Née en 2012, l’entreprise spécialisée dans les produits à base de plantes, servant à limiter l’usage de pesticides et d’engrais chimiques dans l’agriculture, souhaite réunir des fonds pour passer à la phase industrielle de sa production.
On a l’impression que finalement réunir des fonds, c’est ce qui excite le plus Anthony Bugeat. Même depuis qu’il a fondé Axioma en 2012, il n’a cessé d’accompagner des entreprises dans leur développement, comme la start-up Crème de la Crème il y a deux ans. Mais cette fois c’est pour son bébé à lui qu’il compte lever 3 millions d’euros.
Axioma est une TPE – elle a 6 ans, c’est un peu vieux pour dire start-up -, qui a déjà la particularité d’être située à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), à une époque où toutes les boites innovantes ont leur siège à Paris, même quand leur outil de production est en province. Ensuite, Axioma est positionnée sur un créneau très particulier : « Nous sommes spécialisés dans la conception d’actifs naturels dédiés à l’agriculture et à l’élevage« , explique Anthony Bugeat. En clair, Axioma développe des solutions à base de mélanges de plantes naturelles, dont certains agents actifs, lorsqu’ils sont mélangés à d’autres, ont des effets positifs sur la résistance de certaines cultures à des maladies données. Axioma travaille sur plus de 400 espèces allant du thym à la valériane, issues à 95% de l’agriculture biologique. Ce qui représente près de 8 millions d’actifs naturels. Et donc un nombre presque infini de combinaisons possibles.
« A l’aune du changement climatique, on a mis au point une solution qui permet par exemple à la vigne d’être plus résistante aux gros coups de chauds ou aux gros coups de froid« , assure M. Bugeat. L’innovation est au cœur des préoccupations de l’entreprise puisque 40% de ses ressources sont dédiés à la recherche et au développement.
Outil de transition écologique
Ni OGM, ni engrais chimique ou pesticide, les produits Axioma sont pensés comme des compléments pour les cultivateurs qui souhaitent passer d’une agriculture conventionnelle à une culture plus raisonnée, voire biologique. « Nous sommes un outil de transition » enchérit M. Bugeat. « Avec nos produits naturels, on peut permettre à un agriculteur de diminuer de 30 à 50% son utilisation de produits chimiques. Mais notre produit seul n’offre pas de protection parfaite.«
Axioma vient de passer ses six dernières années à prouver l’innocuité et l’efficacité de ses produits Elle a obtenu son autorisation de mise sur le marché de ses produits en septembre 2018.
L’entreprise prend donc un nouveau virage : « Nous allons passer à la phase industrielle« , s’enthousiasme Anthony Bugeat. De 5 000 litres de solutions produites par an, Axioma compte atteindre les 500 000 d’ici trois ans, notamment grâce à la nouvelle usine qu’il vient d’acquérir.
L’optimisme de son fondateur repose aussi sur le fait que jusqu’à présent, Axioma n’avait aucune force commerciale. Ce qui ne l’a pas empêchée de doubler son chiffre d’affaires de 2017 à 2018, pour atteindre le chiffre de 450 000 euros, pour 7 salariés et 500 agriculteurs dans leur portefeuille de clients.
Après avoir levé 500 000 euros il y a deux ans, Axioma veut réunir des fonds pour financer son usine mais aussi créer une plate-forme collaborative de recherche et développement dans le secteur agricole. Dans un pays qui compte 450 000 agriculteurs, la marge de progression d’Axioma semble impressionnante. Et nécessaire, à l’heure où s’engager dans une transition écologique paraît inéluctable pour sauvegarder la planète.
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