Le géant du commerce en ligne, en dépit d’un bénéfice annuel en forte progression, a fait état d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes et de perspectives beaucoup trop prudentes, qui ne devraient pas manquer d’être sanctionnées par le marché.
Publication mi-figue mi-raisin pour le géant du e-commerce. Amazon a, en effet, publié des résultats qui ne devraient pas manquer de faire réagir les marchés ce vendredi, le groupe de Jeff Bezos perdant déjà du terrain dans les transactions électroniques post-séance. En cause : un chiffre d’affaires en deçà des prévisions et des perspectives beaucoup trop prudentes qui relèguent au second plan, aux yeux des opérateurs, un bénéfice quadruplé en 2016.
Dans le détail, Amazon – qui a réalisé la meilleure période des fêtes de son histoire – a enregistré, sur les trois derniers mois de l’année, un bénéfice net de 749 millions de dollars, soit l’équivalent de 1,24 dollar par titre contre 489 millions de dollars et 1 dollar par action l’an passé à la même époque. Sur l’ensemble de l’année, Amazon, auquel les analystes ont souvent reproché de sacrifier ses marges au profit de la croissance, a multiplié par 4 son bénéfice net à 2,4 milliards de dollars.
Chiffre d’affaires décevant
De solides performances immédiatement reléguées au second plan à la lecture des données relatives au chiffre d’affaires du quatrième trimestre. En effet, si ce dernier s’est apprécié de 22% à 43,74 milliards de dollars, il demeure largement en-dessous des prévisions du consensus Reuters qui tablait sur près d’un milliard supplémentaire, à 44,68 milliards.
Un « objectif raté » qui ne devrait pas échapper aux fourches caudines du marché, impitoyable dans ce cas de figure, même si certains analystes font preuve d’une certaine mansuétude. « La croissance d’Amazon reste impressionnante », souligne Anthony Riva, analyste chez GlobalData Retail cité par l’AFP, « mais comparée à la référence élevée qu’il a fixée (dans le passé), les derniers chiffres sont un peu faibles ».
Perspectives trop prudentes
Autre aspect de cette publication particulièrement scruté par les opérateurs : les perspectives. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’Amazon a fait montre d’une prudence à nulle autre pareille, évoquant une prévision de résultat opérationnel, pour le premier trimestre de l’exercice 2017, comprise entre 250 et 900 millions de dollars. Une « fourchette » extrêmement large mais qui demeure, pourtant, encore inférieure aux projections du consensus FactSet StreetAccount qui s’élèvent à 1,34 milliard.
Pour rappel, Amazon, au premier trimestre 2016, avait fait état d’un résultat opérationnel à 1,1 milliard de dollars, déjà supérieur aux dernières prévisions. Une prudence justifiée par les dépenses de marketing, notamment pour le développement à l’international de son offre d’abonnement « Premium » (Prime), et par ses investissements dans des créations audiovisuelles. Le groupe a par ailleurs annoncé la création de 100 000 emplois à l’horizon 2019 afin de réduire les délais de livraison.
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