Victime du durcissement de la législation au Danemark, l’entreprise californienne de VTC a également été bannie de la péninsule par la justice italienne.
Les temps sont durs pour Uber qui, en quelques semaines, a perdu son droit d’exercer dans deux pays de l’Union européenne, en l’occurrence le Danemark et l’Italie. Ainsi, le tribunal de Rome a pris vendredi fait et cause pour les chauffeurs de taxi transalpins interdisant à l’entreprise californienne de déployer l’essentiel de ses services sur le territoire italien, en l’occurrence Uber X, XL, Black, Lux, SUV, Select et Van.
Seule la plateforme UberEats, dédiée à la livraison de nourriture à domicile pourra subsister mais au regard de son activité très marginale de l’autre côté des Alpes, autant dire que c’est toute l’entreprise de Travis Kalanick qui a été priée de plier bagages et quitter l’Italie. Raison invoquée par le tribunal de la capitale ? Une concurrence déloyale faite aux taxis. Soit peu ou prou la même justification que celle formulée par son homologue milanais, en 2015, pour « démanteler » le service UberPop.
Uber Interdit dans certaines villes d’Allemagne
Uber a désormais dix jours pour faire appel – hypothèse la plus problable selon les médias italiens- ou s’exposer à 10 000 euros de jours-amende et 100 euros pour ses conducteurs. Un énième coup dur pour la plateforme de véhicules avec chauffeurs (VTC) qui peine à imposer « son format » sur le Vieux-Continent face à la toute-puissance et à l’hégémonie du lobby des taxis. En effet, de nombreuses grandes villes européennes ont fait savoir qu’Uber n’était pas le bienvenu sur leur « territoire ». En Allemagne si à Berlin et à Munich, les représentants des VTC sont parvenus, au terme d’âpres discussions, à un accord avec les taxis, l’application fut, en revanche, bannie manu-militari de Francfort, Hambourg ou encore Dusseldörf.
En France, personne n’a oublié la colère et les violences de 2015 à l’encontre des chauffeurs de VTC « roulant sous la bannière » UberPop, au point de voir la justice française se saisir du dossier et mettre un terme à ce service controversé où le conducteur, simple particulier, est simplement inscrit auprès d’Uber. Il ne pouvait, à ce titre, se prévaloir du titre de chauffeur professionnel. Mais , à l’inverse de l’Italie, les autres services de l’entreprise californienne type UberX ou Uber Pool continuent de « sévir » dans l’Hexagone. La Belgique, de son côté, finira également, une année plus tard en mai 2016, par interdire l’application Uber Pop.
Le Danemark préconise « l’installation de compteurs »
Plus récemment, c’est le Danemark qui a « pris le taureau par les cornes » et enjoint – doux euphémisme- Uber à quitter son territoire. Le royaume scandinave a, en effet, durci sa législation sur l’exercice de la profession de chauffeurs de VTC, exhortant ces derniers à se munir, désormais, de compteurs, à l’instar de leurs homologues taxis. Une « mesure » qui met un sérieux coup de canif à l’essence même de l’application.
Mais l’entreprise californienne ne désarme pas et espère un assouplissement de ladite législation. « Pour revenir au Danemark, la législation doit changer. Nous allons continuer à travailler avec le gouvernement dans l’espoir d’amender la législation proposée et de permettre aux Danois de profiter des avantages des technologies modernes comme Uber », s’est borné à déclarer le groupe. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le syndicats des transporteurs danois s’est félicité du départ d’Uber – qui interviendra officiellement le 18 avril -, arguant que « l’expulsion » d’Uber du royaume permettra à 6 000 chauffeurs de taxi au Danemark de « rester en activité ». En attendant, le groupe de Travis Kalanick poursuit son chemin de croix sur les routes d’un Vieux-Continent qui n’a jamais aussi bien porté son nom…
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