Le gouvernement indien a annoncé ce mercredi l’interdiction de la production et de la vente de cigarettes électroniques. Le pays ferme donc la porte à des entreprises comme Juul en leur refusant l’accès aux 100 millions de fumeurs adultes du pays, au même moment où ces dispositifs font l’objet d’une répression généralisée aux États-Unis.
Selon l’agence Reuters, le gouvernement indien va interdire ces dispositifs par le biais d’un décret, une mesure utilisée lorsque le parlement est hors session. Une fois réuni en novembre, il devra se prononcer à nouveau sur cette interdiction.
Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé indiquent que la population de fumeurs en Inde est la deuxième plus importante au monde, après la Chine. Il semblerait également que plus d’un million de personnes y meurent chaque année de causes liées au tabagisme.
Le 12 septembre dernier, le New York Times avait annoncé que Juul prévoyait d’élargir son marché à l’Inde en fin d’année. En réponse, la porte-parole de l’entreprise de cigarettes électroniques, Victoria Davis, avait déclaré : « Nous ne sommes pas en Inde ».
La société Philip Morris, spécialisée dans les produits du tabac (actuellement en discussions pour une fusion avec Altria, qui possède 35 % de Juul), produit également une cigarette électronique, l’IQOS. Elle est déjà disponible dans 40 pays, mais sera également touchée par l’interdiction en Inde.
En août, Reuters avait pu examiner les brouillons de l’interdiction en Inde, qui indiquaient que les contrevenants pourraient être punis par une amende allant de 100 000 roupies (1270 euros) à un an d’emprisonnement. Ces sanctions n’ont pas encore été confirmées par le gouvernement indien.
L’interdiction de la cigarette électronique en Inde intervient un jour après le retrait des produits Juul des deux principaux sites de commerce en ligne chinois. Les entreprises concernées sont bien embêtées puisqu’elles cherchent à exploiter les plus grands marchés du tabac au monde. Après leur scission en 2008, Altria et Philip Morris envisagent depuis le mois d’août de réunir à nouveau leurs forces et envisagent une fusion. Mais la répression des cigarettes électroniques, accompagnée d’une recrudescence des pathologies liées au vapotage, menace ce rapprochement. À l’échelle mondiale, le marché de la cigarette électronique valait 11 milliards de dollars en 2018. L’entreprise Juul, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars l’an dernier, a par ailleurs fait son entrée en Indonésie, en Corée du Sud et aux Philippines.
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