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Thierry Dassault, investisseur engagé

Business people and office workers using walkway at modern business district in Paris, France.

Dans le monde des affaires et de l’industrie, la dynastie Dassault est reconnue pour son empreinte indélébile dans le secteur de l’aviation. De Marcel Dassault, fondateur emblématique, la famille a hérité une tradition entrepreneuriale avant-gardiste, caractérisée par une volonté inébranlable de repousser les limites et d’innover. À 66 ans, le milliardaire Thierry Dassault incarne cette continuité et cette détermination entrepreneuriale.

Propos recueillis par Eve Sabbah

Un article issu du numéro 26 – printemps 2024 de Forbes France

 

À la tête de Thierry Dassault Holding (TDH), structure d’investissements dans les technologies émergentes, le benjamin de la fratrie accompagne financièrement et stratégiquement les start-up sur la voie de la réussite. Parmi les belles success- stories comptant Thierry Dassault parmi leurs investisseurs, Blablacar, Coravin ou Halys se distinguent. Et plus récemment, une autre entreprise a rejoint cette liste prestigieuse : Qista. Cette société, dont Thierry Dassault que nous avons pu rencontrer est désormais actionnaire et un soutien actif, représente l’avenir de l’innovation technologique dans le domaine de la démoustication écoresponsable.

 

Thierry Dassault

 

Vous êtes investisseur depuis 2006 grâce à TDH, votre propre structure. Quelles motivations vous ont poussé à créer cette entreprise ?

THIERRY DASSAULT : En réalité, je suis investisseur depuis plus de trente ans. Au fil de ces années, j’ai eu la chance d’accompagner de nombreuses jeunes pousses. Je suis toujours à la recherche de projets qui sont en avance sur leur temps, d’idées qui apportent des solutions innovantes à des problèmes actuels. Je me mets souvent à la place du consommateur dans le souci de s’adapter à ses besoins et de lui apporter une facilité d’utilisation. Mon approche a toujours été axée sur la recherche d’opportunités émergentes, avec le souhait d’anticiper l’avenir et d’être en avance sur mon temps. Par exemple, lorsque j’ai investi dans Infogrames en 1995, l’industrie du jeu vidéo en était à ses balbutiements. Tout comme lorsque j’ai convaincu le groupe familial d’investir en 1996 dans la société Gemplus spécialisée dans la carte à puce, marquant le début de belles réussites. Bien entendu, cette démarche peut aussi impliquer son lot d’échecs.

 

Quels sont les critères clés que vous recherchez chez les entrepreneurs et les projets auxquels vous choisissez de vous associer?

T.D. : Trouver un projet plein d’avenir n’est pas le plus ardu, le plus difficile, c’est de trouver le bon manager et je le dis devant Pierre [Pierre Bellagambi, fondateur de Qista]. On peut avoir la meilleure idée du monde et le meilleur produit, si l’on n’a pas la tête bien faite et l’envie de mener son projet à bien, on ne réussira pas. Je suis convaincu que pour y arriver, il faut des entrepreneurs brillants, des personnes intelligentes et déterminées qui savent montrer la voie à leurs équipes, qui ont sincèrement envie de mettre la main à la pâte pour faire avancer leur entreprise.

Justement, depuis six ans, vous soutenez le développement de Qista, spécialisée dans la fabrication de bornes anti-moustiques connectées et écologiques. Qu’est-ce qui vous a particulièrement séduit chez Qista et quels sont les éléments qui vous ont convaincu d’investir ?

 

T.D. : J’ai découvert Qista par une amie de mon épouse. Ce qui m’a séduit immédiatement, au-delà de l’idée novatrice, c’est le fait que la solution ne soit pas toxique pour l’environnement. À l’époque, l’entreprise s’adressait plus aux particuliers, aux hôteliers et aux campings, mais depuis ces dernières années, Qista a vraiment conquis de nouveauxmarchés.Aujourd’hui,c’estunevéritable ETI industrielle, créatrice d’emplois et dotée de fortes perspectives de croissance en France et à l’export. Protéger la biodiversité et la santé est un devoir auquel je tiens beaucoup. TDH a donc décidé de renforcer sa participation et de financer la croissance de Qista. Sur un plan plus personnel, innover au service de la collectivité est un combat que je mène depuis longtemps.

 

Il y a une chose très importante dans votre façon de soutenir les entreprises : au-delà de l’aspect financier, vous leur ouvrez votre réseau et les conseillez dans leurs stratégies.

T.D. : La plus grande réussite pour moi est qu’un projet se réalise. Il y a Qista, mais il y a également YouScribe [offre de bibliothèque en streaming], Wallix Group [solutions de cybersécurité] et Scarcell Therapeutics [société de biotechnologie spécialisée dans la thérapie cellulaire] que je suis de près. Je travaille avec eux régulièrement, je me permets de proposer des idées, d’être en liaison avec les fondateurs, j’apporte mon expérience. Cela ne m’intéresse pas de me dire « j’apporte l’argent et j’attends que la société soit vendue ».

Quand je vois que Qista a installé plus de 13000 bornes dans le monde ou que YouScribe diffuse des journaux, romans et contenus d’éducation à plus de 1 200 000 abonnés à travers tout le continent africain, je suis fier de voir que je contribue à de belles réussites.


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