La pandémie du coronavirus a frappé de plein fouet Wall Street. Les banques, les fonds spéculatifs et les sociétés de capital-investissement traversent un arrêt d’activité sans précédent. Alors que les plus grandes entreprises de Wall Street s’efforcent d’injecter de l’argent dans l’économie et de gérer leurs énormes portfolios de biens dans le chaos, elles consacrent également beaucoup d’argent aux efforts de secours.
KKR & Co, co-fondée par les milliardaires Henry Kravis et George Roberts, a créé un fonds de 50 millions de dollars destiné à soutenir les travailleurs de première ligne et à atténuer les difficultés financières créées par la pandémie. Le fonds sera utilisé pour aider les premiers secours et le personnel de santé, ainsi que dans le cadre de diverses actions d’aide financière destinées aux travailleurs et aux petites entreprises des communautés dans lesquelles ils investissent. Dans une lettre, les co-fondateurs de KKR, Kravis et Roberts, et les coprésidents de la firme, Joseph Bae et Scott Nuttall, ont également déclaré aux investisseurs qu’ils renonceraient à toute prime de fin d’année et à leur salaire restant en 2020. D’autres sociétés de capital-investissement ont également commencé à mettre en place des fonds de secours et d’autres formes d’assistance.
En début de semaine, Blackstone Group s’est engagé à verser 10 millions de dollars au fond COVID-19 First Responders de l’État de New York. En parallèle, 5 millions de dollars ont été versés à des organisations telles que City Harvest, World Central Kitchen et Coalition for the Homeless. Ces organisations orchestrent la livraison de nourriture aux travailleurs de la santé et aux premiers intervenants, et soutiennent les communautés vulnérables de la ville de New York. Advent International, basé à Boston, a annoncé la création d’un fonds de secours de 25 millions de dollars. Une longue liste d’entreprises de son portfolio dans le domaine des soins de santé et des matériaux travaillent également individuellement à la résolution des défis posés par la pandémie. Pendant ce temps, les sociétés de capital-investissement Vista Equity Partners et Thoma Bravo, qui dominent le secteur des logiciels, ont laissé certaines entreprises de leur portfolio offrir des services gratuits aux acteurs essentiels de la lutte contre le COVID-19, en plus d’autres formes de philanthropie.
En plus de l’argent mis de côté pour les secours, KKR a déclaré que ses dirigeants renonceront à une compensation en salaires et en bonus. Alors que Kravis, Roberts, Bae et Nuttall gagnent chacun 300 000 dollars par an en salaire, leur rémunération incitative sous forme de primes, d’attribution d’actions et des intéressements reportés peut être énorme. L’année dernière, les quatre ont gagné un total de 150 millions de dollars, selon les documents déposés.
« Le capital du fonds de secours de KKR sera financé par d’importantes contributions des cadres de l’entreprise, en plus du soutien direct de KKR », ont déclaré Kravis, Roberts, Bae et Nuttall. « Dans le cadre de cette importante initiative, nous estimons qu’il est approprié que nous renoncions tous les quatre à un salaire ainsi qu’à des primes annuelles en 2020 ».
Il n’est pas certain que les primes perdues comprennent les intérêts reportés. En 2019, Kravis et Roberts ont donné leurs primes aux employés les plus importants de KKR, tandis que Bae et Nuttall ont gagné 8,3 millions de dollars chacun.
Dans la tourmente du coronavirus, certaines des sociétés du portfolio de KKR sont également en train de réduire fortement leurs activités. La semaine dernière, Bloomberg News a rapporté que Envision Healthcare, soutenu par KKR, retardait le versement de certaines primes d’encouragement pour 2019 à ses médecins, dans une démarche visant à économiser de l’argent au milieu de l’arrêt soudain de la plupart des soins de santé électifs.
« Au cours des 44 dernières années, KKR a traversé de nombreuses crises financières, catastrophes locales et défis mondiaux. Cependant, la pandémie du coronavirus est différente, tant par l’ampleur que par la profondeur de son impact sur l’économie mondiale, les communautés locales et nos vies personnelles », ont déclaré les dirigeants de KKR dans leur lettre. « La pandémie fait des ravages dans chaque pays, chaque industrie, chaque ménage et pratiquement chaque personne. »
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