50 Over 50 | Brooke Shields : de star de cinéma à chef d’entreprise

Un article de Maggie McGrath pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

« J’ai passé ma vie à vendre les produits des autres et je n’aurais jamais imaginé devenir un jour PDG », explique l’Américaine. Pourtant, à 59 ans, Brooke Shields est devenue à la fois fondatrice et chef d’entreprise. En juin, la célèbre actrice et mannequin a lancé Commence, une société de soins capillaires new-yorkaise spécialement pensée pour les femmes de plus de 40 ans durant la pandémie. Bien que l’entreprise en soit à ses débuts, elle a déjà levé 3,5 millions de dollars auprès d’investisseurs pour développer les trois premiers produits de Commence, lancés en juin. Brooke considère cette période comme la plus « difficile et la plus excitante de sa carrière ».

Les nouveaux départs sont au cœur de notre quatrième édition annuelle du classement 50 Over 50, une liste qui célèbre 200 femmes qui innovent dans leur domaine professionnel après 50 ans, que ce soit en lançant des entreprises, en redéfinissant la philanthropie ou en faisant des percées scientifiques. Produite en collaboration avec l’animatrice de MSNBC, Mika Brzezinski, et son initiative Know Your Value, cette liste est organisée en quatre catégories : Lifestyle, Impact, Innovation et Investissement. Pour découvrir l’édition 2024 en intégralité, cliquez ici.

Bien sûr, comme la plupart des femmes apparaissant dans le classement, la carrière de Brooke Shields avant 50 ans est également remarquable : son premier travail de mannequin a commencé à 11 mois (pour le savon Ivory) ; une décennie plus tard, elle a joué le rôle de l’enfant d’une prostituée dans La petite, sorti en 1978, qui a suscité à la fois controverse et éloges critiques. À l’âge de 15 ans, elle est devenue l’égérie des jeans Calvin Klein, immortalisée par sa célèbre réplique : « Vous voulez savoir ce qu’il y a entre moi et mon jean Calvin Klein ? Rien ».

« Elle est authentique », confie Calvin Klein, maintenant âgé de 81 ans.  « On ne peut pas se fier à beaucoup de personnes, mais on peut se fier à ce qu’elle dit. Elle est sincère dans ses paroles, croit en ses convictions et aspire à apporter du bien autour d’elle. »

Cet élan de changement a joué un rôle clé dans la décision de Brooke Shields de fonder Commence. Pendant la pandémie, elle avait créé un blog et une communauté en ligne pour les femmes de plus de 40 ans, où elle a souvent entendu que son audience se sentait négligée par l’industrie de la beauté. « Il y avait ce sentiment que passé un certain âge, vous perdez soudainement toute valeur », explique-t-elle. Elle a également reçu de nombreuses questions spécifiques sur les soins capillaires, les cheveux grisonnants, l’augmentation de la sécheresse du cuir chevelu et le ralentissement de la croissance des cheveux, qui sont fréquents avec l’âge. « Ces femmes ne se plaignaient pas, elles recherchaient simplement des solutions », précise-t-elle.

Afin de trouver des solutions, elle a recruté une équipe d’experts en commerce de détail et en beauté, incluant Karla De Bernardo, qui a élaboré des stratégies marketing pour Macy’s, et Mark Knitowski, l’ancien expert en produits et parfums chez Victoria’s Secret. Ensemble, ils se sont concentrés sur ce que Brooke Shields appelle les « produits héros » : un shampooing sec (vendu à 21 $), un après-shampooing sans rinçage (26 $) et un sérum épaississant pour les racines (30 $). Ce trio a été lancé le 3 juin, uniquement en ligne sur shopcommence.com. Il est trop tôt pour estimer les revenus, mais l’actrice américaine est optimiste : « Les produits doivent parler d’eux-mêmes ». 

Quand Brooke Shields a réalisé que Commence nécessiterait plus de capital qu’elle ne pouvait fournir de ses propres moyens, elle a fait ce que font la plupart des entrepreneurs : se tourner vers des investisseurs providentiels et des investisseurs en capital-risque. Habituellement guidée dans ses rôles de mannequin et d’actrice, l’Américaine a dû s’affirmer face à des investisseurs majoritairement masculins qui critiquaient souvent sa gestion entrepreneuriale. « Un jour, j’ai dû leur dire : « Je comprends que vous souhaitez pointer mes erreurs. Cependant, je ne vous ai pas demandé votre avis, mais simplement votre soutien financier » », se rappelle-t-elle.

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