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Bruxelles Inflige Une Amende Record De 4,3 Milliards D’Euros À Google

Getty Images

Comme attendu, la Commission européenne a infligé une amende record – de plus de 4 milliards d’euros – au mastodonte américain Google pour « pratiques illégales » vis-à-vis des fabricants de smartphones Android et des opérateurs de réseaux mobiles.

Google (de nouveau) rattrapé par la patrouille. Si la rumeur d’une sanction financière record commençait à poindre ces derniers jours, elle n’a pas été démentie ce mercredi matin puisque l’exécutif européen a officiellement infligé une amende sans précédent au célèbre moteur de recherche, en l’occurrence 4,3 milliards d’euros. Une nouvelle amende qui « pulvérise » allègrement la précédente sanction infligée par l’UE au groupe de Mountain View qui avait écopé d’une première sanction, en juin 2017, de 2,42 milliards d’euros. Motif similaire mais dans un autre registre : abus de position dominante dans la recherche en ligne en favorisant son comparateur de prix « Google Shopping » au détriment des services concurrents. L’amende du jour, en revanche, concerne le dossier antitrust Android, le célèbre système d’exploitation édité par Google ayant également abusé de sa position dominante afin de renforcer les positions de ses propres applications, au premier rang desquelles son service de recherche en ligne.

Comme rappelé par l’AFP, le montant de l’amende est décidé au dernier moment et peut atteindre théoriquement, selon les règles de la concurrence européenne, jusqu’à 10% du chiffre d’affaires global de l’entreprise, qui s’élevait pour Alphabet, maison mère de Google, à 110,9 milliards de dollars en 2017 (94,7 milliards d’euros). Fort de ces éléments, Google « s’en tire bien » avec une sanction financière moitié moindre… mais qui, en revanche, va encore refroidir les relations entre les Etats-Unis et l’Union européenne. En effet, les sujets de tension ne manquent pas entre Washington et Bruxelles, citons notamment le conflit commercial ou encore l’OTAN. D’ailleurs, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, devrait se rendre la semaine prochaine à Washington pour tenter de déminer la situation sur le front commercial, après que Donald Trump a récemment menacé de taxer les importations de voitures européennes aux Etats-Unis.

Deux semaines de chiffre d’affaires

Pour en revenir au « conflit du jour », la Commission a fait part de ses griefs dès le 20 avril 2016, soit il y a un peu plus de deux ans. Dans le détail, celle-ci suspectait la firme américaine « d’obliger » les fabricants de smartphones, comme le Coréen Samsung ou le Chinois Huawei, à préinstaller « Google Search » et à le paramétrer comme service de recherche par défaut, ou exclusif, sur la grande majorité des appareils sous Android vendus en Europe. Autre accusation de Bruxelles : Google aurait empêché les fabricants de vendre des appareils fonctionnant sous des systèmes d’exploitation différents. Enfin, troisième grief, la Commission accusait Google d’avoir accordé des incitations financières aux fabricants et aux opérateurs de réseaux mobiles à la condition qu’ils préinstallent en exclusivité Google Search sur leurs appareils. Un dossier « suffisamment » lourd pour sanctionner aussi fortement Google qui n’a visiblement pas su trouver les arguments, en deux ans, pour convaincre Bruxelles. Android qui équipe 80% des smartphones en Europe et dans le monde était, depuis quelques années déjà, dans le viseur de la Commission.

L’institution a notamment rejeté le principal argument de Google selon lequel il est confronté à la concurrence d’Apple. Elle souligne notamment que les appareils Apple sont généralement plus chers que les mobiles fonctionnant avec Android et que le basculement d’Android à Apple implique aussi des coûts et des contraintes pour les utilisateurs. Cependant, au-delà de la « symbolique » et du record de cette amende, cette dernière représente seulement un peu plus de deux semaines de chiffre d’affaires d’Alphabet et elle entamera à peine ses réserves de trésorerie de 102,9 milliards de dollars (88,56 milliards d’euros). Mais Bruxelles souhaite également que Google mette un terme à ses pratiques anticoncurrentielles dans un délai de 90 jours sous peine de recevoir des pénalités supplémentaires susceptibles d’atteindre 5% du chiffre d’affaires quotidien moyen d’Alphabet dans le monde. Un moyen de pression plus efficace ? Pas si sûr…

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