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Carlos Ghosn intente une action en justice contre Nissan

Carlos Ghosn
Carlos Ghosn au GP de Monaco, le 25 mai 2017. | Source : Getty Images

Carlos Ghosn, l’ancien dirigeant de Nissan accusé d’avoir détourné de l’argent du constructeur automobile français Renault pour financer son train de vie luxueux, a intenté une action en justice contre Nissan pour diffamation et fabrication de preuves matérielles, a rapporté Reuters mardi 20 juin.

 

Carlos Ghosn, qui a fui le Japon après avoir affirmé que Nissan et 12 personnes liées à la société avaient organisé son arrestation pour mauvaise conduite financière, a intenté une action en justice contre le constructeur automobile dans son pays d’origine, le Liban.

Selon Bloomberg, Carlos Ghosn réclamerait un milliard de dollars à Nissan (588 millions de dollars en indemnités et dépens et 500 millions de dollars en dommages et intérêts punitifs).

Arrêté au Japon fin 2018, Carlos Ghosn affirme que les accusations le visant ont été fabriquées de toute pièce dans le cadre d’un complot orchestré par les dirigeants de Nissan afin de bloquer une fusion. Il a fui le Japon à bord d’un jet privé l’année suivante.

L’ancien dirigeant de Nissan est accusé d’avoir fait transiter des fonds du constructeur automobile français Renault par le distributeur de véhicules Suhail Bahwan Automobiles, basé à Oman, et d’avoir utilisé l’argent pour des achats tels qu’un yacht de luxe.

La France aurait lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre de Carlos Ghosn l’année dernière. Ce dernier a nié à plusieurs reprises avoir détourné des fonds de Renault.

Engagé par Renault en 1996, Carlos Ghosn a été la force motrice de l’alliance formée en 1999 entre le constructeur automobile français et Nissan. Il a été nommé président de Nissan en 2000 et PDG en 2001. La société Mitsubishi a été ajoutée au partenariat en 2017 et Carlos Ghosn a occupé le poste de PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi jusqu’à son arrestation. Carlos Ghosn et son principal assistant, Greg Kelly, ont été arrêtés au Japon en novembre 2018 et détenus pour interrogatoire sur des accusations de fausse comptabilité. Il a été renvoyé du conseil d’administration de Nissan le même jour et le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a affirmé que les deux hommes avaient sous-déclaré leur salaire, ce qui constitue une violation de la loi sur les valeurs mobilières, et qu’ils avaient utilisé l’argent de l’entreprise à des fins personnelles. Carlos Ghosn a fui le Japon en décembre 2019 et a depuis réaffirmé son innocence, alléguant que les responsables de Nissan étaient de connivence avec les procureurs japonais pour le faire arrêter en raison de l’influence croissante de Renault sur Nissan. Il a accusé les procureurs d’avoir divulgué de fausses informations à la presse dans le but de ruiner sa réputation. Carlos Ghosn a conclu un accord avec la Securities and Exchanges Commission (SEC)concernant des informations sur son salaire et ses avantages. Il a également conclu un accord avec Nissan, dans lequel aucune des deux parties ne nie ou ne valide les informations de la SEC.

La première audience au sujet des poursuites engagées par Carlos Ghosn contre Nissan devrait avoir lieu le 18 septembre prochain, au Liban, selon Reuters. Cette action en justice à l’encontre de Nissan est la dernière d’une longue série engagée par la famille Ghosn. En effet, cette dernière a poursuivi le constructeur automobile immédiatement après l’arrestation de Carlos Ghosn, accusant Nissan d’avoir changé les serrures de leur maison de Rio de Janeiro et de Beyrouth, payées avec de l’argent de Nissan et de Zi-A, a rapporté le Wall Street Journal. Les tribunaux ont ensuite autorisé la famille à accéder à leur appartement de Rio et à leur manoir de Beyrouth pour y récupérer des objets personnels. Carlos Ghosn a ensuite intenté un procès pour licenciement abusif contre Nissan à Amsterdam en 2019, affirmant qu’il avait été licencié par l’unité néerlandaise du constructeur automobile et par une coentreprise appelée Nissan-Mitsubishi BV. Le tribunal néerlandais lui a ensuite ordonné de rembourser 6,1 millions de dollars de salaires à Nissan et Mitsubishi, a rapporté Reuters. En 2020, Nissan a intenté un procès civil contre Carlos Ghosn, lui réclamant 91 millions de dollars, un montant correspondant à « une partie importante des dommages monétaires infligés à la société par son ancien président à la suite d’années de mauvaise conduite et d’activités frauduleuses », a rapporté Bloomberg. Ce procès est toujours en cours, tout comme les poursuites pénales dont Carlos Ghosn fait l’objet au Japon pour avoir sous-déclaré ses rémunérations.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Mary Whitfill Roeloffs

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