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Artefact Et NetBooster Dessinent L’Agence Digitale Du Futur

Artefact

Approuvé par le conseil d’administration de Netbooster le 12 juin dernier, le projet de rapprochement entre le groupe coté et la jeune agence innovante Artefact sera soumis au vote des actionnaires de NetBooster lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire ce jeudi. Une « veillée d’armes » durant laquelle l’un des trois cofondateurs de la jeune pépite du marketing digital, Vincent Luciani, revient pour Forbes France sur les coulisses de cette union qui doit permettre au nouvel ensemble de s’imposer comme « l’agence digitale du futur » grâce notamment à l’apport de l’Intelligence artificielle.

Pouvez-vous nous présenter, dans les grandes lignes, votre structure Artefact dont la fusion avec Netbooster sera entérinée par le conseil d’administration ce jeudi 27 juillet, et ce qui constitue le cœur de son activité ?

Nous sommes tout d’abord trois cofondateurs. Artefact est une société issue du rapprochement entre les entités Augusta Consulting, dont j’avais la charge, et Little Data Science, et se veut le spécialiste du traitement de la donnée appliquée au marketing. Notre structure abrite en son sein une centaine de collaborateurs qui opèrent en Europe, principalement en France, au Royaume-Uni, en Espagne ou encore Pologne. Notre « feuille de route » est résolument limpide, à savoir proposer des services dans la data aux directions marketing et ainsi les aider sur l’ensemble de leurs campagnes en utilisant la donnée. Un cheminement qui s’étend de la compréhension des besoins clients jusqu’au traitement de la donnée. Comme évoqué en préambule, notre groupe était structuré en 3 « Business Units » : la première dévolue au conseil spécialisé en data ayant pour but d’exploiter le potentiel et extraire la substantifique moelle de la donnée. Nous identifions, par exemple, des endroits où la donnée était en mesure d’améliorer le taux de conversion d’un site. Le second volet de notre activité reposait sur la Data Science, pôle qui abritait une quarantaine de personnes, essentiellement des ingénieurs et des scientifiques. Ils intervenaient chez nos clients pour mettre notamment en place des algorithmes prédictifs ou des moteurs de recommandations. Enfin, troisième et dernier axe, nous avions décidé de faire ‘un petit pas de côté’ en montant un studio créa littéralement influencé par la data en prenant le parti d’étoffer ce domaine avec des profils de créatifs très expérimentés.     

Le rapprochement avec Netbooster ne coulait pas forcément de source dans la mesure où vous avez initialement tenté de lever des fonds ?

Historiquement, nous avions levé très peu de fonds, si ce n’est une petite somme consacrée à la partie data science. Rien n’avait, en revanche, été levé pour le volet conseil. Nous possédions donc presque la totalité du capital mais nous sommes donc repartis à la conquête de financements supplémentaires pour accélérer sur la partie « Intelligence artificielle ». Nous possédons des infrastructures en interne que nous déployons chez de nombreux clients autour d’algorithmes et de moteurs d’Intelligence artificielle. Notre objectif initial était d’aller à la rencontre des principaux fonds de la place de Paris pour tenter de lever une somme comprise entre 5 et 10 millions d’euros, pour justement développer ce volet. Pour être tout à fait complet, nous souhaitions renforcer la partie technologie, commencer à créer une plateforme à l’international et développer l’activation. Puisque dans toutes les activités susnommées, vous avez pu constater que nous ne faisions pas du tout d’achat médias.

Après avoir reçu plusieurs offres de fonds et entamé des discussions, c’est finalement Netbooster qui va tirer son épingle du jeu. Pouvez-vous nous raconter les coulisses de cette union ?

