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Charles Pfister (Yespark) : « Réduire Les Places De Parking Réduira La Circulation »

Alors que le confinement et les mesures mises en place par la maire de Paris tendent à réduire la circulation en voiture, Yespark, 1er service de location de parking au mois, revient par la voix de Charles Pfister, son cofondateur, sur la situation de ce marché spécifique en ces périodes troubles. 
 
Forbes France : Pouvez-vous présenter Yespark pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?
Charles Pfister : Yespark est le premier service de location de parking au mois. Notre mission est de simplifier la vie de millions de citadins qui peinent à se garer. 
Nous cherchons des places dans toutes les grandes villes et nous les rendons disponibles et accessibles en quelques clics avec le smartphone qui se transforme en télécommande pour ouvrir les portes des parkings. 
 
En quoi les deux périodes de confinement ont bouleversé le stationnement à Paris ?
Contrairement à d’autres acteurs, nous avons la chance de ne pas avoir été beaucoup touchés par les répercussions économiques de la crise sanitaire, ceci grâce à notre modèle de longue durée qui est plutôt résilient. 

Malgré tout, nous avons observé un impact sur les comportements des automobilistes avec 3 phénomènes distincts : 
1. Une hausse des suspensions d’abonnements au moment du confinement, et des reprises d’abonnement lors du déconfinement, ceci faisant écho à l’exode rurale observée lors de ces périodes. 
2. Une hausse des nouveaux abonnés que l’on ne connaissait pas, dans des zones urbaines denses, et ce pour la durée du confinement. Ceci laissant présager une inquiétude sur la sécurité quant à la désertification des centres villes et une possible recrudescence des dégradations des véhicules. 
3. Une forte chute des ouvertures des portes, suggérant un recours massif au télétravail dans les grandes villes. 
 
Sont-ce les mêmes problématiques en province ?
Globalement oui, même si la structure du stationnement en surface à Paris, et la carence de l’offre accentuent le phénomène.  
 
Dans votre baromètre annuel paru en septembre dernier, vous observiez une légère augmentation du prix des places de parking en France : qu’est-ce qui l’explique ?
Toutes les grandes villes sont confrontées à la même problématique et c’est encore plus le cas dans les mairies passées écologistes lors des dernières élections municipales. Elles veulent toutes rendre leur centre-ville aux piétons ! Ceci pour des raisons évidentes de pollution et de bien-être. Par exemple, saviez-vous que le bruit provoqué par la circulation atteint 70db (le bruit lorsque l’on est à proximité d’une machine à laver) alors que la limite fixée par l’OMS est de 53db ? L’une des solutions est d’entreprendre la suppression des places en surface et à mesure de la raréfaction de cette offre en surface, le prix dans les parkings souterrains augmente. 
 
Dans une ville comme Paris où le parc de stationnement semble être amené à se réduire, quelles sont vos perspectives ?
Elles sont bonnes et nous sommes confiants sur l’avenir ! Depuis 2014, nous travaillons à la résolution de ce problème rencontré par les automobilistes et nous avons aujourd’hui une bonne compréhension des différents enjeux opérationnels et marketing. C’est aussi pour cela que nous participons activement aux ateliers des assises du stationnements de la mairie de Paris, menées par David Belliard (Adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public) et qui va probablement aider à accélérer les choses. 
 
Le stationnement sous-terrain vous apparait comme une solution ?
Si l’on veut éviter de couler des milliers de tonnes de béton et déformer nos centres-villes, oui, nous pensons que c’est la bonne solution. 
 
Mais le stationnement souterrain n’est pas extensible à l’infini…
En effet mais le potentiel est là et il reste encore de nombreuses places vacantes : certaines chez les bailleurs sociaux et encore beaucoup dans l’immobilier d’entreprise. Ces places vacantes ne font qu’augmenter à mesure que l’on a recours au télétravail. Avec la crise économique, cela va devenir un enjeu stratégique que de rentabiliser tous les actifs possibles. 
 
Ne pensez-vous pas que la réduction des places de stationnement qui vise à réduire l’emploi de la voiture est une bonne chose ?
Oui, c’est probablement une très bonne nouvelle, en particulier pour la santé des citadins, et il y a une double raison à cela : d’abord réduire les places de stationnement en surface obligera les citadins à garer leur voiture en souterrain. Ceci contribuera à faire baisser la circulation, la pollution et le bruit ; ensuite, en garant sa voiture en souterrain, les citadins se verront davantage incités à moins y avoir recours tout en privilégiant la marche ou le vélo, deux activités essentielles pour maintenir la forme. 
 
Finalement, cela va être bon pour vos affaires ?
Encore plus que les affaires, si nous participons en plus à résoudre un problème majeur de nos centres villes, nous serons comblés !
 
 

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