Une contribution de Ken Silverstein pour Forbes US
UKRAINE, CLIMAT, TRUMP | Les événements marquants de cette année influeront sur le paysage mondial en 2025, et l’histoire en gardera une trace indélébile. L’énergie et le climat sont inextricablement liés aux événements mondiaux et à notre avenir. Ils ont un impact sur tout, du changement climatique à la politique et au destin du monde libre.
#1. L’arrivée de l’économie verte de l’hydrogène
L’hydrogène vert deviendra le pétrole du XXIe siècle. Cette formule est un clin d’œil au chemin parcouru et au potentiel d’un carburant sans émissions qui peut alimenter à la fois le secteur des transports et celui des services publics.
Selon MarketsandMarkets, le marché de l’hydrogène vert passera d’environ un milliard de dollars aujourd’hui à 30 milliards de dollars en 2030. Les faibles prix des énergies renouvelables et les progrès de l’électrolyse seront les moteurs de cette croissance.
Des progrès sont réalisés sur le terrain et dans les airs. Cummins a créé un camion alimenté à l’hydrogène qui a parcouru 2 900 kilomètres. ZeroAvia construit des avions carburant à l’hydrogène. La société a déjà fait voler un avion avec de l’hydrogène sans émissions et prévoit de commercialiser un avion de 20 places d’ici deux ans. Maersk investit également dans l’ammoniac vert, qui est étroitement lié à l’hydrogène. Une fois que ces navires et d’autres navires à carburant alternatif auront pris la mer, le chargeur affirme que leurs niveaux de CO2 diminueront d’un million de tonnes, soit de 3 %.
Florida Power & Light (FP&L) est en train de construire un centre de distribution d’hydrogène pour fournir à ses clients 5 % d’hydrogène et de gaz naturel. L’objectif principal est de réduire la dépendance du service public à l’égard du gaz naturel.
#2. Les catastrophes naturelles font payer un lourd tribut aux communautés et aux pays, détruisant les habitations et les infrastructures
Le changement climatique aggrave les ouragans, typhons et cyclones parce que ces phénomènes climatiques se nourrissent d’océans plus chauds, ce qui leur fournit le carburant dont ils ont besoin pour causer des destructions massives. De plus, l’air plus chaud contient plus d’humidité, ce qui provoque des pluies abondantes et des inondations côtières de grande ampleur. À mesure que nous approchons du seuil de 1,5 degré Celsius, la situation va s’aggraver.
Selon Insure Our Future, le réchauffement climatique a entraîné des pertes de 600 milliards de dollars au cours des 20 dernières années, soit entre 475 et 720 milliards de dollars entre 2002 et 2022.
Les deux derniers ouragans qui ont ravagé les États-Unis ont laissé derrière eux des milliards de dégâts et près de cinq millions d’habitants sans électricité. L’ouragan Helene a fait des ravages dans l’ouest de la Caroline du Nord, où les inondations ont causé une destruction catastrophique des infrastructures. AccuWeather estime que cet ouragan a causé sept milliards de dollars de dégâts. En Floride, l’effet cumulé des ouragans a atteint 250 milliards de dollars.
Le gouvernement Biden a adopté des politiques encourageant les communautés américaines à s’adapter au changement climatique et à l’atténuer, qu’il s’agisse de renforcer le réseau de transmission ou de déployer davantage d’énergies renouvelables. Cependant, le futur gouvernement Trump a minimisé le phénomène.
#3. L’augmentation des niveaux de CO2 perturbe les négociations mondiales sur le climat
Dans le même temps, les pays du Sud sont de plus en plus désespérés lorsqu’ils tentent de créer des stratégies d’adaptation au climat et d’atténuation des effets du changement climatique. Le service Copernicus sur le changement climatique a déclaré que l’année 2024 serait la plus chaude jamais enregistrée : « Après les dix premiers mois de 2024, il est maintenant pratiquement certain que cette année sera la plus chaude jamais enregistrée et la première année à dépasser de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels. »
Des conditions météorologiques plus extrêmes sont à prévoir. Les pays du Nord se tournent vers les énergies renouvelables et construisent des bâtiments à l’épreuve des tempêtes. Cependant, même les plus riches d’entre nous ne peuvent pas s’isoler. Néanmoins, c’est le Sud qui souffre le plus, en particulier les pays insulaires de faible altitude.
