AIRBUS | Après deux ans d’attente à cause de la pandémie de covid-19, le salon aéronautique de Dubaï a enfin ouvert ses portes dimanche 14 novembre. Si le retour de ce salon est une excellente nouvelle pour l’industrie aéronautique, il illustre également les défis permanents auxquelles cette industrie est confrontée.
Pendant longtemps, le salon a été une vitrine parfaite pour les nouveaux avions et une plateforme pour l’annonce de contrats à plusieurs milliards de dollars. Toutefois cette année, alors que l’Association internationale du transport aérien affirme que les voyages dans le monde entier ne retrouveront pas leur niveau d’avant la pandémie avant 2024,, la plupart des annonces de contrats semblent correspondre à ces attentes réduites.
Dès l’ouverture du salon, l’accent a été mis sur les chasseurs et les cargos, une catégorie autrefois délaissée qui connaît désormais un regain d’intérêt avec la pandémie. La catégorie des avions de combat était représentée par le chasseur furtif Sukhoi SU-75 Checkmate qui, selon une source russe, serait moins cher que son rival américain F-35. Quant à Airbus, le groupe a lancé une nouvelle version cargo de son avion de ligne A350, l’A350F, tandis que Boeing a déclaré que le moment n’était pas encore venu de lancer son cargo 777X.
Jusqu’à présent, le plus gros contrat a été décroché par Airbus : une commande de plusieurs milliards de dollars de la part d’Indigo Partners LCC pour 255 avions de la famille A321Neo (nouvelle option de moteur). Indigo Partners exploite les compagnies aériennes Wizz Air (Hongrie), Frontier (États-Unis), Volaris (Mexique) et JetSMART (Chili, Argentine). La plupart des avions commandés sont des A321Neo (prix catalogue de 129 millions de dollars en 2018), mais 29 avions sont des A321XLR, plus coûteux et avec un rayon d’action plus élargi. Le groupe Air Lease Corporation a également signé une lettre d’intention pour 111 appareils d’Airbus. L’accord, qui sera finalisé au cours des prochains mois, porte sur 25 A220-300, 55 A321Neo, 20 A321XLR, quatre A330Neo et sept A350F.
Cependant, ces opérations de conversion d’avions de ligne en cargos illustrent parfaitement la crise persistante de l’industrie aéronautique. Les prochaines années seront consacrées à réparer les dégâts causés par la pandémie. À cet égard, le rapport du cabinet d’analystes Oliver Wyman sur le marché aéronautique mondial à l’horizon 2031 est très pessimiste quant au futur du secteur : « Après avoir perdu 118 milliards de dollars cette année […] plusieurs dizaines de milliards de dollars de pertes sont attendues à nouveau cette année, même si l’industrie sera moins touchée par le covid-19 qu’au début de la pandémie. Cela signifie que la préservation de la trésorerie restera une priorité absolue pour les compagnies aériennes, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les fabricants aéronautiques et les fournisseurs de services de maintenance, de réparation et de révision ».
Début novembre, Airbus a publié un communiqué de presse optimiste indiquant que le groupe prévoyait « une demande de 39 000 nouveaux avions de ligne et de fret d’ici 2040. » Cependant, cela semble refléter ce que le rapport d’Oliver Wyman appelle « un rattrapage de 10 ans », car « les projections pré-covid […] prévoyaient une flotte de plus de 39 000 appareils en 2030. » L’industrie aéronautique est également préoccupée par la décarbonisation. Or, les meilleures alternatives aux combustibles fossiles ne sont pas attendues avant 2030.
Quoiqu’il en soit, depuis le creux de la vague d’avril 2020, les voyages ont repris. Lorsque les pays rouvrent leurs frontières, les compagnies aériennes rappellent leur personnel ou embauchent de nouvelles personnes, les passagers achètent des billets et les avions quittent à nouveau les aérodromes où ils étaient stationnés. Même l’Airbus A380, le roi du ciel à deux étages pouvant accueillir 500 passagers, a commencé à reprendre du service. Si les activités des compagnies aériennes sont loin d’être revenues à la normale, les transactions réalisées à Dubaï montrent d’excellents signes de reprise.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Michael Goldstein
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