Parmi l’ensemble des actifs intangibles, l’actif de pérennité est de plus en plus indispensable à la création de la valeur de long terme. Souvent mal mesuré, il concourt de manière démonstrative à la valorisation de l’entreprise, si on accepte qu’ils ne se limitent pas à la compréhension de l’avenir sectorielle de l’entreprise
Les actifs intangibles (portefeuille clients, capacité d’innovation, brevets, technologies, agilité organisationnelle, capital humain, leadership de marché…) ont été popularisés au cours des dernières décennies avec l’arrivée d’acteurs nés de la technologie. Le phénomène s’est poursuivi et fortement amplifié avec la transformation digitale et l’arrivée des Gafam. Ce sujet des actifs intangibles concerne peu ou prou toutes les entreprises. En France, on estime qu’ils comptent pour plus de 40% de la valeur des acteurs du CAC40 et du SBF120. Il en est de même pour les ETI et plus encore pour les starts-up où ils peuvent représenter 90% de la valeur.
La crise Covid-19 a démontré, s’il fallait encore le faire, que les technologies étaient un facteur de résilience pour les entreprises, tout autant qu’un levier d’innovation et de croissance. Alors que la question de la survie des entreprises n’a jamais été autant centrale, la gestion des actifs intangibles constitue une des clés en vue de la sortie de crise, dans un monde où l’intangible a désormais pris le pouvoir.
Mais au sein des actifs intangibles, d’autres facteurs (non IFRS) contribuent structurellement à la pérennité de l’entreprise et permettent, y compris dans un secteur malmené, de garantir la survie de l’entreprise voire de prendre un leadership de marché décisif. La valeur d’une société comme Tesla a atteint 800 milliards de dollars en janvier 2021 en pleine crise Covid19, soit presque 7 fois plus qu’un an plus tôt. La valeur d’Amazon a également progressé de 50% depuis 1 an, pour dépasser 100 fois celle de Carrefour alors que leur taille (CA) ne varie que du simple ou double ! D’où provient la différence à l’origine de tels écarts ? De leur capacité à structurer une pérennité. La pérennité est un état, un caractère de ce qui dure toujours ou très longtemps. La pérennité au sens de l’entreprise est ainsi le résultat des actions de court et de moyen termes prises pour assurer sa continuité, qu’elle que soit les époques et les situations traversées. La pérennité de l’entreprise témoigne de sa résilience au présent et structure un rapport positif au futur. Quand une crise survient, bien gérée, elle permettra à l’entreprise d’en sortir indemne, voire renforcée. De même, si de bonnes décisions sont prises aujourd’hui, l’entreprise sera dans une meilleure situation de marché demain.
La pérennité influe donc directement sur sa valeur actuelle et future. Qui voudrait acquérir aujourd’hui une entreprise peu pérenne ? Qui voudrait investir dans une jeune entreprise dont le plan de marche conduirait à sa disparition ? A contrario, il existe des facteurs de solidité structurels, des avantages déterminants que l’entreprise peut cultiver, et qui favorisent le développement d’un futur meilleur, d’une croissance plus durable et donc d’une valorisation plus grande. Plusieurs études mettent en évidence l’existence d’entreprise inefficaces et défaillantes dans leur fonctionnement mais que l’on peut considérer parfois comme pérenne. De même des entreprises performantes au sens financier, peuvent rencontrer des difficultés stratégiques, commerciales, de production, légales, …pouvant conduire à leur disparition. Dans tous les cas, et pour qu’il y ait pérennité, il est nécessaire d’avoir un minimum de rendement financier, une solidité en termes de trésorerie et de capitaux propres lui permettant de se projeter au-delà de la survie. Mais dans le monde dans lequel nous vivons, c’est l’actif pérennité qui devient majeur, mélange de pérennité réputationnelle (que l’on dise structurellement du bien sur l’entreprise), de pérennité de mission (être clair sur ce à quoi sert l’entreprise pour les clients, la société, …), et de pérennité organisationnelle (capacité interne à changer sans perdre son ADN).
Si les clés de la création de valeur ont évolué lors des dernières années, il est notable de constater que la crise sanitaire a encore accéléré ces mutations.
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