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Compétitions Sportives : La France, Un Nouvel Hôte International

compétitions sportives
@GettyImages

Les amoureux du sport seront ravis, d’autres s’en plaindront peut-être, mais la France se repositionne très sérieusement en tant qu’hôte de grandes compétitions sportives internationales. Un retour récent qui nous permet de relativiser l’échec de Paris 2012, voire même d’écrire une nouvelle histoire avec Paris 2024.  

En effet, la Coupe du Monde U20 de Rugby à peine finie, la France se prépare désormais à accueillir la 42èmeRyder Cup de Golf à Saint Quentin-en-Yvelines fin septembre. S’en suit avec le Championnat d’Europe Féminin qui se tiendra sur le territoire français entre novembre et décembre. Ajoutez à cela le retour d’une étape de Formule 1 que la France avait perdu depuis 2008 ; Rolland Garros ; le Tour de France ; l’étape de Formule E ; les étapes de ski alpin et de ski de fonds ; l’étape des HSBC Seven Series de Rugby ; sans oublier les compétitions hippiques et les grandes courses de voiles. Voici un très bref aperçu de l’agenda extrêmement chargé des évènements sportifs organisés par la France, simplement sur l’année 2018.

Une année unique ?

Pas vraiment. La France est incontestablement en passe de redevenir un hôte privilégié en ce qui concerne l’organisation de grands évènements sportifs internationaux. Au-delà des étapes annuelles précédemment citées, l’hexagone ne cesse d’accueillir des évènements d’importance internationale. Une tendance notamment mise en lumière avec la réception récente de l’Euro de Football 2016 mais également avec la Candidature Paris 2024 ainsi que la Coupe du Monde de Rugby de 2023, préparée en moins d’un an par le Président de la Fédération Française de Rugby, Monsieur Bernard Laporte. Le calendrier des GESI (Grands Évènements Sportifs Internationaux) proposé par le site du Ministère des Sports offre encore plus de détails sur les échéances qui attendent la France pour les prochaines années.

Même si d’autres acteurs semblaient bien présents dans ce secteur, comme le Brésil, la Russie et le Japon qui ont tous réussi des coups doubles avec la réception des Jeux Olympiques et de la Coupe du Monde de Football pour les deux premiers ; ainsi que la Coupe du Monde de Rugby et de la prochaine édition des Jeux Olympiques pour le Japon, respectivement en 2019 et 2020. Force est de constater que la France est de plus en plus présente sur la scène internationale en tant que spécialiste de la réception de grands évènements sportifs.

Plusieurs éléments peuvent alors nous aider à comprendre ce phénomène !

Un changement politique qui rend les candidatures plus attractives

Sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, la France est devenue une « niche fiscale sportive ». Tous les évènements sportifs internationaux sont désormais exonérés d’impôts (hormis la TVA) depuis le 9 décembre 2014. Selon Christophe Lepetit, économiste du sport au Centre de droit et d’économie du sport, ce changement de fiscalité était nécessaire puisqu’il a permis à la France d’enclencher une politique fiscale avantageuse.

Ce changement a donc permis à la France de réceptionner l’Euro de Football 2016 ; générant 1,2 milliard d’euros d’impact sur l’ensemble du territoire et 250 millions de recettes grâce à la TVA. Certes une « imposition classique » aurait permis d’obtenir plus de profits (estimé à 600 millions d’euros supplémentaires) mais l’ancien Secrétaire d’État au Sport, Patick Kanner s’en défendait en expliquant que si la France n’avait pas entamé ce tournant fiscale, l’Euro ne se serait surement pas déroulé sur le territoire. C’est d’ailleurs ce que confirmait Michel Platini, Président de l’UEFA à cette époque, confiant que la Pologne et l’Ukraine (les deux autres candidats) avaient déjà effectué ce changement de fiscalité. Cette transformation était donc nécessaire afin d’être compétitif.

Une diplomatie et un lobbying sportif

Si le concept de « diplomatie sportive » reste étranger à bon nombre des experts, le « lobbying » est quant à lui teinté d’une vision négative ; et est souvent associé à une pratique anti-démocratique. Or, comme l’expliquait Monsieur Pons dès 2014 pour l’Observatoire du Sport Business, le lobbying a toute sa place dans le débat public.

Le premier véritable lobbyiste sportif français revendiqué, Bernard Lapasset, ancien président de Word Rugby voyait cette pratique comme un moyen de trouver un réel écho aux messages que la France essayait de véhiculer en matière de sport international. À ce titre, il a notamment réintroduit le rugby aux Jeux Olympiques de 2016.

Convaincu que ce travail en amont est nécessaire et vital, Mr Lapasset a décidé de s’entourer des meilleurs lobbyistes sportifs comme Mike Lee ; qui est d’ailleurs à l’origine de l’échec de la candidature française en 2005 pour les Jeux Olympiques (en la faveur de Londres) grâce à Vero Consulting, une agence de communication spécialisée dans le marketing sportif et les relations publiques.

La diversité des pratiques du sport français et son niveau d’excellence

Si la France figure difficilement dans le haut des tableaux des médailles des Jeux Olympiques, il n’en reste pas moins qu’elle est extrêmement présente dans de nombreuses compétitions individuelles ou collectives : le football, le rugby, le handball, le basketball, le volleyball, le tennis, la voile, la natation, le cyclisme, l’athlétisme, le judo, la boxe, etc.

Cette multitude de pratiques sportives en France se traduit sur le territoire par un quadrillage d’infrastructures sportives de haut niveau, que ce soit en termes d’établissements (stades, gymnases, piscines…) ou par les structures mises à disposition des sportifs pour promouvoir le sport de haut niveau (INSEP, les écoles de sports études, formations de clubs…). Ce fût d’ailleurs l’un des arguments principaux de la candidature parisienne pour les Jeux Olympiques 2024 comme le rappelait la Ministre des Sports, Mme Laura Flessel lors d’une récente interview pour Forbes France.

Ainsi, à quelques exceptions près, la France peut faire valoir une attractivité et une popularité non négligeable dans un grand nombre sport. En effet, si les infrastructures, le budget ou les partenaires sont importants afin d’accueillir des évènements internationaux, la popularité et la présence d’une équipe au niveau international est également à prendre en compte.

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