Un nouveau dossier explosif dans la reprise de Casino. Entre 1 293 et 3 267 postes pourraient être supprimés au sein du groupe, en fonction du nombre de magasins grand format et d’entrepôts logistiques pas encore cédés qui trouveront preneurs d’ici à septembre, a annoncé le distributeur, ce mercredi 24 avril. Un millier d’emplois devraient néanmoins être préservés au siège de Saint-Étienne.
Depuis la reprise, fin mars, du groupe Casino par le consortium mené par le milliardaire Daniel Kretinsky, son nouveau directeur général Philippe Palazzi fait face à une épreuve sans pareil. Avec la lourde tâche de redresser un groupe aux abois, la nouvelle direction a dévoilé ce mercredi matin ses cartes sur son projet de plan social (PSE) qui attend les salariés, annonçant vouloir supprimer entre 1293 et 3267 emplois au niveau national. Elle présentait les grandes lignes de son projet de transformation aux représentants de personnel des différentes entités (Franprix, Monoprix ou encore Naturalia) du groupe qui compte aujourd’hui un peu plus de 28 000 salariés. Bien plus nombreux avant que le distributeur ne soit contraint de vendre autour de 300 super et hypermarchés Casino à Auchan, Intermarché et Carrefour ces derniers mois, avant la reprise en main effective par les nouveaux actionnaires, en raison de très fortes difficultés financières.
Jusqu’à 3267 employés pourraient donc être remerciés, partout en France, si les super et hypermarchés qui n’ont pas été cédés à la concurrence ne trouvent pas repreneurs d’ici le mois de septembre. Le siège historique du groupe conserverait à Saint-Étienne « 1 010 postes sur 1 564 actuels », précise Casino, qui dispose aussi de sièges à Vitry-sur-Seine (Franprix), Clichy (Monoprix) et Bordeaux (Cdiscount). À l’annonce de ces suppressions de postes à venir, dont 554 rien qu’à Saint-Étienne, le maire stéphanois, Gaël Perdriau, réagit dans un communiqué : « Je serai notamment particulièrement attentif […] au maintien des emplois tant au siège à Châteaucreux que dans les magasins et les entrepôts, que j’ai déjà évoqués lors de rencontres avec les dirigeants ». L’élu concède cependant qu’il ne dispose pas de levier d’action ou de décision sur le groupe.
Protéger l’emploi
Le distributeur, tombé fin mars dans le portefeuille du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, du milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor, n’est pratiquement plus présent à l’étranger. Et en France, Casino tient une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Les comités sociaux et économiques des sociétés concernées par des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été convoqués à une réunion prévue le 6 mai où sera lancée « une procédure d’information-consultation préalable à la mise en œuvre d’un projet de plan de sauvegarde de l’emploi », détaille le distributeur. Casino indique qu’il « proposera une phase de départs volontaires pour les salariés concernés » par le Plan de Sauvegarde de l’Emploi.
Le but serait de « limiter autant que possible le nombre de départs contraints ». Ce plan a été conçu pour préserver coûte que coûte le siège social à Saint-Étienne que Daniel Kretinsky s’est engagé à ne pas fermer face à la colère des salariés. Pour réduire l’abattement des effectifs, la direction prévoit notamment de rationaliser les postes en place via la suppression de fonctions sièges et notamment « la mutualisation de plus de 200 postes à Saint-Étienne ». Les 1293 suppressions de postes envisagées au total dans cette réorganisation en interne toucheraient donc davantage les sièges de Clichy et de Vitry. « Le siège du Groupe de Saint Étienne conserverait ainsi 1010 postes sur 1564 actuels », explique la nouvelle direction de Casino.
Quant aux autres suppressions, elles concerneront la fermeture de certains des 26 super et hypermarchés toujours dans le giron du groupe. Ce dernier ne devrait pas réussir à tous les céder, ce qui impliquerait 1 974 suppressions d’emplois au maximum. Le groupe, qui employait encore 200 000 personnes dans le monde et 50 000 en France à la fin de 2022, a vu ses effectifs fondre au fil des cessions des derniers mois et après la cession de la quasi-totalité des magasins grands formats à la concurrence. En attendant la suite pour le groupe Casino, la nouvelle direction prévoit également de communiquer, en fin de journée, ses résultats du premier trimestre de 2024.
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