logo_blanc
Rechercher

Axiom, la start-up du milliardaire Kam Ghaffarian, voulait construire une station spatiale… aujourd’hui, elle peut à peine payer ses factures !

AxiomLogo d’Axiom Space. | Source : Getty Images

Long-format | Avec SpaceX et la NASA comme partenaires, Axiom a été le pionnier des vols spatiaux commerciaux vers la Station spatiale internationale (ISS). Son prochain objectif était de créer sa propre station spatiale commerciale. Cependant, les faux pas, les difficultés financières et les retards l’ont fait dévier de sa trajectoire.

Article de Jeremy Bogaisky pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

 

Axiom Space, une start-up cofondée par le milliardaire Kam Ghaffarian, a un objectif ambitieux : construire des stations spatiales privées permettant aux humains de vivre et de travailler hors de la planète.

 

Axiom lutte pour sa survie

Cependant, depuis quelque temps, l’entreprise basée à Houston est aux prises avec une préoccupation plus terre à terre : la lutte pour sa survie. Selon des documents internes, sept anciens employés qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat en raison d’accords de confidentialité, ainsi que des experts de l’industrie spatiale, une grave pénurie de liquidités, des défis commerciaux et les résultats mitigés des derniers tours de table ont paralysé Axiom et conduit à des licenciements massifs ainsi qu’à des réductions de salaire.

Axiom avait l’intention de construire un avant-poste en orbite en utilisant l’ISS comme base. Le plan consistait à construire de manière modulaire, en connectant des sections de la « Station Axiom » à l’ISS, en terminant les travaux dans l’espace et enfin en détachant la station achevée pour qu’elle vole librement. La station devait être rentable en accueillant des touristes et des entreprises cherchant à utiliser les conditions de microgravité pour des applications telles que le développement de médicaments et la fabrication de semi-conducteurs. Cependant, Forbes a appris que ce plan a été bouleversé par la lenteur des progrès d’Axiom sur le premier module et par la perspective de devoir désorber l’ISS deux ans plus tôt que prévu.

Aujourd’hui, un an après avoir levé 350 millions de dollars lors d’un tour de table mené par Aljazira Capital (Arabie Saoudite) et la société pharmaceutique sud-coréenne Boryung pour une valorisation de 2 milliards de dollars, ce qui offre à Axiom un financement total de 500 millions de dollars, la start-up s’efforce de convaincre les investisseurs de lui donner plus d’argent pour financer une station plus petite et moins lucrative sur le plan commercial, ont déclaré d’anciens employés à Forbes.

 


« Il s’avère qu’il n’y a pas beaucoup de milliardaires qui veulent mettre leur vie entre parenthèses pendant 18 mois pour suivre une formation d’astronaute pour l’ISS. »


 

Le manque de capitaux frais a exacerbé des problèmes financiers de longue date qui ont augmenté en même temps que la masse salariale d’Axiom, qui comptait au début de l’année près de 1 000 employés. Des sources proches du dossier ont déclaré à Forbes que le cofondateur et PDG Michael Suffredini, qui a passé 30 ans à la NASA, dirigeait Axiom comme un grand programme gouvernemental au lieu de la start-up à ressources limitées qu’elle était en réalité. Son objectif de recruter jusqu’à 800 personnes d’ici fin 2022 a conduit à des embauches massives si éloignées des besoins de développement des produits que les nouveaux ingénieurs se sont souvent retrouvés sans rien à faire, ont déclaré ces mêmes sources.

Lors d’un entretien portant sur une série de questions soulevées par le rapport de Forbes, Kam Ghaffarian a admis qu’Axiom était confronté à des défis, notamment à un environnement difficile en matière de collecte de fonds, qui nécessitait un « redimensionnement » du personnel. Il a toutefois indiqué qu’il espérait obtenir un nouveau financement d’ici la fin de l’année et que l’avenir était prometteur. « Toutes mes [entreprises spatiales] où nous réalisons des projets inédits, ce n’est pas un chemin sans embûche. »

Lors de sa création en 2016, Axiom a promis aux investisseurs que le premier module de la station serait en place en 2020. Cet objectif s’éloignant, Axiom a cherché à se développer dans deux nouveaux secteurs d’activité afin de générer des profits indispensables pendant que la station était en cours de développement. En 2020, l’entreprise a commencé à organiser des voyages de passagers vers l’ISS à bord de fusées SpaceX. L’entreprise a présenté ces missions privées comme un moyen de développer la capacité d’amener un jour d’autres entreprises à son propre avant-poste orbital. En 2022, elle a obtenu un financement de 228 millions de dollars de la NASA pour concevoir des combinaisons spatiales destinées à la mission lunaire Artemis III.

