La France ne serait plus un territoire économiquement propice pour les entreprises. Les chefs d’entreprises fustigent la surtaxe prévue dans le budget 2025, à commencer par les patrons des patrons, Bernard Arnault et Patrick Martin.
Ce jeudi, les députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire ont validé la surtaxe d’impôt de 8 milliards d’euros sur les sociétés, ramenée à un an au lieu des deux ans initialement prévus. Néanmoins, ils ont relevé le versement mobilité visant à financer les transports régionaux, ce qui va occasionner une nouvelle hausse de 500 millions d’euros du coût du travail. Certains patrons commencent déjà à exprimer leur mécontentement et évoquent même le sujet de la délocalisation.
Des grands patrons mécontents
Bernard Arnault a été le premier des patrons à lancer l’assaut à l’occasion de la présentation des résultats annuels du groupe LVMH en début de semaine. Il a dénoncé la surtaxe d’impôt sur les sociétés prévue par l’exécutif en parlant d’une « taxation du ‘made in France’ » qui « pousse à la délocalisation ».
Déclaration de Bernard Arnault en réaction aux propos de @MELeclerc :
« Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH. Cette affirmation est fausse. Le groupe LVMH est fier d’employer directement et indirectement près de 200 000 personnes en France,…
— LVMH_Presse (@LVMH_Presse) January 31, 2025
Hier, le patron du Medef Patrick Martin avait pris le relais en dénonçant également l’impact des hausses d’impôts réclamées aux entreprises. « Bernard Arnault a évidemment raison. […] Les conséquences, c’est que ceux qui peuvent partir partent. Et ils ont raison », avait-il affirmé au micro de RTL, faisant ainsi remonter la menace des délocalisations, alors qu’Emmanuel Macron cherche à relocaliser les usines françaises depuis son arrivée à l’Élysée.
9 patrons sur 10 rejettent catégoriquement la relocalisation
Interrogé sur TF1 ce matin sur les propos de Patrick Martin, le ministre de l’Économie Eric Lombard n’a pas caché sa surprise et a tenté d’apaiser la tension. « Je veux appeler les Françaises et les Français à la responsabilité », a-t-il réagi. « C’est un effort collectif qui est demandé, et chacun doit y participer. Nous n’avons pas augmenté les impôts par rapport à ce qui était prévu précédemment. ».
Le baromètre 2025 de la souveraineté, réalisé par OpinionWay pour le cabinet de conseil en achats By.O Group et Cubik et relayé par Les Échos, dévoile des résultats alarmants. Un rapatriement en France « n’est pas à l’ordre du jour » pour 94 % des 501 entreprises interrogées. Un pourcentage en hausse de 6 points par rapport à 2024, au moment où le gouvernement plaidait pour le retour au bercail des activités industrielles. Pour expliquer ce refus, les patrons citent tout d’abord les coûts de production trop élevés, mais aussi la fiscalité et la réglementation trop sévères.
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