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Tony Parker « J’essaye d’être le plus naturel possible pour ne pas apparaître comme un simple businessman »

Véritable légende du basket-ball français et de la NBA, Tony Parker souhaite devenir une figure du monde des affaires à part entière, en témoigne sa récente participation à l’émission de M6, « Qui veut être mon associé ? ». Multipliant les investissements par le biais de sa structure Infinity Nine Group, il s’intéresse au sport bien sûr, mais aussi à l’art de vivre, l’éducation et la tech.

Un article issu du numéro 27 – printemps 2024, de Forbes France

 

À quel moment l’envie d’entreprendre s’est- elle manifestée chez vous ?

TONY PARKER : Je n’étais qu’un jeune basketteur aux États-Unis quand Magic [Johnson] m’a dit : « Profite de tes années de sportif en activité pour rencontrer un maximum de patrons car tu verras qu’après ta carrière, les portes se ferment vite. » J’ai appliqué ce conseil à la lettre et mes rencontres m’ont donné cette fibre entrepreneuriale qui me passionne désormais. Je pourrais citer beaucoup de noms comme Michel Reybier ou encore Jean-Michel Aulas, qui m’a pris sous son aile pour me faire découvrir le monde du business. Mais ce qui a joué reste le fait d’être curieux.

 

Est-ce que le fait de rejoindre l’émission « Qui veut être mon associé ? » marque une étape décisive dans la construction de votre image de businessman à part entière ? Quel message espérez-vous faire passer ?

T.P. : J’ai toujours été animé par le désir de transmission et cela faisait deux ans que M6 me proposait de participer à « Qui veut être mon associé ? ». Mais j’ai refusé car je pensais que l’émission était similaire à celle de Shark Tank aux États-Unis, dans laquelle les investisseurs sont très sévères. C’est une étape importante qui me permet de montrer que tout est possible, exactement comme dans ma carrière de basketteur. Le message que j’aimerais faire passer est : quand on a un rêve, qu’on en parle et que les personnes réagissent en disant qu’on est fou, c’est qu’on ne rêve pas assez grand.

 

Les entrepreneurs baignent depuis plus d’un an dans un contexte d’incertitude, notamment concernant les levées des fonds. Quels conseils donner pour gagner la confiance des investisseurs ?

T.P. : Oui le climat est plutôt difficile, que cela soit en termes géopolitiques ou économiques. Ce n’est pas facile d’être entrepreneur dans ce contexte qui n’est pas favorable à la levée de fonds. Le seul conseil que je peux donner, c’est d’être patient et faire preuve de persévérance.

 

Les jeunes sportifs américains sont sensibilisés à l’entrepreneuriat pour pouvoir rebondir en cas d’échec dans leur carrière sportive. Pensez- vous qu’il faille appliquer ce modèle en France ?

T.P. : Il est toujours délicat de faire des généralités. Chaque société et chaque pays ont des mentalités différentes avec leurs avantages et inconvénients. En France, et notamment dans le basket, aucune carrière n’est garantie lorsque vous êtes jeune dans un centre de formation, il faut donc assurer à l’école. C’est le sens que j’ai voulu donner à la Tony Parker Adéquat Academy : « Come to the academy, get a job. » Il est vrai que la culture entrepreneuriale dans le monde sportif américain est bien plus développée. Dans les formations NBA, il y a de nombreuses formations notamment sur l’entrepreneuriat et cela me paraît important, car environ 60 % des pros, tous sports confondus, se retrouvent fauchés au moment de prendre leur retraite.

 

Vous venez d’investir récemment dans un vignoble puis dans un haras… Pourquoi ? Et surtout, pourquoi avoir choisi l’investissement participatif ?

T.P. : J’investis avant tout dans des sujets qui me passionnent. Le vin et les chevaux sont des passions. C’est un moyen innovant de communiquer autour de nos initiatives en faisant participer le plus grand nombre. J’aime mon pays, la France, j’ai toujours revendiqué de pouvoir inclure un maximum de Français dans nos histoires, qu’elles soient sportives ou entrepreneuriales. J’essaie d’appliquer ce précepte.

 

L’équipe de France masculine de basket-ball n’a jamais gagné de titre olympique… La nouvelle équipe avec Victor Wembanyama a-t-elle des chances ?

T.P. : C’est le basket, tout peut se passer. Team USA va être dure à battre mais avec une équipe au complet et le soutien de tout un pays, tout est possible. Il faut y croire !

 

Pour les Jeux, vous supportez la France ou les États-Unis ?

T.P. : Mon père est américain mais je supporte bien évidemment la France ! Je suis d’ailleurs ambassadeur des Jeux olympiques de Paris 2024 et mon souhait est de donner aux Français l’envie du sport. Et pour y parvenir, il faut créer des moments historiques comme celui de la Coupe du monde 1998 (avec Zizou !) qui a permis d’inspirer toute une génération dont je fais partie.

 


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