Lors d’un discours à l’université de Stanford, Eric Schmidt, ancien PDG et président du conseil d’administration de Google, s’est inquiété du fait que Google pourrait être à la traîne dans la course à l’intelligence artificielle en raison de ses politiques de télétravail.
Une contribution de Soulaima Gourani pour Forbes US – traduit par Gaëlle Ménage
Au cours de son intervention, Eric Schmidt a souligné que la recherche d’un « équilibre entre vie professionnelle et vie privée » pourrait expliquer pourquoi des concurrents comme OpenAI et Anthropic semblent devancer Google dans le domaine de l’intelligence artificielle. Cette sortie soulève des questions essentielles sur l’impact de la culture d’entreprise et des modalités de travail sur l’innovation et la compétitivité.
Les grandes entreprises peuvent-elles adopter une mentalité de start-up « gagnante » ? Les start-ups sont connues pour leur approche intense, où chaque employé est censé apporter une contribution allant au-delà de sa description de poste. Mais une entreprise de la taille de Google, qui compte 182 000 employés, peut-elle – ou doit-elle – adopter cette mentalité ? Si la culture agile d’une start-up peut favoriser l’innovation rapide, l’application de cet état d’esprit à une main-d’œuvre aussi nombreuse présente des difficultés. L’épuisement des employés, la diminution de la créativité et les conflits potentiels avec les valeurs personnelles pourraient résulter de l’imposition d’une mentalité « gagnante » à une main-d’œuvre diversifiée et mondiale.
Une entreprise publique peut-elle égaler la culture d’une entreprise privée vieille de 8 ans ? Les entreprises publiques comme Google ont des processus établis, des attentes de la part des actionnaires et une main-d’œuvre mature qui peut résister à des changements culturels brusques. En revanche, les jeunes entreprises privées sont souvent plus souples, avec moins de contraintes, ce qui leur permet d’expérimenter et d’innover plus librement. Le défi pour Google est de trouver un équilibre entre le maintien de sa culture établie et l’apport du dynamisme d’une entreprise plus jeune et plus petite.
Le télétravail à domicile est-il vraiment à blâmer ? Caroline Hyde, présentatrice de Bloomberg TV, a récemment déclaré sur LinkedIn : « J’ai fait une recherche sur Google pour voir s’il y avait un consensus sur le télétravail et la productivité, et les résultats sont partagés. Mais ce qui est clair, c’est que les entreprises doivent trouver ce qui fonctionne le mieux pour leur culture unique ». Cela souligne le débat en cours sur la question de savoir si les politiques de télétravail sont un handicap ou un avantage stratégique.
Le passage au travail à distance induit par la pandémie a suscité des débats quant à son impact sur la productivité et l’innovation. Si certains affirment que le télétravail permet de mieux concilier vie professionnelle et vie privée, d’autres, comme Eric Schmidt, pensent qu’il peut réduire l’avantage concurrentiel nécessaire pour prendre la tête dans des domaines en évolution rapide tels que l’IA.
Toutefois, le problème pourrait se révéler plus complexe que le seul télétravail. Des facteurs tels que la structure organisationnelle, la tolérance au risque et l’orientation stratégique pourraient également jouer un rôle important dans la raison pour laquelle Google est en retard dans le domaine de l’IA générative. Il est intéressant de noter que le débat sur le travail à distance ne se limite pas aux géants de la technologie.
Le nouveau PDG de Starbucks est autorisé à travailler à 1 600 kilomètres de son siège. Cela met en évidence une tendance croissante où même les cadres supérieurs choisissent de diriger à distance. Les PDG de Starbucks et de Victoria’s Secret dirigent leurs entreprises depuis leurs États respectifs, tandis que les travailleurs sont censés venir au siège. Cette dichotomie entre les attentes des dirigeants et celles des travailleurs complique encore le débat sur l’impact du travail à distance sur la culture et les performances de l’entreprise.Caroline Hyde a récemment ajouté sur LinkedIn : « J’ai fait une recherche sur Google pour voir s’il y avait un consensus sur le télétravail et la productivité, et les résultats sont partagés. Mais ce qui est clair, c’est que les entreprises doivent trouver ce qui fonctionne le mieux pour leur culture unique ». Cela souligne le débat en cours sur la question de savoir si les politiques de travail à domicile sont un handicap ou un avantage stratégique. Ce débat ouvre la voie à une discussion plus large sur la manière dont les entreprises peuvent concilier le besoin d’innovation et le bien-être des employés. Alors que l’industrie technologique continue d’évoluer, la capacité à s’adapter et à affiner la culture d’entreprise pourrait s’avérer tout aussi cruciale que la technologie elle-même.
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