Bill Gates, l’investisseur milliardaire philanthrope vient d’annoncer la création d’un fond bénéficiant d’un milliard de dollars qu’il a baptisé « Breakthrough Energy Ventures ». Ce fond est destiné à investir dans le développement de nouvelles formes d’énergie propre et renouvelable.
Il a réuni autour de lui environ une vingtaine d’investisseurs qui, comme lui, souhaitent développer les énergies respectueuses de l’environnement. On retrouve des acteurs majeurs de la Silicon Valley comme John Doerr et Vinod Khosla, Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, le fondateur du groupe média Bloomberg et également ancien maire de New-York Mike Bloomberg ou Jack Ma, le fondateur d’Alibaba…
Sur son blog, le co-fondateur de Microsoft présente plus longuement son fond. Il explique l’avoir créé afin d’investir dans des développements de technologies innovantes qui permettront de protéger la planète, tout en produisant une énergie à bon marché et propre.
Il déclare dans son post : « Dans les prochaines années, nous devrons trouver une énergie moins chère, plus fiable et qui n’émettra plus de gaz de serre – et pour y parvenir, nous devons investir dans les bons projets afin de les faire passer d’état de concept à celui de développements concrets. »
Cette annonce fait suite aux discussions des Nations Unies sur le climat qui avaient eu lieu à Paris l’année dernière. Bill Gates y avait dévoilé le projet «Breakthrough Energy» et présenté les 20 milliardaires ainsi que les institutionnels qui s’engageaient autour de lui à investir dans la recherche et le développement de nouvelles formes d’énergie.
Il s’associe dans son projet à « Mission Innovation« , organisme dans lequel sont présents 22 pays ainsi que l’Union européenne et qui s’est engagé à doubler les investissements de recherche d’énergies renouvelables non-polluantes dans les cinq prochaines années.
Bill Gates nous rappelle que certains noms, maintenant associés dans le fond, investissaient déjà dans ce type de recherches sur l’énergie mais ont décidé de rejoindre « Breakthrough Energy Ventures » afin d’optimiser leur potentiel et chance de réussite.
Tous les investisseurs présents dans « Breakthrough Energy Ventures » ont le point commun d’être « détendus » concernant les risques potentiels qu’ils peuvent faire courir à leurs investissements. Ils ne sont également pas pressés d’obtenir un retour sur leur investissement – c’est selon eux, un fond à 20 ans.
Ils ont défini cinq “grands défis” autour desquels leurs investissements s’articuleront et qui sont déterminants pour la lutte sur l’émission de gaz à effets de serre : l’électricité, la construction, l’industrie, les transports et l’agro-alimentaire.
Sur le site du fond, les programmes sont détaillés. On y trouve la liste des objectifs de développement des technologies spécifiques à chacun de ces challenges. Dans le document appelé « The Landscape of Innovation » on retrouve l’intégralité de ces objectifs. Par exemple, pour les transports, les technologies qui doivent être développées incluent des secteurs tels que le stockage de combustible gazeux à haute densité d’énergie ou les moteurs thermiques.
Bill Gates, qui est toujours l’homme le plus riche de la planète selon le classement Forbes, investit depuis de nombreuses années dans toutes sortes de développements d’énergies, tout comme ses associés dans le fond : John Doerr ou Vinod Khosla. Le fondateur de Microsoft a déjà investi en 2005 dans la société Pacific Ethanol mais au bout de trois ans a revu à la baisse son investissement. Il a également investi dans TerraPower, une entreprise d’énergie atomique « propre ». TerraPower a l’objectif de développer une technologie nommée « traveling wave reactor » (réacteurs à ondes progressives).
Khosla Ventures le groupe de Vinod Khosla, , a déjà parié sur les biocarburants à travers des investissement dans des sociétés comme Kior. Kior a été connue pour le développement d’une technologie qui permettait la transformation de copeaux de bois en un carburant naturel raffinable. Ces développements technologiques n’ont pourtant pas empêché la compagnie de faire faillite en 2014.
Malheureusement, très peu d’investissements dans les énergies alternatives aboutissent à de réels développements technologiques concrets et sont ensuite proposés sur le marché. Il est encore plus rare pour les investisseurs de tirer des bénéfices de leurs investissements dans ce type de sociétés.
Cela met en relief les défis auxquels ce fond devra faire face : il est clairement compliqué de trouver, choisir et développer avec succès des technologies autour des énergies innovantes. Heureusement que Bill et ses associés ont confiance dans une issue heureuse de leur aventure.
Dans une conférence de presse, Bill Gates et certains de ses partenaires : John Doerr, Vinod Khosla, John Arnold, ont expliqué avoir tout à fait conscience qu’ils doivent d’abord tirer les leçons de leurs mauvaises expériences passées comme investisseurs dans les énergies renouvelables.
Pour Bill Gates, il n’y a pas de mauvais investissement. Il a expliqué que la vraie erreur serait de ne pas se rendre compte suffisamment vite que le projet n’est pas réaliste et continuer à investir des sommes trop importantes alors qu’il est voué à l’échec. Vinod Khosla a lui présenté plusieurs investissements qui ont déjà été couronnés de succès, comme dans la société Nest qui créé des thermostats intelligents (smart thermostat) et qui a été rachetée par Google en 2014 pour 3,2 milliards de dollars, Opower, société SaaS d’énergie (energy efficiency firm) rachetée par Oracle pour 530 millions de dollars en mai 2016 ou comme Bloom Energy qui selon Vinod Khosla est maintenant valorisée à plusieurs milliards de dollars.
N’oublions pas de citer Tesla Motors, certainement la plus connue de toutes les sociétés utilisant l’énergie renouvelable. Tesla est maintenant valorisée à hauteur de 33 milliards de dollars. Si le fond « Breakthrough Energy Ventures » réussit à investir dans le développement de plusieurs sociétés comme Tesla (dans d’autres secteurs), cela serait assurément un succès.
Pour John Doerr, le fond aura aussi bien un rôle de dénicheur de projets -encore embryonnaires- mais à réel potentiels que celui d’aider des sociétés ayant déjà développé des projets plus concrets.
On retrouve présents dans ce fond d’autres milliardaires : le fondateur du groupe Virgin : Richard Branson , le milliardaire indien Mukesh Ambani , le Prince Talal d’Arabie Saoudite, le fondateur de LinkedIn : Reid Hoffman, un des fondateurs de Facebook : Dustin Moskovitz et son épouse Cari Tuna, des magnats de l’immobilier chinois, le français Xavier Niel, le sud africain Patrice Motsepe, le co fondateur de SAP, l’allemand Hasso Plattner … La liste complète : ici.
En plus de ces investisseurs, Bill Gates a annoncé que des entreprises comme Southern Co. et Total étaient également présentes comme partenaires stratégiques afin de permettre au fond de cibler les technologies réellement utiles et indispensables au marché et aux industries.
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