Qu’il s’agisse de l’environnement ou des entreprises, les Français se font trop souvent des idées fausses, fût-ce pour de bonnes raisons.
« Les fait n’ont pas d’effets sur nos croyances. Ils n’ont pas généré celles-ci et ne les détruiront pas, quels que soient les démentis qu’ils leur apporteront. » Ce mot de Marcel Proust s’applique parfaitement à l’image que les Français ont de l’environnement. L’inquiétude se comprend, la sollicitude se justifie, mais le catastrophisme est excessif. Dans les pays développés, l’environnement est mieux protégé qu’il ne l’a été depuis longtemps. Un exemple parmi d’autres : certains pensent que la pollution de l’eau s’accroît en France. Les faits leur donnent tort. La qualité de l’eau des rivières est aujourd’hui nettement supérieure à ce qu’elle était il y a quelques dizaines d’années.
Tenez : à la fin des années 1970, il n’y avait plus que trois espèces de poissons dans la Seine en été. L’an dernier, on en dénombrait plus de quarante. Pour une raison simple : la pollution d’origine industrielle et domestique a été traitée. Il ne reste plus que celle d’origine agricole et une solution sera certainement trouvée dans les années qui viennent.
On dispose aujourd’hui des moyens techniques de traiter la majorité des pollutions, quelle que soit leur source. Et le recyclage permet de faire face à la rareté des ressources, un problème qui s’aggrave avec le développement de la population mondiale et de l’économie industrielle. L’homme a désormais le savoir-faire et la technologie pour rendre la planète plus belle, plus vivable… plus humaine. Pourquoi les Français ne le voient-ils pas ? Il y a plusieurs raisons à cela, généralement légitimes : par exemple le biais cognitif qui veut qu’on décèle plus facilement un changement rapide, la chute des feuilles de l’arbre, qu’une tendance longue et lente, fût-elle de bien plus grande ampleur, la croissance de la forêt. Le biais des médias, aussi, qui veut qu’un verre à demi-vide intéresse, hélas, bien plus
le public qu’un verre à demi-plein. Fût-il le même.
Des solutions existent
La dégradation, parfois spectaculaire, de l’environnement dans les pays émergents a ainsi occulté les améliorations, tout aussi substantielles, dans les pays qui ont démarré leur industrialisation un siècle et demi plus tôt, ou même juste quelques décennies. Mais le vent tourne ! Et vite. Nous avons mis quarante ans pour résoudre, en sa majeure partie, le problème de la pollution de l’eau en Europe occidentale. Les pays d’Europe centrale, en adhérant à l’Union Européenne, se sont engagés à atteindre le même objectif en trente ans – et nous les y aidons considérablement.
En Chine, je gage que ces délais seront encore plus courts. Les pouvoirs publics ont pris la mesure des problèmes d’environnement et réalisé qu’il s’agit là de la première limite à leur développement. Ils prennent donc des mesures
radicales et vont bien plus vite que nous. Pour être belle, la phrase de Proust est profondément pessimiste. Je crois, moi, que certaines croyances peuvent changer face à la réalité. L’optimisme est de mise dès lors que les solutions existent ! Je crois que l’on peut rendre notre planète plus belle en traitant les pollutions, en le faisant avec raison, en rendant compatibles écologie et économie, en planifiant dans le temps, en persévérant dans les politiques environnementales. Et je crois, nous croyons tous dans notre entreprise, que Veolia peut accompagner ces politiques. C’est ce que je voudrais montrer ici.
Retrouvez l’intégralité de cette tribune dans le premier numéro de Forbes France, disponible en kiosque dès le 6 octobre 2017 et cliquez ici pour vous abonner.
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