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Après l’arrivée d’Elon Musk, X a licencié 80 % des ingénieurs en charge de la confiance et de la sécurité sur la plateforme

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Profil d'Elon Musk sur X (anciennement Twitter). | Source : Getty Images

La moitié des modérateurs internes et un tiers de l’équipe en charge de la confiance et de la sécurité sur X (anciennement Twitter) au niveau mondial ont été licenciés après l’arrivée d’Elon Musk, selon le régulateur australien de la sécurité en ligne

Article de Thomas Brewster pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

 

Elon Musk a licencié 80 % des ingénieurs en charge des questions de confiance et de sécurité après avoir racheté Twitter. L’entreprise a également licencié un tiers des employés en charge des questions de confiance et de sécurité, hors ingénieurs, selon un rapport publié mercredi 10 janvier par eSafety, le régulateur australien de la sécurité en ligne.

Ces révélations interviennent alors que la eSafety Commission a invoqué la loi australienne sur la sécurité en ligne pour demander à X de répondre à des questions sur la manière dont la plateforme assure la sécurité des utilisateurs. La société d’Elon Musk a déclaré qu’avant son rachat pour 40 milliards de dollars en octobre 2022, elle comptait 279 ingénieurs spécialisés dans la confiance et la sécurité au niveau mondial. Ce chiffre est tombé à 55 à la fin du mois de mai 2023. L’équipe de confiance et de sécurité de la plateforme qui comptait 4 062 personnes a été réduite à 2 849 personnes, tandis que l’équipe de modération de contenu à temps plein a été réduite de moitié, passant de 107 à 51 personnes, bien que la plupart des modérateurs de X soient des contractants. L’entreprise comptait 2 613 modérateurs sous contrat en octobre 2022, contre 2 305 modérateurs en mai 2023.

Ces réductions de personnels ont eu un réel impact, selon eSafety, qui a déclaré que les utilisateurs ont signalé que les temps de réponse aux tweets haineux avaient ralenti de 20 % depuis la prise de contrôle par Elon Musk. Les tentatives de l’entreprise pour traiter les messages directs haineux ont ralenti de 70 %, selon eSafety.

X a déclaré régulateur australien de la sécurité en ligne qu’après avoir dissous son Conseil de confiance et de sécurité, qui fournissait des conseils externes à l’entreprise, la société n’avait pas cherché à mettre en place un organisme de remplacement. X a également confirmé que la plateforme ne disposait pas d’un personnel à temps plein se consacrant exclusivement aux questions de comportement haineux au niveau mondial, que ce soit avant ou après l’arrivée d’Elon Musk à la tête de l’entreprise.

X n’a pas souhaité répondre répondu aux questions de Forbes sur le rapport du régulateur australien.

 

Une action en civil contre le réseau social

Julie Inman Grant, membre de eSafety, qui a travaillé sur la confiance et la sécurité pour Twitter entre 2014 et 2016, a déclaré à Forbes que son département avait décidé de se concentrer sur X en raison du nombre important de rapports reçus par sa branche d’enquête concernant la recrudescence des messages haineux sur X depuis l’arrivée d’Elon Musk. Elle a également été déconcertée de voir que des comptes qui avaient déjà été signalés pour des violations concernant des comportements violents et haineux étaient autorisés à revenir. « Vous provoquez le carambolage ultime en remettant sur les routes des dizaines de milliers de conducteurs dangereux sans autre forme de contrôle, de restriction ou de surveillance », a-t-elle ajouté.

Forbes a précédemment rapporté que l’équipe en charge de la confiance et de la sécurité sur Twitter avait été considérablement réduite à la suite du rachat par Elon Musk, et que le réseau social continuait de souffrir de problèmes d’exploitation d’enfants malgré les promesses antérieures du propriétaire de débarrasser le site de ce contenu illégal. Cependant, c’est la première fois que des données montrent l’ampleur des réductions de personnel.

Par ailleurs, en décembre, la eSafety Commission a annoncé qu’elle engageait une action au civil contre X, car la société n’a pas fourni d’informations en réponse à une demande de détails sur la manière dont le réseau social traitait les abus sexuels d’enfants en ligne. X avait précédemment refusé de payer une pénalité de 610 500 dollars australiens pour ne pas avoir divulgué ces informations. Si le tribunal se prononce en faveur du gouvernement australien, X pourrait se voir infliger une amende beaucoup plus importante, a déclaré Julie Imman Grant.

Selon elle, le tribunal pourrait imposer une amende maximale de 782 000 dollars australiens par jour à partir du moment où X n’a pas respecté la loi, et ce jusqu’en mars 2023, ce qui pourrait porter l’amende à plusieurs centaines de millions de dollars.

 

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