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Charles Christory (Le Fourgon ) : « Le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne produit pas »

ECONOMIE DURABLE | Partons à la découverte de la start up Le Fourgon fondée en 2021 ayant pour but de remettre au goût du jour le principe de la consigne. Entretien avec Charles Christory, l’un de ses co-fondateurs.


 

Quel est le principe du Fourgon ?

Charles Christory :  Le Fourgon est une start-up cofondée en 2021 dans les Hauts-de-France par Maxime Tharin, Stéphane Dessein et moi-même. Nous nous sommes donnés pour mission de signer le grand retour de la consigne en France. Aujourd’hui, ce sont plus de 1000 références en eau, lait, jus, vins, bières, thés, soupes, sodas…que nous livrons à domicile ou au bureau, gratuitement, dans 13 métropoles de France. Les bouteilles sont ensuite récupérées au passage suivant du Fourgon, ce qui nous permet un taux de retour exceptionnel de 98% des contenants, que nous renvoyons lavées au producteur pour ensuite les réemployer – jusqu’à 40 fois. 

Au-delà de cette nécessaire réduction du plastique et des déchets, nous avons également un effet concret sur l’empreinte carbone liée à la fabrication et à la destruction du verre au détriment des producteurs. Sur sa première année d’existence, Le Fourgon a réutilisé 3 millions de bouteilles ce qui correspond à 1110 tonnes de CO2, 1 200 000 litres d’eau et 90 tonnes de plastique évités. Cela nous permet également de recréer du lien dans les territoires, à travers une action collective avec nos partenaires, les producteurs et consommateurs, qui sont demandeurs de solutions concrètes

Depuis notre lancement, nous sommes ravis d’observer un vif engouement du grand public : plus de 20.000 clients nous font déjà confiance : à Lille, Amiens, Rennes, Nantes, Lyon, Grenoble, etc.

 

Comment est née cette idée ?

Pères de famille, nous souhaitions avoir un impact très concret sur l’environnement et particulièrement sur la réduction de nos déchets. En effet, nos poubelles se remplissent plus vite qu’elles ne se vident, et il est choquant de constater qu’une grande partie de nos déchets sont des contenants neufs. Nous avons donc décidé de moderniser le concept de la tournée du laitier, auquel beaucoup étaient attachés, et qui a tristement disparu du paysage français il y a 40 ans. Le Fourgon en est le résultat : un service de livraison sans contrainte et à impact.

 

Quels sont les objectifs du Fourgon à court terme ?

Le marché est énorme. Aujourd’hui, Le Fourgon récupère plus de 450.000 bouteilles par mois. L’objectif est d’atteindre un million par mois d’ici l’été prochain. Pour ce faire, nous allons lancer les services du Fourgon dans plus de 10 nouvelles villes en France à l’horizon 2023, à raison d’une ville par mois. Nancy en février, Bordeaux en mars, Toulouse en mai et Paris d’ici fin 2023, entre autres. Le Fourgon souhaite également continuer à innover sur les produits proposés, en accompagnant un maximum de producteurs locaux dans la démarche.           
Nous sommes aussi fiers d’être passés de 30 à 120 collaborateurs en 2022 (tous nos livreurs sont par exemple en CDI) et comptons continuer à recruter largement cette année pour proposer nos services à toujours plus de clients.

Quel est votre modèle économique ?

Nous sommes distributeurs : nous achetons les bouteilles aux différents producteurs, que nous revendons au juste prix à nos clients. La marge de prix nous permet d’assurer nos frais d’infrastructures et de main d’œuvre. 

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir entrepreneur ?

A titre personnel, je suis entrepreneur depuis la fin de mes études, il y a 15 ans. La raison principale de ce choix est liée à mon envie de porter des projets, et d’essayer de changer les choses dans le secteur d’activité choisi. Avec Adictiz, ma 1ère startup, je voulais avant tout être entrepreneur, avec Le Fourgon, l’envie partagée avec Stéphane et Maxime, est de pouvoir impacter sur la problématique du réchauffement climatique. Si tous les français reviennent à la consigne et au ré-emploi, c’est près de 2% de CO2 en moins.

 

Avez-vous envie de faire passer un message en particulier ?

Le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne produit pas. Et le réemploi rentre entièrement dans cette philosophie. 

 

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