Cependant, le programme des combinaisons a détourné les ingénieurs et les ressources de la station, et le service de transport de passagers vers l’ISS s’est avéré être une distraction qui a fait perdre de l’argent, ont déclaré d’anciens employés. « Il s’avère qu’il n’y a pas beaucoup de milliardaires qui veulent mettre leur vie entre parenthèses pendant 18 mois pour suivre une formation d’astronaute pour l’ISS », a déclaré un ancien cadre d’Axiom à Forbes.

Axiom a eu du mal à payer les salaires, qui ont atteint 10 millions de dollars par mois début 2023, selon un document interne, et l’entreprise a pris du retard dans le paiement des fournisseurs, ont déclaré d’anciens employés. Il s’agit notamment de Thales Alenia Space, qui construit la structure du premier module de station spatiale d’Axiom, et de SpaceX, à qui l’entreprise a versé des centaines de millions de dollars pour quatre lancements de fusées de passagers vers l’ISS. SpaceX a envoyé des avis de rupture de contrat pour pousser Axiom à payer en 2022 et 2023.

« Les levées de fonds n’ont jamais été suffisantes pour nous permettre de garder une longueur d’avance et les bénéfices n’ont certainement pas comblé le fossé », a déclaré l’ancien dirigeant d’Axiom à Forbes. « À chaque tour de table, dès que l’argent arrivait, on payait SpaceX, on payait Thales Alenia, on payait les factures, puis il ne restait plus rien. »

Kam Ghaffarian a déclaré qu’Axiom avait établi de nouveaux délais de paiement avec SpaceX et d’autres fournisseurs. Catherine des Arcis, porte-parole de Thales Alenia, a déclaré : « Nous avons une relation très forte et de confiance avec Axiom Space. » SpaceX n’a pas souhaité faire de commentaires.

Pour combler les déficits, Kam Ghaffarian a injecté des dizaines de millions de dollars dans Axiom, a-t-il confirmé à Forbes. John Shoffner, un riche homme d’affaires qui a acheté un siège pour la deuxième mission privée d’Axiom vers l’ISS, a prêté 10 millions de dollars à l’entreprise, selon des documents communiqués à Forbes. Son prêt a été accordé avant son vol en 2023, ont déclaré d’anciens employés. « Je suis fier d’être à la fois astronaute et investisseur chez Axiom Space », a déclaré John Shoffner dans un courriel adressé à Forbes.

Cependant, cela n’a pas suffi et Axiom a discrètement réduit ses effectifs. Kam Ghaffarian a indiqué qu’une centaine de personnes avaient été licenciées cette année en deux vagues, la dernière ayant eu lieu le 4 septembre. Les employés ont été invités à accepter des réductions de salaire volontaires pouvant aller jusqu’à 20 % au cours des 12 prochains mois, en échange d’actions de la société. Entre-temps, Axiom a connu un défilé de départs très médiatisés. Kam Ghaffarian a pris temporairement la direction de l’entreprise après le départ brutal, le mois dernier, de Michael Suffredini, qui était auparavant responsable de l’ISS à la NASA (il n’a pas répondu à une demande de commentaire de Forbes). Axiom a perdu son directeur financier, son directeur de la sécurité et les responsables de l’approvisionnement et du marketing au début de l’été, ainsi que son directeur de l’exploitation à la fin de l’année 2023.

Selon un cadre de l’industrie spatiale connaissant bien Axiom, l’évaluation élevée accordée par les investisseurs à Axiom semble maintenant être une malédiction. « Ils se trouvent dans une impasse : ils sont incapables de lever des capitaux », a-t-il déclaré. « Kam n’a pas eu d’autre choix que d’intervenir et d’essayer de recoller les morceaux. »

Cependant, plutôt que de se retirer de certains domaines d’activité, Kam Ghaffarian a insisté sur le fait que « notre plan est d’augmenter la portée de notre action ».

