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ANALYSE | Joe Biden perd ses soutiens et sème le doute dans le camp des démocrates

C’est la zizanie dans le camp des démocrates. Depuis le débat raté de Joe Biden, de nombreuses voix s’élèvent outre-Atlantique, faisant part de doutes sur la capacité du président démocrate de 81 ans, à maintenir sa candidature pour l’élection présidentielle de novembre. Les spéculations vont bon train pour déterminer son potentiel remplaçant dans la course à la Maison Blanche, mais Joe Biden reste « fermement décidé » à continuer, malgré la perte de soutien de plusieurs donateurs.

 

La santé physique et mentale de Joe Biden inquiète. En pleine campagne contre Donald Trump pour les élections présidentielles de novembre prochain, le président démocrate de 81 ans essuie de nombreux appels à mettre fin à sa campagne. Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, a nié ce lundi toute spéculation qui indiquerait que le président recevait un traitement contre la maladie de Parkinson, après des informations selon lesquelles un spécialiste de la maladie s’est rendu à la Maison Blanche près d’une douzaine de fois au cours des deux dernières années.

Interrogée lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, la porte-parole a dévoilé le dernier examen médical de Joe Biden, qui révélait qu’il ne présentait aucun trouble neurologique, y compris la maladie de Parkinson, un accident vasculaire cérébral ou une sclérose en plaques. L’examen médical du président en février n’aurait révélé « aucun nouveau problème » et a conclu que Joe Biden était « apte à exercer ses fonctions ».

 

Des soutiens qui s’envolent à l’approche des élections ?

À 81 ans, M. Biden est le président le plus âgé de l’histoire des États-Unis. Confronté régulièrement à des questions sur son âge avancé, sa forme physique et son acuité mentale tout au long de sa présidence, et tout particulièrement de la part de son opposant Donald Trump, qui s’est moqué à plusieurs reprises de Joe Biden en raison d’une série de gaffes et de phrases incohérentes. Mais les inquiétudes concernant son âge n’ont jamais été aussi vives que lors du premier débat présidentiel organisé par CNN, au cours duquel le président a semblé buter sur ses mots et donner des réponses qui, par moments, étaient incohérentes. Si les opposants politiques saisissent l’opportunité de décrédibiliser le président sortant, le doute s’installe aussi au sein même du camp des démocrates. Malgré la pression, Joe Biden ne veut pas reculer et exaspère ses pairs. Ce lundi, le chef de l’État à réitéré sa position dans une lettre adressée aux membres du Congrès, offrant deux principaux arguments : il serait le meilleur candidat possible face à Donald Trump, qu’il a déjà battu en 2020. Et le forcer à se retirer serait trahir le vote populaire des primaires démocrates. 

Depuis le débat charnière, l’actuel président américain a réaffirmé son engagement envers sa campagne de réélection et a affirmé que sa piètre performance sur la scène du débat était due à un rhume. Mais ses affirmations ne prennent pas. À quatre mois du scrutin, une liste croissante d’experts, de démocrates de la Chambre des représentants et de milliardaires l’appellent à mettre fin à sa campagne. Dans une lettre adressée ce lundi aux parlementaires démocrates, Joe Biden a déclaré être « fermement engagé » à poursuivre sa campagne. Lors d’une interview accordée à l’émission « Morning Joe », le président démocrate a affirmé qu’il ne se souciait pas de ce que pensaient les milliardaires, même si ses propres donateurs doutent de sa capacité à battre Donald Trump. Un petit groupe de donateurs s’efforce, par exemple, de réunir une centaine de millions de dollars « pour constituer un fonds bloqué, appelé Next Generation PAC (Comité d’action politique de la future génération), qui servirait à soutenir un candidat de remplacement », rapporte le New York Times. Certains donateurs ont même commencé à rendre public leur mécontentement, à l’image de Gideon Stein, qui a déclaré que sa famille retenait les 3,5 millions de dollars de dons prévus à des organisations politiques démocrates actives dans la course à la présidence, à moins que Joe Biden ne se retire. Abigail E. Disney, héritière de la fortune de Disney, a quant à elle déclaré au quotidien new-yorkais que la campagne de réélection du président et les comités politiques qui la soutiennent « ne recevront plus un centime de ma part, tant qu’ils ne l’auront pas remplacé », ajoutant : « Joe Biden est un homme bon qui a bien servi son pays, mais les enjeux sont trop importants ».

 

La crise dans le camp démocrate

Déjà quatre démocrates de la Chambre des représentants ont demandé publiquement le départ de Joe Biden de la course. Selon NBC News, le chef de la minorité démocrate de la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, préparait une réunion avec ses collègues au sujet du président Biden ce dimanche. Une urgence à leurs yeux après l’annonce de plusieurs donateurs de suspendre leur soutien à Joe Biden. Certains ont désormais la conviction que le président, isolé, mal entouré, n’a pas une idée claire des retombées de ses prestations et de leur impact, y compris pour les élections au Congrès.

Joe Biden fera-t-il marche arrière ? Et si c’est le cas, qui pourrait se présenter à sa place ? S’il met fin à sa campagne avant la Convention nationale démocrate du mois prochain, les démocrates pourraient organiser une convention ouverte pour choisir un nouveau candidat. Mais le processus d’une convention ouverte n’a pas été mis en place depuis 1968, et certains démocrates suggèrent plutôt des sondages, des débats et des journées portes ouvertes supplémentaires pour se faire une idée des remplaçants potentiels qui pourraient vaincre Donald Trump en novembre. Plusieurs remplaçants potentiels ont été cités la semaine dernière, à l’instar de l’ancienne Première dame Michelle Obama, la vice-présidente Kamala Harris, le gouverneur de Californie Gavin Newsom ou encore le gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer, bien que ces démocrates aient rejeté les rumeurs d’une candidature potentielle.


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