Un parcours en trois phases est nécessaire pour développer une culture de la conformité au sein d’une entreprise, tant au niveau stratégique qu’opérationnel. Le résultat : une amélioration de la rentabilité globale.
Lorsqu’une entreprise ne parvient pas à promouvoir une culture de la conformité à la réglementation externe et à la politique interne, elle s’expose à de nombreux risques. On trouve notamment des risques d’accidents du travail, d’amendes, de procès, de chute de ses ventes ou de la valeur de ses actions, ainsi qu’une atteinte à sa réputation. Autant de raisons sérieuses de chercher la mise en conformité de son entreprise.
Pourtant, un nombre encore trop grand d’entre elles tardent à mettre en place cette démarche, et attendent qu’un évènement extérieur survienne pour changer. Ces dernières années, cette lenteur des entreprises a été à l’origine de véritables catastrophes : un célèbre constructeur automobile a ainsi été contraint de verser plus d’un milliard de dollars pour avoir dissimulé de graves problèmes de sécurité ayant entraîné la mort d’au moins cinq personnes et fait des déclarations mensongères aux autorités. Également, plusieurs banques internationales ont été condamnées à plus de 65 milliards de dollars dans le cadre d’affaires mettant en cause des titres adossés à des créances hypothécaires.
Une approche de la conformité aux multiples vertus
Autant pour échapper à la réprobation publique qu’à des procès ruineux, il est essentiel de changer d’approche. Une conception à court terme et purement réactive de la conformité ne peut en effet suffire seule à éliminer ces risques. Les entreprises ne peuvent être que plus stables lorsque la conformité a partie liée à la stratégie et constitue un élément clé de leur culture. Parmi les nombreux bénéfices que l’on retrouve chez les entreprises soucieuses de conformité, il y a ainsi une amélioration de l’engagement et de la productivité des collaborateurs, une image de marque améliorée, une réduction des coûts associés aux accidents et aux poursuites, de meilleurs contrats signés avec les administrations, par nature soucieuses de conformité, ou encore un meilleur accès aux talents, en particulier chez les millennials, séduits par les employeurs qui promeuvent le bien-être des consommateurs et collaborateurs.
Adopter une culture de la conformité
Une véritable culture de la conformité implique de ne pas seulement réagir aux nouvelles législations, mais d’adopter une approche holistique de la conformité, qui englobe tous les secteurs de l’entreprise. Cela passe en premier lieu par l’adhésion de l’équipe dirigeante de l’entreprise. Le changement culturel ne peut en effet survenir sans l’engagement de la direction, qui doit être convaincue de la vertu de la culture de la conformité, et des risques inhérents à son absence. Il faut ensuite identifier les risques auxquels l’entreprise est exposée, ce qui implique de former une équipe pour organiser le parcours de mise en conformité de l’entreprise, en collaboration avec les parties prenantes de tous les secteurs. Ce parcours peut prendre diverses formes, par exemple à travers des indicateurs de succès ou encore le développement de programmes de formation. Enfin, il est impératif de communiquer cette vision du parcours vers la conformité à l’ensemble des collaborateurs.
Initier le changement des comportements
Plutôt que de stigmatiser les mauvais comportements, mieux vaut adopter une approche positive et encourager chaque collaborateur, afin qu’il soit conscient des attentes à son égard. Pour cela, il faut d’abord établir un ensemble de valeurs propres à l’entreprise, qui indiquent clairement le type de comportement attendu de tous les collaborateurs. Les dirigeants doivent s’assurer que ces valeurs soient développées de manière organique à partir de valeurs individuelles. Par exemple, en recueillant des idées émanant des collaborateurs eux-mêmes, afin que chaque personne s’y intéresse et se sente engagée. Une fois définies, il faut enfin intégrer ces valeurs à chaque mission et action entreprise pour leur donner corps ; ainsi qu’établir des processus de suivi pour s’assurer que le changement dure.
Une fois que la direction est convaincue de la valeur de la conformité et initie le changement, la troisième et dernière étape de ce parcours consiste à enraciner ledit changement dans la culture de l’entreprise. Cela implique que les dirigeants montrent l’exemple et que les managers assurent le relais, afin que les collaborateurs aient une vision claire de leurs responsabilités. En cas de violation, les réponses doivent être rapides et appropriées, et certaines procédures automatisées pour accélérer l’implémentation de cette culture de la conformité. Ces trois étapes ainsi remplies, l’entreprise pourra tirer profit de cette mise en conformité, car elle attirera davantage les talents et fera rayonner son image de marque.
Tribune par Stéphane de Jotemps, VP Sales chez Skillsoft France
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