OPINION// C’est l’une des industries les plus pointée du doigt depuis des années. Avec plus d’1/3 des vêtements retournés en ligne à chaque commande, des stocks/invendus excédentaires et étant classé comme l’un des secteurs les plus polluants au monde, l’industrie de la mode a devant elle un long chemin de progression en termes d’écologie et d’inclusion.
Pourquoi en 2021, à l’heure de l’avènement des nouvelles technologies et des prises de conscience en tout genre, l’industrie textile reste-elle aussi archaïque ? Eh bien parce qu’il y a un chaînon manquant entre ce que font les producteurs, ce que savent les retailers et ce que veulent les clients !
Bien que plusieurs technologies et applications logicielles dédiées à l’industrie de la mode aient été développées et commencent à être adoptées par les plus grands leaders (3D, IA, Blockchain), il reste néanmoins une inconnue dans cette équation : la diversité des corps des consommateurs.
Les industries et les marques ne changeront pas toutes seules. Aujourd’hui plus que jamais, le changement vient des consommateurs. Les clients ont désormais besoin de savoir avant d’acheter : matières, modes et conditions de production ou tout simplement d’où viennent leurs vêtements et par qui ils ont été fait. De plus en plus, les marquent jouent le jeu et nous pouvons avoir accès à davantage d’informations. Une question persiste cependant à la fin : est-ce que ce vêtement me va ?
Comment répondre ? Pour une recommandation optimale, il nous faut plusieurs types de données : celles des corps, celles des vêtements, mais aussi la préférence du consommateur en termes de confort. Ce n’est qu’après avoir eu ces informations qu’une marque peut alors recommander parfaitement un produit à son client.
Produire en masse sans connaitre réellement son marché est un système qui a assez duré. Les clients ne veulent plus commander plusieurs mêmes t-shirts en différentes tailles pour être à peu près sûr d’en conserver un. Les retours produits sont longs pour le client, coûteux pour l’entreprise et c’est un vrai désastre environnemental. Les clients veulent des vêtements confortables, à leur image et pouvoir retrouver un produit similaire à la petite chemise qui leur taillait si bien…
Aujourd’hui, grâce à la technologie, on peut reconnecter l’ensemble des acteurs, sans en oublier aucun, de la conception à la production jusqu’au retail pour certifier le fit, le bien aller des vêtements dans toutes les tailles et morphotypes. Nous avons besoin de réhumaniser l’industrie par la science et la technologie, le contact au corps tout en pouvant traiter de la donnée. Définir les données qui n’existent pas aujourd’hui et pouvoir créer de nouvelles normes plus inclusives ou prévoir des changements ou des futures évolutions de corps par groupe de population.
C’est un challenge d’ordre mondial, mais nécessaire à la survie et à la revalorisation de la filière textile.
Toutes les parties doivent faire leur part et le client ne doit pas être oublié dans ces nouvelles démarches et doit rester au centre des processus.
Tribune rédigée par Audrey-Laure BERGENTHAL, Président-fondatrice d’Euveka
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