares de voitures, etc.). Après 20 à 40 minutes, vous serez habitué à la pénombre et vous serez surpris de constater le nombre d’étoiles visibles. Prenez garde à ne pas compromettre votre vision en consultant un écran de téléphone ou tout autre source de lumière.
3 – Suivez l’actualité
Tenez-vous informé des événements célestes, visibles quelle que soit la qualité de votre ciel. La Lune et les planètes visibles à l’œil nu sont toujours assez brillantes pour qu’on les trouve. Chaque année, des pluies de météores ont également lieu pour le plus grand plaisir de nos yeux : les Perséides en août et les Géminides en décembre sont particulièrement célébrées, car elles font apparaître de nombreuses étoiles filantes, visibles à travers la pollution lumineuse pour les plus scintillantes. Par ailleurs, la Station spatiale internationale, qui brille dans le ciel, est régulièrement visible au-dessus de la Terre. L’occasion de saluer les astronautes à bord !
4 – Utilisez des jumelles
Si vous possédez une paire de jumelles, celles-ci seront l’outil parfait pour passer à l’étape suivante. Les jumelles nous montrent en effet bien plus d’étoiles que ce que nous voyons à l’œil nu, car elles captent plus de lumière, et comme elles zooment, le contraste dans l’image est renforcé. Ainsi, de nombreux objets du ciel profond, comme les amas d’étoiles, les nébuleuses et même les galaxies, pourront être observés depuis chez vous.
5 – Ne vous laissez pas abattre par la pollution lumineuse
À ce jour, 55 % de la population mondiale habite en ville, avec un accès limité au ciel. Pourtant, si c’est votre cas, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas jouer les astronomes. Où que vous viviez, l’observation des étoiles portera ses fruits, à condition que vous trouviez le poste d’observation parfait.
Tom Kerss conclut : « Je fais de mon mieux pour rappeler qu’en ce moment, l’observation des étoiles et de la Lune, et même la recherche d’une comète, peut être une source de réconfort et de connexion avec la nature, alors même que nous pouvons nous sentir enfermés et isolés. Après tout, c’est un spectacle que nous partageons tous ». Regarder les étoiles, une nouvelle activité pendant le confinement ?
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