Les dirigeants des pays d’Amérique du Sud doivent faire face aux complications du changement climatique créé par les 20 nations les plus riches. La présidente du Honduras, Xiomara Castro, explique que la préservation des forêts tropicales de son pays permettrait de créer des emplois sur place, évitant ainsi les migrations massives, et d’absorber les émissions qui capturent la chaleur. Pendant ce temps, l’île de la Dominique se trouve au centre d’une zone d’ouragans, ce qui la soumet à des chocs répétés.
Le ministre panaméen de l’Environnement, Juan Carlos Navarro, déclare que son pays est neutre en carbone parce que ses forêts tropicales absorbent plus de CO2 que son économie n’en émet. Malgré les efforts déployés pour préserver ses arbres, le Panama a souffert des effets du changement climatique. En 2023, le pays a connu une sécheresse qui a fait baisser les niveaux d’eau du canal de Panama, entraînant une perte de revenus d’un milliard de dollars.
Lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, les pays les plus riches ont accepté de donner aux pays en développement 300 milliards de dollars d’ici 2035 pour les aider à sauver leurs forêts tropicales, à développer leur base d’énergie renouvelable et à protéger leurs infrastructures. Les pays du Sud ont demandé 1 000 milliards de dollars. Il est peu probable qu’ils obtiennent les 300 milliards de dollars.
#4. Donald Trump a de nouveau été élu président des États-Unis
Les lecteurs se demandent sûrement comment cela affectera les progrès environnementaux et l’engagement des entreprises dans la lutte contre le changement climatique. La réalité est que l’énergie durable est désormais un élément essentiel de l’économie américaine. L’élan vers le progrès transcende tout gouvernement à Washington.
Donald Trump a déjà nommé Chris Wright à la tête du département américain à l’Énergie. Chris Wright est le directeur général de Liberty Energy, une entreprise pionnière dans le domaine de la fracturation du gaz de schiste. Cependant, il serait un régulateur, ce qui nécessite de concilier plusieurs intérêts, y compris les énergies vertes et les questions liées au climat.
Quoi qu’il en soit, les entreprises américaines soutiennent les efforts de lutte contre le changement climatique. Selon le Fonds mondial pour la nature, 60 % des entreprises du classement Fortune 500 se sont fixé des objectifs en matière de climat, notamment en augmentant leur consommation d’énergie renouvelable. Darren Woods, PDG d’Exxon Mobil, a mis en garde le président américain élu contre le retrait de l’Accord de Paris et l’abandon des réglementations actuelles visant à réduire les émissions de méthane provenant des activités pétrolières et gazières.
Les entreprises veulent servir non seulement leurs actionnaires, mais aussi leurs communautés, à condition que leurs investissements dans les technologies vertes soient raisonnablement rentables. Il s’agit de construire une marque en laquelle tout le monde peut avoir confiance. Hitachi Energy, Schneider Electric et PG&E Corp. sont en train de passer à l’action.
#5. L’Ukraine lutte pour sa survie
La Russie a pris pour cible l’infrastructure énergétique ukrainienne, coupant l’électricité de sorte que les habitants vivent dans l’obscurité et sans chauffage une partie de l’hiver.
L’Ukraine répond maintenant en envoyant des drones pour mettre hors service les centrales électriques et les raffineries de pétrole russes. C’est le prix de la liberté. La Russie a peut-être détruit les grandes villes ukrainiennes et occupé la partie orientale du pays, mais elle a annulé tous les progrès réalisés après la chute du mur de Berlin. Les nations occidentales boycottent son pétrole et son gaz, tandis qu’une grande partie des revenus de la Russie est consacrée à la guerre en Ukraine.
« Vladimir Poutine menace l’Ukraine d’une “destruction massivement plus importante” après que des drones ont frappé l’une des régions orientales de la Russie », a écrit Julia Mendel, ancienne assistante de presse du président Zelensky. « La cible ? L’usine de poudre de Kazan, une plaque tournante de la machine de guerre russe, qui produit des explosifs et du carburant pour des missiles tels que Kalibr et Iskander. Vladimir Poutine ignore commodément les attaques de missiles et de drones menées par la Russie depuis près de trois ans, qui ont dévasté les villes ukrainiennes. L’Ukraine subit des assauts quotidiens, mais Poutine évoque des regrets, alors que sa propre guerre d’agression fait des ravages. »
Quoi qu’il en soit, si l’Ukraine tombe, les États baltes de Lituanie, d’Estonie et de Lettonie pourraient en faire autant, sans parler de la Pologne et de la Moldavie, et la guerre froide reprendrait de plus belle.
Une traduction de Flora Lucas
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