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Combien Rafael Nadal a-t-il gagné au cours de sa carrière de tennisman ?

Rafael Nadal
Après sa défaite en Coupe Davis, Rafael Nadal salue les fans durant l'hommage à sa carrière. À 38 ans, le célèbre joueur de tennis prend sa retraite. Malaga, Espagne, 19 novembre 2024. | Source : Getty Images

À 38 ans, Rafael Nadal vient de prendre sa retraite. Cependant, l’as du tennis peut toujours compter sur un solide portefeuille d’investissements et de contrats de sponsoring.

Article de Brett Knight pour Forbes US

 

L’Espagne a affronté les Pays-Bas en quart de finale de la Coupe Davis cette semaine, marquant le dernier match de Rafael Nadal en tant que tennisman professionnel. Le mois dernier, la superstar de 38 ans a annoncé dans une vidéo émouvante diffusée sur les réseaux sociaux qu’il prendrait sa retraite à l’issue du tournoi, 19 ans après avoir remporté son premier titre du Grand Chelem et 25 ans après avoir signé son premier contrat de sponsoring avec Nike.

 

Une carrière à succès

Au cours de cette longue et belle carrière, Nadal a connu plus de succès que pratiquement l’ensemble des joueurs de tennis professionnel. Ses 22 titres du Grand Chelem en simple ont établi un record chez les hommes, dépassé depuis par Novak Djokovic, et ses 134,9 millions de dollars de gains en carrière le place en deuxième place dans le classement des gains de l’ATP Tour, là encore derrière le Serbe. Rafael Nadal a également gagné plus de 415 millions de dollars grâce à des contrats de sponsoring, des apparitions et d’autres activités commerciales, pour un total de plus de 550 millions de dollars de revenus avant impôts, selon les estimations de Forbes.

Cela le laisse loin derrière les 1,1 milliard de dollars que son autre grand rival, Roger Federer, a accumulés au cours de son extraordinaire carrière avant de prendre sa retraite en 2022. En outre, ces gains le placent à peu près au même niveau que Djokovic, qui continue de prospérer sur le circuit à 37 ans. Cependant, aucun autre joueur de tennis et peu de sportifs de haut niveau ne s’approchent des sommets atteints par l’Espagnol. Même Serena Williams, qui a remporté 23 titres du Grand Chelem en simple et a contribué à établir une nouvelle norme pour la rémunération des sportives avant de quitter les courts en 2022, a terminé à environ 120 millions de dollars derrière Nadal.

« Je pense qu’il continue d’engranger des gains », déclare un agent de tennis à propos de Nadal, qui a gagné environ 23 millions de dollars en revenus extrasportifs au cours de l’année écoulée. « Il ne fait rien s’il ne gagne pas beaucoup d’argent. Il reste Rafa Nadal. »

S’il n’a pas tout à fait changé le jeu du marketing comme Federer (l’un des sept sportifs à avoir dépassé le milliard de dollars de gains en carrière) ou Serena Williams (qui est devenue l’une des self-made-women les plus riches des États-Unis, avec une fortune que Forbes estime aujourd’hui à 340 millions de dollars), Rafael Nadal a conservé un solide portefeuille de sponsors qui est également inhabituellement stable par rapport aux normes du tennis, où les joueurs changent souvent de partenaires de marque.

Outre sa longue relation avec Nike, Nadal est lié à Kia depuis 2004, l’année précédant sa victoire éclatante à Roland-Garros, et il joue avec des raquettes Babolat depuis ses neuf ans, signant son premier contrat international avec la société en 2001. Il a racheté les montres Richard Mille en 2010 et la société espagnole Telefónica en 2014. Infosys, Louis Vuitton et Subway font partie des ajouts les plus récents à un portefeuille qui compte plus d’une douzaine de marques.

« Beaucoup de ces contrats ont été signés alors qu’il était blessé, et cela en dit long sur son image de marque », déclare Joe Favorito, consultant en marketing de longue date et ancien dirigeant du WTA Tour. « Personne n’a fui. »

 

Une image de marque en Espagne et dans le monde entier

Les premières années, l’anglais un peu hésitant de Nadal a pu limiter son attrait au niveau mondial, mais il a commencé à attirer les spécialistes du marketing vers 2011, lorsqu’il a franchi pour la première fois la barre des 20 millions de dollars de revenus extrasportifs après avoir remporté quatre tournois majeurs en cinq tentatives. « La seule chose que Rafa possédait plus que quiconque était son émotion, qu’il ne cachait pas », explique Joe Favorito, qui note également que le sens de la mode de Nadal, jusqu’à la couleur de ses chaussures, l’a rendu instantanément reconnaissable. Les sponsors étaient particulièrement attirés par son combat permanent avec Federer, et les petits tournois étaient prêts à payer à chacun d’eux plus d’un million de dollars en droits d’apparition, simplement pour qu’ils se présentent.

