Les débuts d’années sont souvent propices aux prévisions en tout genre. Afin de ne pas déroger à ce périlleux exercice, nous avons dégagé, pour notre part, les cinq tendances qui en matière de business devraient permettre aux entreprises – et à leurs partenaires – de se positionner aux plus près des souhaits et besoins de leurs clients.
Simple
Dans un univers où la technologie évolue sans cesse et où les interconnexions entre les différentes parties prenantes sont multiples et permanentes, certains acteurs ont choisi d’apporter à leurs publics cibles des solutions dont l’objectif est une réponse facile, agréable et efficace à des besoins parfaitement définis.
Les tech sont, dans ce domaine, de bons exemples. Une néobanque – ou banque mobile – comme l’allemande N26 permet en temps réel de fixer ses plafonds de dépense, de bloquer sa carte, de modifier son code PIN ou d’envoyer de l’argent à ses amis. De surcroît, l’ouverture d’un compte chez N26 est accessible sans conditions de revenus ou de dépôt.
Bien sûr, N26 ne propose pas un panel d’offres aussi large qu’une banque traditionnelle, mais l’efficacité et l’agrément – et le faible coût – de cette offre bancaire constituent un point essentiel de la stratégie de l’entreprise. Pari gagnant, apparemment, car N26 est aujourd’hui implantée dans 24 pays, compte 2,3 millions de clients, a levé 513 millions de dollars depuis sa création en 2013 et est valorisée 2,7 milliards de dollars. Seul point négatif, mais de taille, l’entreprise n’est pas encore rentable…
Transparent
Un petit tour sur les réseaux sociaux et un bref visionnage de certaines émissions de télévision suffisent à se rendre compte que l’information n’a jamais été aussi instantanée et indiscrète. Dès lors, l’on pourrait penser que tout se sait et que rien n’est caché : impression erronée – comme le montre la récente « affaire » Facebook-Cambridge Analytica dans laquelle le réseau social est accusé d’avoir influé sur la campagne présidentielle américaine de 2016.
Dans ces conditions, de plus en plus de consommateurs ou d’utilisateurs de réseaux sociaux souhaitent une véritable transparence, c’est-à-dire savoir d’où provient l’information et à quelle fin elle est utilisée.
Des outils comme le Décodex, proposé par le quotidien Le Monde, et qui consiste en un moteur de recherche permettant de vérifier la fiabilité des sites d’information, ou des applications comme Yuka, qui permettent de scanner un produit alimentaire afin de savoir s’ils sont bons ou non pour la santé, sont logiquement amenés à se développer.
Et ne parlons pas de la transparence tarifaire – que les opérateurs de téléphonie mobile ont souvent du mal à promouvoir – ou encore de la transparence de gouvernance qui, lorsqu’elle se voit contrainte d’être révélée au grand jour suscite une certaine incompréhension pour les non-initiés (« l’affaire » Renault en est un exemple caractéristique).
Propre
Le bio, l’écologique, l’éthique ne sont pas des phénomènes nouveaux. Ce qui l’est davantage est la prise en compte de l’ensemble de la chaîne de valeur : à quoi sert un véhicule électrique si ce sont des centrales à charbon qui alimentent les bornes de rechargement ? Est-il concevable de manger bio si les aliments sont acheminés par avion de l’autre bout de la planète ? Est-ce intéressant de passer massivement à la cryptomonnaie avec un procédé de minage qui génère une consommation d’énergie colossale ?
Bref, le « vrai » propre est celui qui considère comme un tout indissociable les étapes allant de la façon d’obtenir la matière première jusqu’à la fin de vie du produit transformé (ou emballé).
Une entreprise comme Michelin, l’un des principaux manufacturiers de pneumatiques mondiaux, semble particulièrement vigilante à la façon dont est recueillie la matière première (caoutchoucs, soufre, etc.), jusqu’à la fin de vie – l’entreprise a ainsi indiqué 100% de sa production serait recyclée d’ici à 2048.
D’autres, comme Engie, sont davantage centrées sur l’un des maillons de la chaîne de valeur : ses programmes de méthanisation permettent aux agriculteurs et industriels de valoriser leurs déchets grâce à des unités simples et rapides à installer.
Selon le Climate Policy Initiative, l’ensemble des flux financiers consacrés au changement climatique représenteraient 410 milliards de dollars par an. Quant aux émissions obligataires vertes, elles ont atteint presque 160 milliards de dollars (soit 2% environ du total des émissions obligataires au niveau mondial) – c’est encore peu, mais très loin d’être négligeable et ce mouvement devrait nécessairement s’amplifier.
Inclusif
L’inclusion – et son pendant l’exclusion – ramène souvent à un contexte social, particulièrement riche en France depuis fin 2018, comme l’illustre le mouvement des « gilets jaunes ».
Du point de vue des entreprises, la prise en compte de l’inclusion facilite la mise en pratique d’un business efficace et apaisé. Pfizer, entreprise pharmaceutique mondiale et profitable (45,9 milliards de chiffre d’affaires en 2017 pour un résultat net de 18,6 milliards – ce qui est assez exceptionnel) promeut vigoureusement la culture inclusive à tous les niveaux afin de prendre en compte systématiquement l’égalité hommes-femmes, la parentalité, le handicap, les maladies chroniques et de longue durée ainsi que le soutien aux communautés LGBT.
Voilà qui prouve que le respect du collaborateur, dans son identité et sa diversité, et le souci de lui procurer un environnement de travail stimulant et harmonieux sont des leviers à prendre en compte.
Collectif
Le problème du mot « collectif » est qu’il est souvent perçu de façon péjorative : « faute collective », « mouvement de contestation collectif », etc. Or, le collectif est surtout à rapprocher du vocable « intelligence » afin de former le terme « intelligence collective ».
L’intelligence collective indique la capacité intellectuelle, issue des interactions et synergies entre les membres d’un groupe, permettant la réalisation de tâches complexes. L’intelligence collective a pour principe le partage systématique de l’information dans un cadre de fonctionnement commun et accepté.
Il s’agit, in fine, de renforcer l’agilité des organisations afin d’atteindre durablement le meilleur niveau de performance. Ainsi l’entreprise GT solutions (ex GT Location) estime que les décisions doivent être prises de façon concertée par ceux qui sont directement concernés : par exemple, les recrutements s’effectuent de façon collaborative par les futurs collègues, N+1, RH, etc. Preuve que l’intelligence collective n’est pas l’apanage des start-up ou des tech.
En conclusion
En 2019, et au-delà, nous parions sur ces cinq tendances :
- Simple
- Transparent
- Propre
- Inclusif
- Collectif
Disons même que ces tendances forment un tout : considérées ensemble, elles sont propices à l’obtention de modèles économiques attractifs, réalistes et pérennes.
Article rédigé en collaboration avec Isabelle Macquart, directrice associée du cabinet en stratégie et transformation Experience makers.
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