Selon Kam Ghaffarian, Axiom va contribuer à la mise en place d’une économie florissante en orbite terrestre basse, où sa station spatiale sera le précurseur d’une « ville de l’espace » avec un service de navettes toutes les heures. Les investisseurs sceptiques finiront par comprendre ce que des optimistes comme lui sont en train de créer.

« Les gens disent : “Je le croirai quand je le verrai” », a déclaré Kam Ghaffarian. « Si j’y crois, alors je le verrai. »

 

La dette en orbite

Forbes estime que Kam Ghaffarian possède une fortune nette de 1,7 milliard de dollars, grâce à une série d’entreprises technologiques et spatiales qu’il a fondées, notamment une société de services gouvernementaux qu’il a vendue à KBR pour 355 millions de dollars ; la société cotée en bourse Intuitive Machines (capitalisation boursière : 770 millions de dollars), qui fabrique des atterrisseurs lunaires ; Quantum Space, qui a empoché 15 millions de dollars en 2022 après un tour de table de série A afin de construire un réseau de ravitaillement pour les engins spatiaux ; et Axiom, dont Kam Ghaffarian détient 42 %.

Avec Michael Suffredini, ils ont fondé Axiom en pensant que les progrès technologiques et les coûts de lancement moins élevés permettraient de construire une station spatiale privée pour une fraction du prix de l’ISS, dont le coût s’élève à 150 milliards de dollars. Leur objectif était de remplacer l’ISS pour seulement 3 milliards de dollars, notamment en utilisant l’ancienne station comme base. En 2019, la NASA a accordé à Axiom un contrat de 140 millions de dollars pour la construction et l’exploitation d’un module habitable sur l’ISS, qui constituerait la première partie de sa station. Axiom pourrait puiser de l’énergie et des ressources vitales dans l’ISS tout en construisant le reste, ce qui lui permettrait de commencer à accueillir des touristes et des clients avant que la station ne soit achevée.

Avec le ralentissement de la collecte de fonds, le principal moyen pour Axiom de financer la station était les vols spatiaux privés vers l’ISS : une présentation de 2023 examinée par Forbes prévoyait que ces vols fourniraient la moitié des 3 milliards de dollars nécessaires.

Cependant, si les trois vols effectués jusqu’à présent ont suscité beaucoup d’attention de la part des médias, l’entreprise a perdu de l’argent sur chacun d’entre eux, selon d’anciens employés. Les factures de SpaceX ont été salées : selon des documents internes d’Axiom examinés par Forbes, l’entreprise doit payer environ 670 millions de dollars pour quatre lancements de Dragon 2. Les documents montrent qu’Axiom s’attendait à perdre environ 30 millions de dollars lors du premier vol en avril 2022 et que les pertes se réduiraient à partir de là.

Toutefois, d’anciens employés ont déclaré que les pertes s’élevaient en réalité à des dizaines de millions de dollars de plus, parce que l’entreprise n’avait pas pris en compte les coûts des quelque 60 personnes engagées pour mener à bien les missions. Ensuite, après le premier vol, la NASA a exigé que l’un des quatre sièges de Dragon 2 soit occupé par un commandant de mission expérimenté de la NASA, aux frais de l’entreprise. Axiom, qui avait déjà annoncé à ses clients que le prix d’un siège se situait entre 50 et 55 millions de dollars, s’est alors retrouvée dans une situation difficile : il lui était désormais impossible d’atteindre le seuil de rentabilité. « Nous étions loin du compte », a déclaré l’ancien dirigeant d’Axiom.

Le directeur des recettes, Tejpaul Bhatia, se concentrait exclusivement sur la vente de sièges et l’encaissement des paiements, mais Axiom devait lutter sans relâche pour couvrir ses factures, ont déclaré d’anciens employés.

« Lors de nos réunions sur les bénéfices, on nous disait que nous n’avions qu’un mois d’avance et que nous n’allions pas pouvoir payer les salaires », a déclaré l’un des membres de l’équipe de la mission des astronautes privés. « Vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour faire rentrer cet argent, sinon nous serons tous au chômage. »

Tejpaul Bhatia demandait à son personnel d’appeler les clients tous les jours après la facturation pour les inciter à payer plus tôt que les 30 à 60 jours prévus par leur contrat, ce qui donnait lieu à des conversations désagréables, ont déclaré d’anciens employés. « On leur disait : “Pourquoi continuez-vous à nous appeler ? Nous vous avons dit ce qui se passait. Arrêtez de nous harceler pour l’argent” », a déclaré le membre d’une équipe d’astronautes privés.

