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Alliance Renault-Fiat, Le Groupe PSA Sur La Touche ?

Renault Fiat
GettyImages

Le cours de l’action de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a augmenté de 12% atteignant 12,90 € après sa proposition d’alliance avec Renault, et aussi certainement parce que les investisseurs s’attendaient à une meilleure proposition de la part du groupe PSA.

Après que le CEO de FCA, Mike Manley, a dit en début d’année que l’entreprise serait favorable à différents accords, les investisseurs s’attendaient à des alliances ou des reprises d’autres entreprises. Le candidat favori était français, le groupe PSA, qui avait racheté avec succès les filiales européennes de General Motors, Opel et Vauxhall, afin de rétablir une rentabilité.

Lundi, FCA a proposé une fusion avec Renault, selon laquelle chacun obtiendrait 50% des part de la société. Renault a répondu qu’il examinerait cette proposition ce mardi en conseil d’administration. De plus, l’Etat français détient aujourd’hui 15% des parts de Renault.

En fusionnant les deux géants automobiles, l’entreprise aurait une production annuelle de 9 millions de véhicules, ce qui la placerait troisième derrière Volkswagen et Toyota. En considérant les alliances de Renault avec Nissan et Mitsubishi, la production totale combinée atteindrait le chiffre de 15 millions et la mettrait en première place.

L’alliance Renault-Nissan est certainement un facteur de complication étant donné l’arrestation récente par les autorités japonaises du CEO Carlos Ghosn pour une affaire de corruption, qu’il dément. Cette alliance était déjà sous pression car les Japonais estimaient qu’ils avaient moins d’influence au vu de leur contribution. Nissan était au bord d’une faillite lorsque Renault est arrivé, et depuis elle est devenue beaucoup plus rentable que l’entreprise française.

Les investisseurs de la banque Nord-LB d’Hanover en Allemagne s’attendaient à ce que FCA fasse alliance avec PSA, et se demandent désormais si l’alliance avec Nissan ne serait pas une complication à terme.

« La proposition de fusion de la part de FCA semble concrète et il est difficilement concevable que la direction de Renault n’ait pas été impliquée là-dedans. Cependant, Renault est actuellement très occupé par son partenariat avec Nissan et il est impensable que cela soit abandonné », a déclaré Frank Schwope, analyste pour la banque Nord-LB.

Raghav Gupta-Chaudhary, analyste chez Citi Research, estime que l’accord avec FCA fonctionnerait et qu’il n’y a aucun facteur de complication concernant l’alliance Renault-Nissan.

« Ajouter FCA à l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi serait une énorme avancée, et si cela s’effectuait sans complications pour les actionnaires, la fusion serait alors bénéfique », a dit Gupta-Chaudhary.

L’entreprise d’investissement Jefferies a elle aussi aimé cette idée de fusion et se demande même si PSA ne s’y inviterait pas.

« FCA s’adapterait aussi bien à Renault qu’à PSA, les grands enjeux sont la gouvernance et la structuration de la gestion », a déclaré Philippe Houchois, analyste chez Jefferies.

Houchois dit que si Nissan et Renault échouaient à trouver un accord et si l’alliance s’arrêtaient, alors FCA serait effectivement un bon rempart.

L’analyste de Nord-LB estime non seulement que la fusion serait une très bonne chose, mais aussi que la réaction des investisseurs montre que c’est le moment d’investir chez Renault.

« Dans l’optique où les coûts d’investissements pour les technologies futures, telles la conduite autonome ou l’électromobilité, sont élevés, une fusion ou une coopération entre Renault et Nissan serait tout à fait logique. À la suite de l’euphorie de cette fusion, les actions de Renault ont augmenté de 13% pour atteindre 56,63 € ce lundi matin. Nous recommandons d’utiliser cette augmentation du prix de l’action afin de la revendre », a dit Schwope.

Si le groupe PSA ne parvenait pas à acquérir FCA, elle pourrait bien se tourner vers le rachat du britannique Jaguar Land Rover, une entreprise en difficulté appartenant à Tata Motors of India.

Il y a des rumeurs comme quoi un constructeur automobile chinois serait intéressé par le groupe FCA. Certains analystes se demandent pourquoi Renault voudrait fusionner avec FCA car ils perdent de l’argent en Europe actuellement. De plus, les marges américaines sont en baisse et des investissements énormes sont nécessaires pour répondre aux réglementations environnementales strictes de l’Europe. Le mois dernier, FCA a déclaré qu’elle donnerait à Telsa près de 2 milliards d’euros pour l’aider à atteindre ses objectifs de réductions d’émissions de CO2 en 2020.

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