Effectivement, il se trouve que dans la discussion, Netbooster, avec qui nous travaillions depuis un certain temps, nous approche. Ils recherchaient à monter en gamme sur la data et sur la stratégie, ce qui correspond à nos deux piliers historiques. Nous nous sommes donc très bien trouvés et ils ont fondamentalement décidé d’épouser notre vision en nous garantissant un certain montant d’investissement sur la partie R&D, nous offrant une plateforme à l’international et en nous ouvrant la partie activation que nous n’avions pas. L’offre était donc, forte de ces considérations, bien plus attractive que celles émanant des fonds d’investissement. Cette rencontre était un véritable concours de circonstances mais qui avait l’avantage de cocher toutes les cases et répondre à tous nos critères. De plus, d’un point de vue logistique stricto sensu, nous allions gagner un temps fou. En outre, Netbooster était désireux de remettre une « couche de management » et d’entrepreneuriat au sein d’une structure dépourvue de ces fondateurs historiques.

L’idée pour Netbooster, via ce « mariage », était donc d’impulser une nouvelle dynamique entrepreneuriale ?

Nous étions sur un taux de croissance de 300% quand celui de Netbooster oscillait davantage autour de 20%. Mais il y a eu, avant tout, un excellent feeling d’un point de vue humain, et nous avions aussi les bonnes activités. Il s’agit d’une formidable opportunité pour nous car, comme je le disais plus haut, la rencontre avec Netbooster correspondait en tout point à ce que nous recherchions, sans lever d’argent.

De quelle marge de manœuvre disposerez-vous au sein du nouvel ensemble ?

Il y a deux choses. Nous allons occuper de nouvelles fonctions, en l’occurrence celle d’actionnaire de référence. Tout mis bout à bout, Artefact représentera environ 30% de l’ensemble. Ce qui va nous offrir de nombreux droits comme le vote des investissements ou encore la prise de décisions stratégiques. Ce qui a également été décidé c’est que nous reprenions les fonctions de management du groupe. Pour le moment, j’occupe le poste de DG France, qui représente un énorme enjeu dans la mesure où il faut intégrer les équipes et développer la nouvelle offre. Guillaume de Roquemaurel va développer le volet Artefact qui n’est pas présent à l’international en s’appuyant sur les plateformes existantes de Netbooster tandis que Philippe Rolet va occuper les fonctions de CTO Groupe et sera chargé de déployer nos modèles d’algorithmes auprès de Netbooster.

Le nouvel ensemble est souvent désigné par la terminologie qui peut paraître, de prime abord, quelque peu nébuleuse, à savoir « Agence digitale du Futur ». A ce titre, comment comptez-vous tirer la quintessence de l’Intelligence artificielle ?

Les algorithmes utilisés dans l’Intelligence artificielle sont disponibles depuis une dizaine d’années. Donc, à ce titre, rien de révolutionnaire. En revanche, la véritable « bascule » réside davantage dans le fait de faire confiance aux algorithmes et aux machines pour sous-traiter une partie des activités. Il y a plusieurs vagues au sein de l’industrie dans laquelle nous travaillons, en l’occurrence une vague « digitale », une seconde lame « Big Data » et la dernière appelée « IA ». Nous disposons aujourd’hui d’énormément de données qui permettent notamment d’améliorer le ciblage. Trop de choses sont encore faites manuellement comme la création de segmentation, la mise en place de reporting ou encore l’ajustement des stratégies de campagne en cours de campagne. Nous voulons agir de façon très pragmatique, puisque nous avons développé une banque d’algorithmes que l’on pourrait qualifier de « couteau-suisse ». Nous voulons ainsi piocher les bons outils lorsqu’ils sont disponibles et les développer lorsqu’ils ne le sont pas. Nous voulons suivre ce modus operandi activité par activité. Ainsi, nous allons commencer par automatiser le reporting ou encore le plan d’achat média. Une fois que chaque brique sera en place, nous allons commencer à travailler sur une proposition de valeur qui soit cohérente voire même une plateforme où demain un annonceur se connecte sur le ‘bouton’ « please sell more shoes » et la plateforme s’en occupe. Cela ne se fera pas en un claquement de doigts. Nous avons identifié des pistes très intéressantes, notamment chez Facebook, et nous allons commencer à nous y atteler.

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