Pour ses 50 ans, la station alpine des Arcs s’offre un fleuron. Un Club Med flambant neuf. Doté de 433 chambres, ce resort répond aux normes de confort les plus élevées du Club Med (4 Tridents avec un Espace Exclusive Collection 5 Tridents). C’est l’un des plus grands resorts de montagne du monde. De quoi mettre une fois de plus en lumière la station des Arcs qui, depuis 50 ans, a fait de l‘innovation sa marque de fabrique.
Tout commence en 1968. Jeune entrepreneur ambitieux, natif de Chambéry, Roger Godino a la passion du ski. Il croise alors la route de Robert Blanc, un guide de montagne de Bourg Saint-Maurice.
Ensemble ils se lancent dans le projet osé de créer une station de sports d’hiver, ex-nihilo, sur l’alpage communal où Robert Blanc a grandi.
Mais l’époque se veut moderne, innovante. Il faut aux Arcs un souffle créatif audacieux pour faire de cette nouvelle station une création vraiment originale. L’intervention de Charlotte Perriand, “designer” inspirée par le Mouvement Moderne de Le Corbusier et déjà internationalement reconnue, sera alors décisive.
En décembre 1968, l’ouverture du premier hôtel à Arc 1600 : Les Trois Arcs marque le début de l’aventure. En 1975, l’Hôtel du Golf ouvre ses portes à Arc 1800, c’est le plus grand jamais construit dans les Alpes. Il est désormais exploité par Belambra.
En 1979, nouveau défi avec l’ouverture d’Arc 2000 et du Club Med Arc extrême.
En 2003, les Arcs innovent une fois de plus et prennent le contre-pied de l’architecture « arcadienne » avec l’inauguration par le promoteur canadien Intrawest d’Arc 1950, un village composé de chalets de pierre et de bois à l’architecture traditionnelle. La station est aujourd’hui exploitée par Pierre & Vacances.
2003, c’est également l’ouverture de le Vanoise Express, un téléphérique qui fait la liaison entre le domaine skiable des Arcs / Peisey Vallandry et la Plagne en 4 minutes à la vitesse de 12,5m/s, avec une puissance égale à celle d’une rame de TGV. Le domaine skiable est baptisé Paradiski. Avec plus de 450 km de pistes connectées, c’est l’un des plus grands du monde.
Enfin, décembre 2018, après 18 mois de travaux, le Club Med Les Arcs Panorama ouvre ses portes, sur les hauteurs d’Arc 1600.
Il devrait accueillir sur la saison hiver plus de 13 000 clients de 40 nationalités différentes.
Pour les partenaires investisseurs, la Foncière Hôtelière des Alpes, la Banque des Territoires – groupe Caisse des Dépôts, le Groupe Crédit Agricole des Savoie, le Groupe Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes, la construction de ce nouveau resort représente un investissement total de près de 100 millions d’euros.
Pour ce projet de 39 000 m2 et de 434 chambres, le Club Med a choisi le projet architectural ambitieux qui s’inscrit dans la continuité de l’héritage des grands architectes des Arcs « dont les principes fondamentaux sont le dialogue continu des espaces intérieurs et extérieurs, le bien-être en parfaite osmose avec la nature et le lieu ».
« Ce projet a été bouclé en un temps records » se félicite Xavier Le Guillermic, en charge du développement de la montagne au Club Med. Moins de 3 ans entre le premier appel d’offres de la maire de Bourg-Saint-Maurice, dont dépend la station des Arcs, et la livraison. « D’habitude, c’est beaucoup plus long » explique-t-il. « On a mis 4 ans pour boucler Samoëns, et près de 10 ans pour sortir le village de Valmorel, en Tarentaise. »
Il faut dire que créer un projet de cette envergure à la montagne n’a rien d’une sinécure. Il faut tenir compte des contraintes de la loi montagne, des plans locaux d’urbanisme, instruire un dossier UTN (unité touristique nouvelle), un schéma de cohérence territoriale, auditer devant des dizaines de collèges de 30 à 40 personnes pour obtenir des avis favorables… la liste des procédures est longue. Interminable.
« Et ça, c’est quand tout se passe bien. Car la plupart du temps il faut compter avec les recours. N’importe qui peut déposer un recours contre un projet. Il n’y a aucune sanction contre les procédures abusives » regrette Le Guillermic.
Mais la, aux Arcs, le projet a été, à l’image de la piste « Mont-Blanc » qu’il borde, une promenade de santé.
Et cela ne doit rien au hasard. « Nous récoltons les fruits de notre stratégie montagne mise en place par le président du Club Med, Henri Giscard d’Estaing, il y a cinq ans » explique-t-il.
C’est en 2012, qu’Henri Giscard d’Estaing décide de créer ce qu’il appelle, avec humour, son « ministère de la montagne », dont il confie le maroquin à Xavier Le Guillermic. Au-delà du rôle de supervision de tous les projets montagne en Europe et dans le reste du monde, la direction montagne doit définir une feuille de route pour le développement en montagne du Club Med.
« Nous avons alors gravé dans le marbre notre stratégie. Ouvrir chaque année en Europe, un village famille bi-saisonnier, de grosse capacité. » se souvient Xavier.
Mais la fonction de la direction montagne ne s’arrête pas là. Elle doit aussi jouer le rôle d’une cellule d’influence et de lobbying pour permettre au Club de s’imposer comme l’interlocuteur de tous les grands projets dans les Alpes.
Xavier et ses équipes investissent alors avec enthousiasme tous les organismes d’influence : France Montagne, Atout France, Ski débrief’, Cluster Montagne, etc. Ils multiplient les contacts dans les mairies, participent à toutes les tables rondes organisées à la montagne. Et chaque fois, les arguments sont bien rodés : « Nous sommes les seuls acteurs à avoir une vision globale, industrielle. Les seuls à pouvoir lancer des projets à 100 millions d’euros. Les seuls à remplir des villages été comme hiver en attirant une clientèle étrangère » argumente Xavier, visiblement à l’aise dans l’exercice.
Et les résultats ne se sont pas fait attendre. Les élus se pressent désormais à la porte du Club Med. Tous ont bien compris, l’intérêt d’intégrer le portfolio du Club Med.
Après les Arcs, le Club Med va ouvrir en 2019 un resort à L’Alpe d’Huez, puis à La Rosière et à Tignes.
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