CLASSEMENT MILLIARDAIRES FORBES | La sortie de la biographie d’Elon Musk fourmille de détails croustillants : qu’en pensent les critiques ?

La biographie très attendue d’Elon Musk offre un rare aperçu de l’esprit de l’homme le plus riche au monde, y compris des détails croustillants sur sa dynamique familiale complexe et la façon dont il gère ses multiples entreprises.

Selon la critique du New York Times Jennifer Szalai, dans ce livre de 688 pages, Walter Isaacson essaye de « donner un sens » au PDG de Tesla et SpaceX et à ses nombreuses dichotomies, y compris son désir de changer l’humanité mais ses difficultés à entrer en relation avec les humains eux-mêmes. Si, dans l’ensemble, Jennifer Szalai estime que cette biographie lui a permis de mieux comprendre l’esprit de Elon Musk, elle se demande pourquoi Walter Isaacson n’a pas poussé son analyse plus loin. Elle prend comme exemple un passage où le milliardaire affirme que « la civilisation ne deviendra jamais multiplanétaire » à moins que « le virus de l’esprit éveillé, qui est fondamentalement anti-science, anti-mérite et anti-humain en général, ne soit arrêté », ce qui amène Jennifer Szalai à se demander pourquoi Walter Isaacson n’a pas demandé ce que cette phrase signifie exactement.

Will Oremus, critique littéraire au Washington Post, a noté que le livre est divertissant et rempli de « détails croustillants », mais a déclaré que Walter Isaacson a choisi de donner la priorité aux « anecdotes révélatrices et aux reportages en coulisses plutôt qu’à une optique critique sophistiquée ». Certains détracteurs d’Elon Musk ont lié son succès à une richesse héritée ou à une capacité à tirer profit des idées des autres, mais Walter Isaacson « rejette de manière convaincante » cette théorie, a déclaré Will Oremus, affirmant que « les entreprises d’Elon Musk ont prospéré à la fois grâce à lui et en dépit de lui ».

Steven Poole, du Telegraph, a attribué quatre étoiles sur cinq au livre, notant que son auteur proposait quelques raisons pour le rachat de Twitter par Elon Musk, mais que la plus convaincante était liée à sa vie personnelle : le jeune garçon perturbé qui a été victime de brimades à l’école en Afrique du Sud et qui a grandi avec un père violent a vu une opportunité de « posséder un terrain de jeu », a écrit Walter Isaacson.

Kara Swisher, journaliste technologique de longue date et critique fréquente d’Elon Musk, a pris Twitter pour décrire brièvement le livre, qualifiant le milliardaire de fou « dans le bon sens du terme, mais aussi dans le mauvais », et notant que le livre révèle qu’Elon Musk a une « pile de bébé ».

Jill Lepore, critique littéraire au New Yorker, a décrit Walter Isaacson comme un biographe « sympathique » et « respectueux des principes » qui, en tant qu’ancien chef de rédaction, est à l’aise avec les dirigeants, ce qui transparaît clairement dans le livre. Elle note qu’au cours des deux années pendant lesquelles il a compilé des documents pour le livre et suivi Elon Musk, il a interviewé des dizaines de personnes qui, pour la plupart, étaient haut placées. Selon Jill Lepore, Walter Isaacson a fait allusion à l’idée que pour faire avancer les choses, il ne faut pas toujours être gentil, mais la critique suggère que « pour le commun des mortels, la mesquinerie, l’arrogance et la méchanceté d’Elon Musk sont plus difficiles à supporter ».

Un extrait du livre de Walter Isaacon, publié la semaine dernière, a déjà suscité des réactions de la part d’Elon Musk. Dans le livre, le biographe décrit l’implication du milliardaire dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, accusant Elon Musk d’avoir coupé l’accès au service internet par satellite Starlink dont dépendaient les drones ukrainiens afin que l’Ukraine ne puisse pas attaquer la flotte navale russe en Crimée. Elon Musk pensait que cela déclencherait une guerre nucléaire, a déclaré Walter Isaacson. Cependant, après la publication de cet extrait du livre par de nombreux médias, Elon Musk a publié sur sa plateforme de réseaux sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter, un message affirmant qu’il n’avait pas coupé l’accès à Starlink de l’Ukraine en Crimée et qu’il était déjà désactivé. Elon Musk a déclaré qu’il avait refusé une demande des Ukrainiens de la réactiver afin qu’ils puissent mener leur attaque. Vendredi 8 septembre, Walter Isaacson a confirmé la version du milliardaire.

Walter Isaacson a également établi un lien entre le « côté conspirateur » plus récent d’Elon Musk et le covid-19, qui a « amplifié » sa méfiance à l’égard des réglementations bureaucratiques et « renforcé son addiction à Twitter », a déclaré Will Oremus. Walter Isaacson compare l’entrepreneur à son père, dont il s’est séparé, et qui a récemment sombré « dans la paranoïa, le conspirationnisme et le racisme flagrant », a indiqué Will Oremus.

Forbes estime la fortune d’Elon Musk à 251,3 milliards de dollars. Il occupe actuellement la première place du classement Forbes des personnalités les plus riches au monde, en grande partie grâce à sa participation dans Tesla et dans d’autres entreprises qu’il a cofondées, notamment SpaceX et Neuralink.

Ancien dirigeant de CNN et de Time, Walter Isaacson s’est fait un nom en écrivant des biographies d’hommes qui ont marqué l’histoire, notamment Steve Jobs, Benjamin Franklin et Albert Einstein. Pendant deux ans, Walter Isaacson a suivi Elon Musk dans les réunions de ses nombreuses entreprises, notamment Tesla et SpaceX, afin d’avoir un aperçu de cet entrepreneur complexe et de plus en plus controversé. Ces dernières années, en particulier depuis le rachat de Twitter en 2022, il a fait un certain nombre de commentaires controversés qui ont mis son nom sous les feux des projecteurs pour des raisons autres que ses aspirations technologiques. Il s’est publiquement montré sceptique à l’égard du covid-19 et du vaccin, bien qu’il ait déclaré en 2021 qu’il était vacciné. Elon Musk a aussi publiquement mis en doute les liens avec l’extrême droite d’un tireur de masse qui ont été largement rapportés, tout en qualifiant la couverture de la fusillade en question de « psyop ». Il a également encouragé les attaques verbales contre les responsables de la santé publique.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Ana Faguy

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