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Marie JOSSO, moteur du cabinet de conseil RH Ad POTENTIEL

La dirigeante d’entreprise a créé sa société en 2013 et vit ses missions à 100 à l’heure que ce soit dans le cadre de ses fonctions professionnelles, associatives ou de ses mandats.

 

Vous dirigez Ad POTENTIEL, un cabinet spécialisé dans les ressources humaines (RH). Comment s’est passé votre rencontre avec ce secteur ? 

Intéressée par les études scientifiques, la biologie et les neurosciences, j’ai choisi d’étudier la psychologie, avec une orientation marquée sur les enjeux sociaux et la psychologie du travail, dès le début de mon parcours supérieur que j’ai réalisé en cinq ans. J’ai donc fait le choix de l’entreprise et de l’accompagnement RH. J’ai démarré mon parcours professionnel comme consultante psychologue où je me suis spécialisée en recrutement et en sélection, j’ai aussi travaillé deux ans comme psychologue sur des missions de services publics d’orientation et d’emploi. Spécialiste de l’ingénierie psychotechnique dans des secteurs variés, j’ai travaillé sur la mise en place d’outils de détection de potentiel et d’évaluation d’aptitudes. J’ai fondé Ad POTENTIEL en 2013. Mon projet s’est concrétisé rapidement et sous contexte contraint, mais c’est rapidement devenu une évidence dans mon évolution professionnelle. Cela fait donc vingt ans que j’évolue dans le monde des RH. J’ai choisi le conseil, car cela me permet d’apporter mon expertise à de nombreuses entreprises de tailles variables et issues de différents secteurs. Curieuse de nature, il m’offre la diversité de missions dont j’ai besoin.

Dans le même temps, vous avez une spécialisation particulière. Il s’agit du secteur ferroviaire. Quel bilan en tirez-vous ?

En début de carrière, j’ai commencé à travailler dans ce secteur à travers différentes missions de recrutement. Ce dernier a pu s’ouvrir à la concurrence notamment dans le domaine du fret. Les entreprises concernées ont dû mettre en place des processus de sélection et de formation de conducteurs de train, d’opérateurs de sécurité au sol… Parallèlement, la réglementation évolue, les psychologues spécialisés dans le secteur ferroviaire devenant agréés par le ministère des Transports (pour ma part, je le deviens en 2011). Depuis 2020, Ad POTENTIEL est devenu progressivement un partenaire de référence des entreprises du ferroviaire. Nous leur apportons désormais un service complet au niveau national, psychologique mais aussi médical qui fait la différence dans notre évolution. Notre ambition est de consolider, dans notre mission de sécurité ferroviaire, des centres d’évaluations d’aptitudes d’excellence en matière de sélection, mais aussi de prévention et d’accompagnement des collaborateurs. C’est une expertise que nous avons consolidée avec le temps, mais qui ne remet pas en question notre vocation de généraliste, après une forte croissance dans ce secteur de niche, nous travaillons nos équilibres d’activités et continuons de déployer des missions de conseil, de recrutement, de diagnostics et de prévention. 

 

Ce parcours, avec un peu de recul, comment l’analysez-vous ?

Il y a toujours une petite part de chance parmi beaucoup de doutes, j’ai su saisir les opportunités qui se sont présentées et les mains qui se sont tendues. L’histoire d’Ad POTENTIEL et de mon parcours, c’est aussi celle de belles rencontres. C’est cet ensemble qui a contribué à forger l’ADN de notre société : l’importance que nous portons au service client avec une réelle volonté d’être dans la proximité, la réactivité et la transparence de nos messages. Toujours viser l’agilité et la modernité dans les réponses que nous apportons, ce qui entraîne nos clients à se moderniser eux-mêmes dans leurs partis-pris quand cela est nécessaire.

 

Vous êtes chef d’entreprise, ancienne élue municipale, conseillère prud’homale, engagée sur le plan associatif et très active dans des mandats d’administratrice (Vice-Présidente d’une banque mutualiste et à ce titre Présidente d’un bailleur social). Au fond, quel est votre moteur ?

Les échanges et les projets innovants et solidaires, permettant la mise en place d’actions concrètes sur le terrain, je suis certainement un peu hyperactive aussi. J’ai besoin d’aller puiser à l’extérieur de l’entreprise pour me ressourcer et donner d’autres sens à mon activité professionnelle. Ainsi, dès la création de la société, j’ai rejoint un réseau territorial de chefs d’entreprise, dont j’ai été présidente. Cela permet de ne pas rester isolée dans sa prise de décisions et de prendre conseil quand cela est nécessaire. S’engager avec et pour les autres, cela donne la hauteur de vue nécessaire à la fonction de Dirigeante, mais aussi les bouffées d’oxygène dont j’ai besoin dans les cycles de vie de l’entreprise.

Vous êtes également mère de famille à côté de toutes ces activités. Ce qui a conduit certaines personnes à vous poser la question « Mais comment fais-tu pour gérer tout cela ? », question que l’on ne pose jamais à un homme. Quelle a été votre réaction ?

Cette question est fréquente, j’ai entendu pas mal de réactions qui parfois font mal quand elles sont teintées de jugement, de reproche ou d’incompréhension. Une certaine misogynie perdure encore dans le monde de l’entreprise. Nous ne devrions pas avoir à justifier de nos organisations, car nous sommes des femmes. Pour une femme comme pour un homme, c’est la recherche de l’équilibre personnel et professionnel. La plus surprenante que j’ai eu de la part d’un homme récemment, « Mais au fait, qui élève tes enfants ? ». Certes, c’était sur le ton de la plaisanterie, mais cela montre tout de même que l’évolution reste lente. Si la réglementation en matière de parité va aider, je pense qu’il faut la dépasser. Ainsi, en matière de recrutement, je mets toujours un point d’honneur à préciser aux candidates qu’elles ont été choisies pour leurs compétences, mais ce sera aussi nécessaire de contribuer à des contextes encore plus inclusifs, par des actions de sensibilisation sur l’importance de la parité et de la diversité et également de valorisation des réussites pour encourager la confiance en soi et la sérénité dans les progressions professionnelles.

 

La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo

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