Après l’annonce de Bruno le Maire du prêt de 7 milliards accordé à Air France par l’Etat (3 milliards) et les banques par une syndication bancaire (4 milliards), l’horizon s’éclaircit pour la compagnie nationale. En parallèle, l’Etat néerlandais a également affirmé son intention de soutenir le groupe KLM ; les discussions se poursuivent afin de finaliser les modalités d’un soutien additionnel mais l’aide attendue devrait être aux alentours de 3 milliards d’euros. AF KLM a dû s’engager sur un certain nombre de points vis-à-vis de l’Etat français.
« Le Groupe Air France-KLM et Air France ont souhaité apporter un droit de réponse suite à plusieurs informations jugées incorrectes et publiées dans un article de Forbes daté du 26 avril 2020. Le Groupe précise qu’il n’a pas été interrogé en amont de la publication de cet article.
Réduction des émissions de CO2
La réduction des émissions CO2 entraînera inévitablement une réduction du nombre de lignes, une meilleure coopération entre la SNCF et Air France pour les trajets de moins de 3 heures (ex : suppression des Paris/Bordeaux), la suppression des A319/A320 au profit des A220 moins polluants et accessoirement plus rentables. SNCF et Air France seraient en discussion avancée pour la création d’une filiale commune, idée qui avait été proposée par Guillaume Pepy mais restée lettre morte jusqu’à maintenant.
Rationalisation des coûts
Une rationalisation des coûts à fin 2021, contre initialement 2024, pour atteindre une marge opérationnelle de 7 à 8% contre 5% aujourd’hui. Cette situation va permettre à Ben Smith de se débarrasser plus rapidement de sa filiale Hop (chroniquement déficitaire), qu’il voulait arrêter dès son arrivée dans le groupe, au même titre que Joon.
En revanche Transavia deviendrait le fer de lance du groupe AF pour faire face à Ryanair, Volotea, et Easyjet sur les trajets intra France et européens. Si un accord est trouvé avec les pilotes d’Air France, seules les navettes seraient conservées de Paris à Toulouse, Marseille et Nice, les autres vols intérieurs étant assurés par Transavia.
Smith, lors de son allocution au Sénat, s’est agacé, à juste titre, du montant des redevances aéroportuaires de ADP et de la pauvreté de la qualité du service offert à ses passagers si on compare avec les autres plateformes européennes ou mondiales. La renégociation des redevances aéroportuaires pourrait être un autre relais d’économie majeur pour Air France (environ 300 à 800 K€/an)
Selon nos informations, le retour à la marge opérationnelle devrait provoquer de la casse sur le plan social avec de nombreux licenciements ou départs volontaires qui devraient être annoncés par Ben Smith la semaine prochaine :
- 6000 employés devront partir dont 3000 PNC (navigants).
- Les salariés ayant plus de 55 ans devront accepter une retraite anticipée.
- Les accords devront être validés avant le 31 décembre 2020.
Compte tenu de la situation économique actuelle, le plan de départ serait moins généreux que les précédents. Accessoirement, vue l’urgence, il devrait entraîner des licenciements secs notamment parmi le personnel au sol.
Cette injection ne pallie que la perte d’exploitation liée au CVD ; reste à régler le coût de la « transformation » (produits, digitalisation, services et produits à bord, digitalisation, etc.). Pour ce faire, Air France devrait procéder à une augmentation de capital fin 2020 ou début 2021, peut-être l’occasion pour l’Etat de transformer sa dette en actions, permettant au passage de garder le pouvoir au sein de la compagnie face aux Néerlandais de KLM.
Outre le sauvetage d’Air France, ce refinancement est une bonne nouvelle pour l’attractivité économique et touristique de la France car, sans compagnie aérienne nationale, c’est l’obligation de dépendre du bon vouloir et des prix des compagnies étrangères.
Restera ensuite à régler le problème épineux des autres compagnies françaises complètement fragilisées par la situation actuelle (Corsair, La Compagnie, ASL, Air Caraïbes, Frenchbee et Air Austral).
Droit de réponse du Groupe Air France-KLM et Air France
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