En fin de compte, seuls quatre des six sièges disponibles pour les deux premiers vols ont été attribués à de riches touristes de l’espace, pour un prix moyen de 48 millions de dollars chacun, selon le dossier de présentation. Pour le troisième vol de l’hiver dernier, Axiom a réussi à vendre des places à des pays sans programme de lancement spatial, à un prix moyen d’un peu plus de 50 millions de dollars par place, selon des documents internes. Cependant, ces ventes n’ont pas été faciles. « Dès que le prix entrait dans la conversation, les choses devenaient souvent silencieuses », a déclaré l’ancien employé d’une mission d’astronaute privée.

Kam Ghaffarian a affirmé que les pertes subies lors des trois premières missions « faisaient partie du plan depuis le début », car elles représentaient le « coût d’acquisition » pour établir avec les agences spatiales mondiales des relations qui déboucheront sur des ventes rentables à l’avenir.

La quatrième mission d’Axiom, prévue pour le printemps 2025, « sera neutre ou positive en termes de flux de trésorerie », a-t-il déclaré.

 

La fin de l’ISS met la pression sur Axiom

En se concentrant à court terme sur les missions des astronautes, l’entreprise a négligé le développement de partenariats et de la clientèle pour la fabrication et la recherche sur la station spatiale, ont déclaré les anciens employés, ce qui aurait permis de convaincre les investisseurs de l’intérêt de l’entreprise. De plus, la construction de la station spatiale accuse aujourd’hui un retard de plusieurs années.

Le problème réside en partie dans le fait qu’Axiom a été contraint de modifier radicalement la conception en raison de la lenteur des progrès et de la possibilité que l’ISS soit mise hors service plus tôt que prévu, ont expliqué quatre anciens employés à Forbes. Axiom prévoyait d’attacher deux modules à l’ISS en 2024 et 2025, chacun avec des espaces de travail et des logements pour quatre membres d’équipage, et d’ajouter un module de recherche et de fabrication en 2026. Puis, en 2027, l’entreprise aurait raccordé un module énergétique et thermique, la station étant alors prête à être détachée en 2028.

Cependant, le premier module n’a pas été achevé, et Axiom affirme maintenant que le module sera lancé vers l’ISS à la fin de l’année 2026. Ce retard signifie qu’Axiom n’a pas perçu les bénéfices que l’entreprise aurait dû recevoir dans le cadre du contrat avec la NASA si elle avait respecté les étapes initiales.

Il est prévu que l’ISS soit mise hors service en 2030, puis poussée dans l’atmosphère terrestre pour y être brûlée, mais la Russie a déclaré qu’elle ne soutiendrait pas la station au-delà de 2028, ce qui pourrait conduire à une désorbitation plus rapide de la station. D’anciens employés ont déclaré qu’Axiom se démenait depuis un an pour concevoir un deuxième module qui pourrait être mis en orbite en toute hâte avec des capacités de production d’énergie suffisantes pour créer une station viable en vol libre avant cette date.

Kam Ghaffarian a indiqué qu’il s’agissait d’une option que l’entreprise « évaluait très sérieusement », mais qu’elle ne s’était pas encore « officiellement » engagée.

À supposer qu’Axiom y parvienne, une station plus petite et moins puissante aurait des perspectives commerciales plus limitées, selon d’anciens employés, ce qui compliquerait les appels de l’entreprise pour obtenir des capitaux frais.

« Le modèle d’entreprise avait toujours compté sur une puissance importante pour la recherche en microgravité, la production de semi-conducteurs et la production pharmaceutique, ainsi que sur le soutien de la vie dans l’espace », a expliqué un ancien employé. « Le modèle d’entreprise a dû changer… et cela a continué à compliquer la tâche de l’entreprise pour résoudre ses problèmes de flux de trésorerie. »

Kam Ghaffarian a déclaré que l’entreprise serait en mesure d’ajouter des modules et de l’énergie après le détachement de la station.

