FoodTech | Original Food Court, premier food court digital qui dispose aussi de ses espaces physiques, vient de lever 10 millions d’euros pour assurer un développement tous azymuths. L’un de ses fondateurs, Adrien De Schompré, a accepté de répondre à nos questions sur son entreprise mais aussi sur un secteur en perpétuelle mutation.
Vous arrivez un marché déjà bien embouteillé. Qu’est-ce qu’apporte OFC de différent?
Adrien De Schompré : Effectivement, avec un marché de la livraison à domicile qui valait 3,3 milliards d’euros en 2018 et qui devrait atteindre 7,2 milliards en 2022, la concurrence est rude mais OFC se démarque à plusieurs égards:
- la fonctionnalité Mix and Match qui permet de piocher dans les menus de plusieurs restaurants et se faire livrer en une seule et même commande, réelle innovation technique sur le marché de la livraison
- un format « hybride » retail et digital.
En effet, OFC s’appuie:- sur un lieu identitaire fort et fédérateur imaginé par le renommé cabinet d’architecture Croby Studios où l’on peut venir commander sur place et repartir avec sa sélection de produits
- sur un site marchand où l’on peut commander un ensemble de marques et se faire livrer en une seule et même commande
- un portefeuille de marques premium allant de PNY Burger à FTG by Greg Marchand en passant par Bambou, le fameux thaï de la rue des jeuneurs.
En effet, à l’inverse des virtual brands qui se sont démultipliées pendant le covid – faciles à créer mais plus complexes à faire vivre dans le temps de par leur absence de notoriété – toutes nos marques partenaires sont des restaurants parisiens reconnus, avec une clientèle déjà bien installée et une notoriété locale et parfois nationale. Cela nous permet ainsi de jouir d’une identité de marque forte, d’une offre qui a déjà fait ses preuves, d’un cahier des charges pertinent, d’équipes solides et d’une clientèle fidèle.
Vous avez procédé à plusieurs levées de fonds. Pour quels investissements?
Nous avons effectivement levé 10 millions d’euros au printemps dernier, ce qui nous permet d’assurer un développement national soutenu (10 à 20 ouvertures par an pour le marché français dont 4 dans les 4 prochains mois). Ce qui nous a également permis de développer en interne une technologie de pilotage unique en son genre. En effet, notre outil nous permet de contrôler et d’ajuster en temps réel toute la chaine de valeur, des achats à l’offre en passant par les opérations, l’hygiène et les process et ce sur toutes nos marques simultanément.
Adrien De Schompré : Nous ne sommes pas une simple plateforme de livraison mais un concept fédérateur, qui rassemble des marques de restauration premiums dans un lieu identitaire
Quel accueil avez-vous reçu des restaurateurs partenaires, qui travaillent déjà avec Uber Eats ou Deliveroo ?
Excellent ! En effet, plus de 80% de nos restaurants partenaires travaillaient déjà avec les plateformes de livraison et cela constituait parfois une part conséquente de leur chiffre d’affaires, notamment au pic de la pandémie. Mais avec la réouverture de leurs établissements, ces restaurateurs ont eu besoin de se reconcentrer sur le coeur de métier qui reste et restera de créer leurs cartes, d’innover, de sélectionner les meilleures matières premières, et de servir leurs clients sur place dans leurs établissements. En les soulageant de toute la partie livraison, nous les accompagnons dans leur «transition digitale» et nous nous positionnons comme une rampe de lancement pour les développer rapidement partout en France sur un marché porteur, celui de la livraison et de la vente à emporter.
Votre activité est-elle compatible avec un positionnement haut de gamme?
Il existe depuis peu un réel marché et attrait pour les marques premium en livraison. En effet Deliveroo et Uber Eats ont réussi a démocratiser la livraison y compris pour les marques plus haut de gamme ce qui n’était pas gagné il y a encore peu de temps. La pandémie n’a fait qu’accélérer cette montée en puissance du haut de gamme sur le marché de la livraison et aujourd’hui même, de grands Chefs se sont positionnés sur ce marché, démontrant ainsi que livraison ne va pas forcément de pair avec piètre qualité. Nous avons développé un savoir faire et une technologie en interne qui permet de mettre en place des points de contrôle à tous les niveaux de production et ainsi d’opérer des marques premium et de garantir une qualité irréprochable. Au delà d’opérer, nous agissons comme un vrai partenaire et travaillons main dans la main avec les restaurateurs pour transposer et parfois adapter leur offre en la rendant parfaitement livrable. Un travail de fond nécessaire pour que haut de gamme et livraison soient compatibles. A l’issue de ce travail qui peut prendre plusieurs mois, l’engagement d’OFC est de proposer la meilleure qualité pour chacune des marques qu’il opère. Les équipes de cuisiniers OFC dédiées à la réalisation sont formées durant plusieurs semaines et le sourcing produits respecte scrupuleusement le cahier des charges imposé par les restaurateurs. Les restaurateurs eux-mêmes se rendent régulièrement dans les cuisines d’OFC afin d’auditer la qualité de leurs cartes.
Comment envisagez-vous le développement d’OFC?
A la fois en propre et en franchise. Nous serons d’ailleurs présent au salon de la franchise en mars prochain où nous dévoilerons un modèle toujours plus abouti. Nous allons, par ailleurs, continuer à faire grandir notre catalogue pour que chaque site soit composé d’une pluralité d’offres en adéquation avec son implantation géographique et ainsi répondre à la demande locale. Enfin, nous allons continuer à mettre en avant la vente à emporter qui est un gros atout sur le marché et où nous pouvons réellement nous démarquer avec un concept novateur et des lieux forts. En effet, nous ne sommes pas une simple plateforme de livraison mais un concept fédérateur, qui rassemble des marques de restauration premiums dans un lieu identitaire. On commande sur le site internet d’OFC ou l’on vient dans ses food courts, également pour son univers propre.
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