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18 Milliards De Dollars De Contrats Avec L’Arabie Saoudite : Macron Engrange

© Getty Images

Le président de la République Emmanuel Macron, qui recevait en ce début de semaine le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohamed ben Salman, a annoncé qu’il se rendrait à son tour à Riyad «  à la fin de l’année ». En attendant, cette première visite du dirigeant saoudien s’est avérée fructueuse puisqu’elle a débouché sur la signature d’accords commerciaux entre des entreprises françaises et saoudiennes pour un montant avoisinant les 18 milliards de dollars.

Les entreprises tricolores peuvent se frotter les mains. La visite du prince héritier Mohamed ben Salman à Paris s’est avérée particulièrement fructueuse et a permis aux dirigeants de fleurons français de mieux cerner les « besoins » de Riyad. En effet, le Royaume, encore trop tributaire des aléas pétroliers, l’or noir constituant le socle de son économie, cherche à attirer les investissements étrangers afin de réduire sa dépendance au pétrole.  Néanmoins,  parmi les accords commerciaux signés, l’un des plus importants n’est autre que celui conclu entre Total et son homologue Aramco et qui pose les jalons d’un vaste projet pétrochimique pour un montant estimé à 5 milliards de dollars. Ambition avouée : développer un complexe pétrochimique d’envergure à Jubail, à l’est du pays où Total possède déjà sa plus importante raffinerie au monde. A l’heure actuelle, la rafinnerie Satorp, copropriété du groupe de La Défense, et de Saudi Aramco pour être totalement précis, est capable de produire 440 000 barils par jour. A plus long terme, ce seront au total 9 milliards de dollars qui pourraient être investis dans ce projet qui aboutirait également à la création 8 000 emplois directs ou indirects.

Autre « mastodonte » de l’économie française ayant tiré profit de la visite du prince héritier, Veolia qui a paraphé une lettre d’intention relative aux traitements des eaux usées avec Aramco et Saudi Arabian Industrial Investment Company. Suez et le fonds Five Capital vont également prendre une participation au sein du capital de l’entreprise saoudienne EDCO, spécialiste du recyclage des déchets dangereux. De son côté, Emmanuel Macron, qui, comme évoqué en préambule, se rendra en Arabie Saoudite d’ici à la fin de l’année pour y signer des contrats, a fait état de futurs investissements saoudiens en France et franco-saoudiens, dans les médias, les télécoms, les loisirs ou le luxe, sans donner davantage de précisions.  « En la matière, les secteurs des médias, des télécommunications, de l’innovation, des loisirs comme du luxe sont identifiés comme stratégiques et sont cohérents avec la volonté qui est la nôtre de porter un projet pour l’intelligence française et le savoir faire français. Nous avons aussi des projets dans l’agroalimentaire », a déclaré Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse commune avec le prince héritier Mohamed ben Salman.

Encore loin des Etats-Unis

L’Elysée a néanmoins fait savoir que « le président de la République a tenu à avoir une discussion stratégique avec Mohammed ben Salmane, à savoir construire une alliance avec les Saoudiens ». Et d’ajouter qu’Emmanuel Macron ne « considérait pas l’Arabie Saoudite comme un client mais comme un allié. Les contrats procèderont d’une vision commune ». Fin de citation. Un « futur » partenariat et des contrats encore loin des « standards en vigueur » entre l’Arabie Saoudite et son premier allié, les Etats-Unis où « MBS » (pour Mohamed ben Salman) a passé trois semaines contre « seulement » trois jours à Paris. Aujourd’hui, la France n’est que le huitième partenaire de la monarchie, loin derrière les Etats-Unis ou encore la Chine.  Néanmoins, force est de constater que la France soigne particulièrement ses relations économiques avec les pays du Golfe. Déjà en décembre, le Qatar avait signé une pluie de contrats, principalement dans la Défense (12 Rafale et 490 blindés Nexter notamment), avec plusieurs poids lourds de l’industrie française. Montant récolté : 12 milliards d’euros.  Un joli pécule pour Airbus, Dassault ou encore Safran. Premier de cordée : l’avionneur et ses Rafale qui, après tant d’années à se cantonner aux cieux hexagonaux, semble avoir enfin trouvé la bonne carburation pour s’épanouir dans des contrées plus lointaines.

Le Qatar avait, pour rappel, levé l’option d’achat sur 12 chasseurs Rafale, incluse dans l’achat de 24 appareils en 2015. Sur le front diplomatique – le Qatar étant en conflit ouvert avec ses voisins -, Emmanuel Macron avait également fait preuve d’un grand activisme, saluant la francophilie de l’émir (propriétaire du club de football du Paris-Saint-Germain via le fonds QSI) et soulignant la densité des liens économiques, tout en prenant soin de ménager les autres monarchies du Golfe. Une « stratégie » toujours en vigueur en ce début de semaine avec le prince héritier saoudien, malgré le désaccord persistant sur l’Iran. « Même si sur le sujet (de l’accord sur le programme nucléaire iranien dénoncé par Ryad et que Paris tente de sauver, ndlr) nous ne partageons pas la même vue, nous avons la même finalité », a souligné Emmanuel Macron, citant la volonté commune « de réduire tous les projets d’islam politique expansionniste « à même de déstabiliser encore davantage la région ». Le président de la République poursuit ainsi ses efforts pour tenter de replacer la France – que ce soit économiquement ou diplomatiquement – dans le cénacle des « nations qui comptent ».

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