Le premier groupe hôtelier européen a fait état d’une publication annuelle solide ce matin, malgré la désaffection manifeste de ses clients pour la destination France. Parallèlement à ses résultats, AccorHotels a annoncé l’arrivée de Nicolas Sarkozy au sein de son conseil d’administration.
Un premier marché en souffrance. Le sentiment d’insécurité en France inhérent à la menace terroriste est prégnant à la lecture des résultats annuels du groupe hôtelier. Ainsi, le résultat d’exploitation du groupe dirigé par Sébastien Bazin sur l’ensemble du territoire national a chuté de 13% à 150 millions (soit 20% du résultat du groupe) tandis que le Revpar (Revenu par chambre, indicateur de référence dans l’hôtellerie) s’est érodé, dans les mêmes proportions, de 13,2%.
Autre déception, suscitant la défiance des marchés où le titre se débat dans les abysses du CAC 40, le chiffre d’affaires du groupe qui s’est apprécié de 0,9% à 5,63 milliards d’euros, contre 5,68 milliards attendus par le marché. La croissance organique du groupe – à 2,2% contre 2,9% en 2015- a également ralenti, malgré une accélération notable en fin d’année (3,1% sur le seul quatrième trimestre face à 1,8% au troisième). En outre, les investisseurs déplorent également le manque de visibilité des perspectives de l’entreprise, notamment en ce qui concerne le Revpar 2017, aucun chiffre n’ayant été communiqué à ce sujet par le groupe.
L’Europe du nord en forme
Au rayon des satisfactions, à noter l’excellente tenue du marché en Europe du nord (soit 55% de l’opérationnel total du groupe) qui a vu ses résultats progresser de 9%. Une hausse notamment imputable à la baisse de la livre sterling, après le Brexit, qui a conduit à une « ruée » des touristes vers le Royaume-Uni dans la seconde partie de l’année. Pour rappel, le géant européen de l’hôtellerie exploite sous ses 20 marques Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1 mais aussi Raffles, Fairmont et Swissôtel, plus de 4 000 hôtels, dans 95 pays.
Un « segment » Europe du nord qui reflète le résultat opérationnel d’ensemble de la société qui a progressé de 3,8% – en données comparables- à 696 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice, dépassant les attentes du consensus Inquiry Financial pour Reuters estimées à 696 millions mais également les propres prévisions du groupe à la bernache, soit une fourchette comprise entre 670 et 690 millions. De son côté, le résultat net a augmenté de 8,1% à 266 millions d’euros.
Une nouvelle « présidence » pour Nicolas Sarkozy
Mais la véritable « surprise », en marge de cette publication, est la cooptation – à l’unanimité des membres du conseil d’administration- de l’ancien président de la République et troisième homme de la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat présidera ainsi le nouveau comité « stratégie internationale » dont les missions et la composition seront précisées lors d’un prochain Conseil d’administration.
« L’expertise internationale de Nicolas Sarkozy et sa parfaite connaissance des enjeux géopolitiques mondiaux seront de formidables atouts pour le groupe », souligne Sébastien Bazin, le PDG d’AccorHotels et proche de l’ancien chef de l’Etat, cité dans le communiqué. De son côté, Nicolas Sarkozy s’est dit « très heureux de participer au développement et au rayonnement international d’AccorHotels, un des fleurons des entreprises françaises». Un poste aux contours encore flous pour l’ex-locataire de l’Elysée, qui à défaut de celle de la France, retrouve donc une nouvelle présidence.
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