La NASA n’a pas répondu aux questions concernant d’éventuelles inquiétudes sur la situation financière d’Axiom. « La NASA continue de travailler en étroite collaboration avec Axiom Space au cours de cette phase de conception et de développement », a écrit Anna Scheider, porte-parole de l’agence, dans un courriel. « La NASA et Axiom Space continuent d’évaluer les modifications à apporter à la séquence d’assemblage de la station Axiom. »

 


« Nous devons accepter que le secteur privé ne va pas intervenir et sauver ces [développeurs de stations spatiales] avec un tas d’argent. »

Chad Anderson, associé gérant, Space Capital


 

Axiom semble aller mieux avec son programme de combinaisons spatiales, ont indiqué plusieurs sources à Forbes. L’année dernière, la NASA a accordé à Axiom des fonds supplémentaires pour adapter sa conception aux sorties dans l’espace : un travail que l’entreprise pourrait avoir plus de chances de remporter après que la société Collins Aerospace a déclaré en juin qu’elle cesserait de développer sa propre combinaison pour les sorties dans l’espace.

Cependant, SpaceX a présenté sa propre combinaison spatiale la semaine dernière lors de la mission Polaris Dawn, et si elle s’avère efficace, elle pourrait réduire les chances d’Axiom de remporter des marchés au-delà de la NASA.

 

La station spatiale de la NASA

La NASA ne compte pas uniquement sur Axiom pour remplacer l’ISS. Elle a financé d’autres entreprises qui développent des avant-postes en vol libre : Blue Origin du milliardaire Jeff Bezos travaille avec Sierra Space et Boeing sur un projet baptisé Orbital Reef, et la start-up Voyager Space dirige une coalition multinationale qui développe une station baptisée Starlab.

Cependant, la construction d’une station spatiale privée est une tâche ardue. Le consortium Orbital Reef est peut-être déjà en train de sombrer, Blue Origin et son principal partenaire Sierra Space donnant la priorité à d’autres projets, comme l’a rapporté CNBC. Voyager Space, en revanche, a engagé des partenaires internationaux pour effectuer le gros du travail de développement en échange d’une participation, Airbus construisant la structure en acier inoxydable.

Vast, société fondée par le milliardaire en cryptomonnaies Jed McCaleb, prévoit de lancer une petite station spatiale fin 2025, ce qui en ferait la première société à mettre en orbite un avant-poste commercial. La société est également candidate pour remplacer Axiom en tant que prestataire pour les vols spatiaux commerciaux vers l’ISS.

La NASA s’intéresse également à un concurrent potentiel : la fusée Starship que SpaceX est en train de développer. Cette fusée est suffisamment grande pour fonctionner comme une station spatiale en orbite, mais elle peut aussi se lancer et atterrir toute seule, une combinaison plus économique : deux pour le prix d’un.

Le soutien à Axiom pourrait venir de Washington. La NASA prévoit de lancer un concours pour le prochain cycle de financement du remplacement de l’ISS en 2025, et de récompenser un plus petit nombre de concurrents en 2026. Kam Ghaffarian fait pression pour que la décision soit prise dès l’année prochaine et que la NASA choisisse un seul gagnant. « Aujourd’hui, il n’y a pas assez de marchés pour en choisir plus d’un », a-t-il déclaré.

« Le Congrès devra faire un pas en avant s’il veut une nouvelle station spatiale », a déclaré Chad Anderson, associé directeur de la société d’investissement Space Capital, qui n’a pas investi dans Axiom. Il pense que tous les candidats du secteur privé sont confrontés aux mêmes problèmes sous-jacents : les stations spatiales sont chères à construire et l’intérêt commercial n’a pas encore été prouvé. Cela signifie qu’elles resteront davantage des laboratoires nationaux dépendant de contrats gouvernementaux, ce qui n’est pas très attrayant pour les investisseurs.

« Nous devons accepter que le secteur privé ne va pas intervenir et sauver ces entreprises avec un tas d’argent », a-t-il déclaré. « Si c’est l’intérêt national qui est en jeu, c’est l’intérêt national qui doit intervenir et financer le projet. »

Si Kam Ghaffarian n’est pas en mesure d’obtenir le financement nécessaire pour permettre à Axiom de rester dans la course, il devra peut-être réduire encore la taille de l’entreprise pour la rendre financièrement viable. Cependant, un ancien cadre doute que le rachat par Kam Ghaffarian fasse une différence. « Kam a toujours été président et Michael Suffredini siège toujours au conseil d’administration. Quel changement s’est donc réellement produit ? »

 


À lire également : Jeff Bezos vs Elon Musk : la course à la conquête de l’espace s’intensifie après la révélation de la mission martienne de la NASA

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC