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AbstraXio, la boutique web3 qui murmure à l’oreille de dirigeants du CAC40

web3

Nous y sommes, la troisième génération du web se construit ici, sous nos yeux, et ses opportunités semblent infinies. Pour beaucoup d’analystes, ce virage vers la décentralisation, à la croisée des technologies, n’en serait qu’à ses balbutiements. Alors que les premières applications du web3 voient le jour, les géants économiques s’y pressent. Ce nouvel eldorado est toutefois loin d’être sans danger.

 

Zakaryae Boudi, entrepreneur spécialiste des nouvelles technologies dont l’IA et la Blockchain, CEO d’AbstraXio, nous explique les potentiels du web3 mais aussi les risques que cela peut représenter pour les entreprises.

 

  • Est-ce que vous pouvez nous expliquer simplement le web3 ?

Le web3 introduit principalement la notion de « propriété » dans le monde numérique. Celle-ci repose sur le concept de décentralisation, lui-même garanti par la blockchain. Le web3 permet de transférer librement cette propriété numérique au-delà de la plateforme où elle a été créée ou acquise, mais aussi de la monétiser, de l’échanger ou bien de l’exploiter en interaction avec le web, via divers supports (e.g., smartphone, ordinateur embarqué, casque de réalité virtuelle, etc.). D’autres technologies comme l’intelligence artificielle (IA) et la réalité augmentée œuvrent par ailleurs à étendre le web3 vers un nouveau concept, le « Métavers ». 

 

Les actifs numériques cryptographiques, que nous appelons Tokens (e.g., NFT, cryptomonnaies etc.), dépendent des fonctions codées dans un ou plusieurs smart contracts sous-jacents. Ces smart contracts constituent par conséquent des éléments déterminant du potentiel, de la qualité et de l’utilité des Tokens

 

Cependant, il convient selon nous de garder à l’esprit que lorsqu’on parle de smart contracts, on vise des algorithmes informatiques, avec tout ce que cela peut recouvrir (tant en terme de possible qu’en terme de faille technique). Sans véritablement rentrer dans le détail, le niveau de complexité s’accroit fortement lorsque plusieurs smart contracts interagissent avec un même actif numérique. 

 

En outre, les choix applicatifs associés à un actif numérique ainsi que les moyens de stockage des données y afférentes (souvent off-chain, le stockage de données dans la blockchain étant très coûteux), peuvent également impacter la valeur, la qualité et l’utilité du Token concerné. Ne pas tenir compte de ces différents paramètres fait encourir des risques concrets aux utilisateurs du web3 et notamment aux entreprises. Récemment, une faille dans un smart contract a fait disparaître une valeur de 34 millions de dollars d’actifs numériques.  

Ainsi, loin du « hype » et de la spéculation actuelle autour des NFT et plus largement des cryptos, approcher sérieusement le web3 nécessite de la planification, de la formation, de l’expertise technologique et de l’excellence opérationnelle.

 

  • En quoi le web3 peut-il constituer une opportunité pour les entreprises ?

La révolution du web3 va logiquement et profondément bouleverser les modèles économiques actuels, notamment la façon d’approcher le développement des produits, le marketing et la vente. 

 

Les pionniers d’aujourd’hui, ceux qui explorent et expérimentent intelligemment, seront probablement les grands gagnants de demain car ils auront acquis en avant-garde les codes et la culture web3. Ils seront plus agiles, donc plus opportunistes et disposeront donc d’une communauté réactive. Tout cela offre un avantage concurrentiel significatif à l’heure où le web3 en est encore à ses débuts.

 

Déjà, à très court terme, certaines entreprises mettent en avant des projets web3 pour se démarquer de la concurrence. Elles démontrent ainsi une audace et une inventivité permettant de consolider leurs communautés et acculturer leurs équipes. Cela les ouvrent aussi à de nouvelles alternatives de financement en temps de crise et leur permet d’attirer les talents clés.

 

  • Actuellement, à quelles difficultés font face les entreprises dans la ruée vers le web3 ?

Il est possible de faire un parallèle entre la naissance du web3 et ce qui est arrivé au milieu du 19ème siècle avec la découverte d’or en Californie. Grace au télégraphe, la nouvelle fit le tour du monde et en quelques mois, des centaines de milliers d’entrepreneurs vinrent s’établir dans cette région (la fameuse ruée vers l’or – gold rush). Si les réussites remarquables sont très documentées, l’on raconte moins les nombreuses tragédies et faillites provoquées par l’insécurité omniprésente due à l’impréparation des autorités locales face à cet événement.

 

L’évolution du web3 a elle aussi été si rapide que les Etats n’ont pas eu le temps de véritablement l’encadrer juridiquement. A l’heure actuelle, à l’exception de quelques règles éparses en matière fiscale (e.g., aux USA et en France) ainsi que l’interdiction pure et simple de détenir des cryptomonnaies dans certaines juridictions (e.g., en Chine), l’encadrement juridique est en effet quasi-inexistant. Cette absence de régulation et de politique d’ensemble sur le web3, constituent un frein à de nombreux projets.

 

Pourtant, l’engouement pour ces nouveaux marchés ne cesse de s’accroître, et à une vitesse exponentielle, poussant chaque jour plus d’organisations de tout type ainsi que les consommateurs à vivement s’y intéresser. Le versant en est toutefois que malheureusement, cela attire aussi de plus en plus de hackers et de scamers qui cherchent à en exploiter les failles techniques et juridiques. La retentissante affaire du plagiat des sacs Hermès, et plus récemment celle des montres Rolex en sont des exemples concrets. OpenSea a affirmé d’ailleurs, sur son compte Twitter, que 80% des NFT créés sur sa plateforme seraient des plagiats, des faux ou des spams. Notre équipe juridique constate quasi-quotidiennement des violations de droits de propriété intellectuelle à l’encontre d’entreprises établies.

 

D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour laquelle notre plateforme « FeverTokens », que nous déploierons à partir du mois prochain, s’emploiera à offrir un cadre plus sécurisant, rendant l’expérience web3 plus fluide et adaptée aux environnements singuliers de chaque entreprise.

 

Il ne faut pas non plus oublier les nombreux risques techniques et financiers inhérents à l’exploitation des Smarts Contracts, de certaines Blockchains et plus largement de l’environnement crypto, aussi bien pour les entreprises que pour leurs communautés.

 

En somme, nos travaux au cours des deux dernières années révèlent deux groupes d’acteurs particulièrement à risques. D’une part, ceux qui se lancent dans le web3 tête baissée, sans réelle expérience du milieu et sans les conseils techniques et juridiques adaptés : certains d’entre eux font actuellement face à des procès auprès de juridictions étrangères, doivent gérer d’importants préjudices dus à la faible qualité technique de leur projet, ou bien voient leur marque exploitée de façon abusive par des partenaires commerciaux peu scrupuleux jouant sur le flou juridique. D’autre part, ceux qui sont encore trop attentistes ou trop craintifs face à l’expérimentation. Ces derniers constatent de plus en plus de scams ciblant leur clientèle et sont amenés à gérer des crises faute de connaissances suffisantes ou de communication adaptée.

 

  • Quel(s) service(s) proposez-vous à vos clients ?

Si les juridictions ne sont actuellement pas en mesure d’apporter le niveau de sécurité juridique nécessaire à un développement commercial satisfaisant, et si la décentralisation technologique sur laquelle repose le web3 peut entrainer une perte de contrôle sur les projets des entreprises ainsi que sur leur image, il est malgré tout possible, techniquement, de réduire fortement, voire totalement, l’essentiel de ces risques. 

 

Pour cela, nous utilisons les ressources nécessaires et notamment la complémentarité de nos talents, spécialistes de la Blockchain, du web3, des architectes de données, mais aussi nos experts financiers et juridiques et ce, en vue d’aider nos clients à implémenter des cadres technologiques complets et durables qui étendent leurs capacités technologiques en place. Dans certains cas, nous allons jusqu’à l’implémentation des premiers projets web3/NFT que nos clients souhaitent initier.

 

Nous exploitons tout le potentiel qu’offrent les technologies blockchain afin de permettre à nos clients de maîtriser au mieux leurs projets web3 ainsi que les risques afférents. Nous leur offrons un niveau de contrôle important ainsi que des outils sur mesure afin de leur apporter une forme de sérénité. Tout projet comporte une part de risque inhérente, il est cependant possible, grâce à notre expertise, de la limiter technologiquement et juridiquement, et ce, afin que le client puisse se concentrer uniquement sur les aspects commerciaux ainsi que sur l’ « ADN » de ses marques. Cette approche répond aux besoins de nos clients, de plus en plus nombreux dans les secteurs du luxe, de l’industrie haut de gamme et du divertissement.

 

Nous offrons également l’opportunité à nos clients de former leurs équipes dédiées afin qu’elles puissent s’approprier nos outils et pouvoir, à terme, les utiliser en parfaite autonomie. 

 

Il n’est pas inutile de rappeler que parmi les fondateurs d’AbstraXio, nous avons un avocat spécialisé en droit des affaires qui veille scrupuleusement à ce que nous suivions les meilleures pratiques et à ce que nous dispensions des conseils à l’aune des évolutions – réglementaires et législatives – les plus récentes, voire idéalement par anticipation de ces dernières. 

 

Enfin, compte tenu de l’impact potentiel de tels projets sur les marques de nos clients, nous veillons à maintenir le plus haut niveau de confidentialité s’agissant des spécificités de nos partenariats. 

 

  • Quelles sont les prochaines étapes pour AbstraXio ?

A ce stade, nous souhaitons conserver notre étiquette de « boutique » ainsi que notre business-model tourné vers la qualité de notre clientèle (marques prestigieuses, grands groupes, secteur public, etc.) plutôt que sur son développement à tout prix. Nous continuons d’accompagner nos clients actuels avec singularité sur des projets assez complexes et ce, afin de leur permettre de faire rayonner leur marque (déjà bien établie le plus souvent) dans ce nouvel espace numérique qui offre un potentiel illimité.

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