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12 Milliards D’Euros de Contrats : La Belle Moisson De Macron Au Qatar

© Getty Images

A l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron  au Qatar, la délégation française, et ses principales tête d’affiche comme Airbus, Safran ou encore Dassault ont enregistré pour 12 milliards d’euros de contrats. Une « jolie récolte » pour l’industrie française.

Un « énième » effet Macron ? Toujours est-il que la journée de jeudi fut particulièrement fructueuse pour la délégation du président de la République à l’occasion du déplacement de celui-ci à Doha. Ainsi, l’émirat a signé une pluie de contrats, principalement dans la Défense (12 Rafale et 490 blindés Nexter notamment), avec plusieurs poids lourds de l’industrie française. Montant récolté : 12 milliards d’euros.  Un joli pécule pour Airbus, Dassault ou encore Safran. Premier de cordée : l’avionneur et ses Rafale qui, après tant d’années à se cantonner aux cieux hexagonaux, semble avoir enfin trouvé la bonne carburation pour s’épanouir dans des contrées plus lointaines. Le Qatar a ainsi levé l’option d’achat sur 12 chasseurs Rafale, incluse dans l’achat de 24 appareils en 2015. Mais l’Emirat devrait également se fendre d’une nouvelle option pour 36 avions de combat supplémentaires estampillés Dassault Aviation.  « Ce nouvel accord a été bâti sur la relation privilégiée qui existe entre les deux pays et sur la détermination que partagent le ministère de la Défense du Qatar et Dassault Aviation à aller plus loin ensemble », se félicite dans un communiqué Eric Trappier, PDG de l’avionneur.

Autre « grand gagnant » de cette visite : Airbus. L’ex-EADS a noirci son carnet de commandes de 50 Airbus A321neo équipés de moteurs CFM – coentreprise Safran / General Electric- le tout assorti d’une option pour 30 de ces monocouloirs. La compagnie nationale qatari négociait depuis plusieurs mois en vue du remplacement d’une commande de 50 A320neo pour des A321neo, plus grands, avec à la clé un changement de motoriste. En outre, une source industrielle, relayée par Reuters, a confirmé jeudi que cette nouvelle commande d’A321neo remplacerait la commande d’A320neo antérieure. Ce changement de commande apportera 930 millions de dollars (790 millions d’euros) supplémentaires à Airbus, selon les prix catalogue. Signe que les relations entre l’avionneur européen et la compagnie aérienne qui avait refusé, au début de l’été, quatre des quarante-trois Airbus A350-900 pour des « défauts de qualité des fournisseurs d’Airbus » demeurent excellentes même si elles ont pu être tourmentées par le passé.

La SNCF et la RATP en première ligne

Mais la belle moisson française ne s’arrête pas là, avec l’entrée en scène de RATP et Keolis (filiale de la SNCF) qui ont conclu un juteux contrat (d’un montant de 3 milliards d’euros) avec l’opérateur national de transport public qatari. Un contrat comprenant l’exploitation et la maintenance du métro automatique de Doha et du Tramway de Lusail, ville en cours de construction, qui accueillera le match d’ouverture et la finale de la coupe du monde de football en 2022. « Une ville qui se verticalise ne peut le faire qu’autour de plateformes de mobilité. Au Qatar, nous sommes en train de concevoir en plein désert un réseau de transports construit avant les immeubles. De telle sorte que lorsque les immeubles sortiront de terre, ils seront au pied des stations de tramway et de métro », rappelait Guillaume Pepy, dans nos colonnes en octobre dernier.   La première partie du réseau du métro de Doha, qui sera majoritairement souterrain, devrait être fonctionnelle dès fin 2018 avec 640 000 voyageurs quotidiens attendus dès 2021, ont précisé RATP Dev et la SNCF dans un communiqué.

« Parole à la défense » avec une lettre d’intention du Qatar pour 490 véhicules blindés de combat et d’infanterie (VBCI) du groupe Nexter, spécialiste de l’armement terrestre.  A l’instar du Rafale, évoqué en préambule, si cette « intention » mutait en commande ferme, le VBCI connaîtrait sa première expérience hors des routes françaises, après l’annulation d’un appel d’offres au Canada et la perte d’un contrat au Danemark au profit de l’américain General Dynamics. Le Qatar deviendrait alors le deuxième pays utilisateur du VBCI, derrière la France dont l’armée en exploite 630. Nexter compte aussi sur les besoins de renouvellement exprimés par le Royaume-Uni et les Emirats arabes unis. Autre bonne nouvelle pour Nexter, ce contrat évalué à 1,5 milliard d’euros, est largement supérieur aux sources initiales faisant état d’une commande de « seulement » 300 véhicules.

Stabilité dans le Golfe

Sur le front diplomatique – le Qatar étant en conflit ouvert avec ses voisins-, Emmanuel Macron a également fait preuve d’un grand activisme, saluant la francophilie de l’émir (propriétaire du club de football du Paris-Saint-Germain via le fonds QSI) et soulignant la densité des liens économiques, tout en prenant soin de ménager les autres monarchies du Golfe. « Le rétablissement de la stabilité dans le Golfe est pour nous une priorité parce que nous y avons de nombreux amis », a-t-il souligné, réaffirmant le soutien de Paris aux efforts de médiation du Koweit. « Notre souhait est que nous puissions trouver une résolution rapide de la situation aujourd’hui ». Si aucune solution concrète n’a émergé de cette visite sur ce sujet précis, la délégation française et sa pléthore de grands patrons n’a pas fait le voyage pour rien.

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