« Roger était plus une star classique et élégante, tandis que Rafa était plus un rival combatif qui arborait un débardeur et des cheveux longs méditerranéens, et je pense qu’ils s’accordaient très bien », déclare Stuart Duguid, cofondateur de l’agence de talents Evolve, qui représente les stars actuelles Naomi Osaka et Nick Kyrgios. « Je ne pense pas que la carrière de l’un aurait pu se faire sans celle de l’autre, à bien des égards. »

Et Nadal se situe à un autre niveau dans son pays natal, l’Espagne. « Il est probablement plus important que LeBron James aux États-Unis », déclare Stuart Duguid, qui note que Nadal a bénéficié d’une visibilité constante que la plupart des autres sportifs vedettes du pays, issus de sports d’équipe, n’ont jamais pu avoir. Joe Favorito, qui se souvient avoir vu Nadal lors d’une précédente rencontre de Coupe Davis en Espagne, est encore plus concis quant à sa place au panthéon du pays : « C’est un véritable dieu. »

 

Une retraite qui s’annonce fructueuse

De nombreux sponsors de Nadal, si ce n’est tous, devraient continuer à le soutenir pendant sa retraite. Il a déjà montré qu’il pouvait être un bon vendeur lorsqu’il ne joue pas, les blessures l’ont limité à neuf tournois au cours des deux dernières saisons, dont seulement deux des huit derniers tournois du Grand Chelem, et l’expérience de Federer est instructive. La légende suisse, âgée de 43 ans, percevait encore environ 95 millions de dollars par an lorsqu’il s’est retiré du tennis, et il continue de travailler avec la grande majorité de ses partenaires de l’époque où il foulait les courts.

La retraite présente également un avantage pour les spécialistes du marketing. Les joueurs actifs, qui travaillent tout au long de l’année dans le cadre des tournois de tennis, essaient généralement de concentrer tous les engagements de leur marque en quelques jours seulement. Désormais, Nadal dispose de beaucoup plus de temps pour s’engager auprès de ses partenaires, s’il le souhaite.

Il s’agit là d’une mise en garde importante. Nadal devra s’efforcer de rester sous les feux de la rampe, à l’image de Tom Brady et de David Beckham, sous peine de devenir le prochain Pete Sampras, éclipsé par une nouvelle génération de grands noms du tennis. Jannik Sinner et Carlos Alcaraz posent déjà les jalons d’une rivalité qui marquera leur époque, avec six titres du Grand Chelem à eux deux avant que l’un ou l’autre n’ait atteint l’âge de 24 ans.

Nadal devra également préserver sa réputation, après avoir commis peut-être le premier faux pas de sa carrière en devenant ambassadeur de la Fédération saoudienne de tennis en janvier. Ce contrat devrait lui rapporter plusieurs millions par an, mais ses fans, en particulier en Espagne, lui ont reproché de participer à une campagne de blanchiment sportif qui détourne l’attention des violations des droits humains commises dans le passé par le Royaume.

 

Un virage entrepreneurial

Cependant, Nadal prend également son destin en main grâce à des activités plus entrepreneuriales, en prenant des participations dans des sociétés et en lançant ses propres entreprises. Il a récemment investi dans Playtomic, une start-up qui aide les joueurs de tennis amateurs à réserver leur temps sur les courts. Par ailleurs, il serait en train de développer des résidences de luxe sur la Costa del Sol, en Espagne. Il est propriétaire d’une équipe de course de bateaux électriques dans la série E1 et des restaurants Tatel aux côtés de Pau Gasol et Cristiano Ronaldo, et il s’est associé l’année dernière avec les hôtels Meliá pour créer une marque de villégiature appelée Zel.

Il dirige également une académie de tennis dans sa ville natale, Manacor, sur l’île espagnole de Majorque, qui a gagné des admirateurs dans le monde du sport et a aidé à former Casper Ruud, aujourd’hui un pilier du top 10 de l’ATP.

« Je ne pense pas que cette option soit accessible à la plupart des sportifs. Elle est en fait réservée à l’élite ou aux sportifs particulièrement importants », déclare Stuart Duguid à propos de l’évolution de l’approche commerciale de Nadal, qui met moins l’accent sur les contrats de sponsoring traditionnels. « Je pense qu’il s’inspire probablement de Kobe, de LeBron et d’autres personnalités de ce genre qui ont pu prendre des positions dans des entreprises et des risques qui se sont avérés dix fois plus rentables, voire plus, au bout du compte. »

 

Une traduction de Flora Lucas

 


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