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Le made in France distille sa qualité jusque dans nos verres

Le made in France distille sa qualité jusque dans nos verres

Remise au goût du jour grâce au retour en force du Moscow Mule, la vodka est un alcool très apprécié des consommateurs français. Constance Sbraire, créatrice de la marque Vodcap Ferret, s’inscrit dans une démarche de production haut de gamme et 100% française. Elle dévoile sa stratégie face au monopole des grands groupes.

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée sur le marché de la vodka premium ?

Constance Sbraire : Passionnée de vin, issue d’une formation en vins et spiritueux, j’ai décidé de créer un alcool de qualité à base de raisins blancs du Sud, 100% français, en hommage au Cap Ferret. La vodka, que j’apprécie personnellement, est accessible parce qu’elle ne nécessite pas de vieillissement. Elle est aussi bien consommée par les hommes que par les femmes et c’est une alliée plébiscitée des cocktails. Avec Vodcap Ferret, la marque que j’ai lancée il y a 5 ans, j’encourage une dégustation pure à température ambiante, pour bien en ressentir tous les arômes. Glacée, elle s’accorde tout aussi bien avec des huîtres, du caviar ou du saumon, qu’en base de cocktails.

 

Quels sont les défis à relever quand on veut produire 100% français ?

Constance Sbraire : Il n’y a pas vraiment d’obstacle à concevoir un alcool made in France parce que nous avons la chance d’avoir une industrie et des produits locaux de qualité. C’est un choix, celui de coûts de production supérieurs, plus qu’un défi. Mes raisins (grenache et muscat blancs, ndlr) sont récoltés à Montpellier, la verrerie provient de Cognac, les bouts de bateaux qui servent d’ornement aux bouteilles sont récupérés en Bretagne et le conditionnement se fait au Cap Ferret. Je suis fière de pouvoir dire que la fabrication est entièrement française et sourcée.

 

Cette vision haut de gamme s’inscrit-elle dans les tendances du marché ?

Constance Sbraire : La vodka est ancrée dans la culture des pays de l’Est, mais en France, en Europe et aux Etats-Unis, elle est associée à la fête. Avant la pandémie, c’était un marché en pleine croissance, qui a pâti de la fermeture des établissements de nuit et de restauration. La consommation a considérablement baissé. La tendance est aujourd’hui au milieu, voire au bas de gamme, sûrement l’une des conséquences de la crise sur le portefeuille. Tous les spiritueux blancs sont impactés, mais c’est un marché dynamique, qui repartira à la hausse. Dans de telles circonstances, c’est un vrai défi pour une marque indépendante comme Vodcap Ferret de se faire une place.

 

 

Quelle est votre stratégie pour vous démarquer des grands groupes ?

Constance Sbraire : Ma stratégie est une entité forte dont le socle est la qualité. Vodcap Ferret est associée à un lieu de vacances qui parle à beaucoup de monde, mais il faut se battre pour sortir son épingle du jeu face aux acteurs majeurs. Ils jouissent d’une clientèle fidèle et nombreuse, qui leur permet d’exercer des prix attractifs. Ce serait d’ailleurs intéressant qu’ils encouragent les marques indépendantes et promeuvent la concurrence positive.

 

Quels canaux de distribution privilégiez-vous ?

Constance Sbraire : Avant la pandémie, nous étions orientés en France sur le réseau CHR (cafés, hôtels, restaurants, ndlr). Aujourd’hui, nous nous implantons chez les cavistes, avec de plus petits volumes. Nous exportons aussi au Vietnam et misons sur les Etats-Unis d’ici l’année prochaine. Notre présence à Saint-Barthélemy, où la clientèle est à 80% américaine, nous laisse entrevoir un marché très attractif pour nous. Malgré les difficultés, nous ne souhaitons pas nous tourner vers la grande distribution. Rester cohérents avec nos valeurs est primordial.

 

Comment comptez-vous poursuivre cet engagement ?

Constance Sbraire : L’objectif de 2022 est de proposer une vodka issue de raisins blancs biologiques. Le bio n’engagera en rien la qualité de nos produits, puisque les éventuelles traces de pesticides sont éliminées au cours de l’élaboration. Cette certification nous contraint à un cahier des charges compliqué, très onéreux sur l’export. Pour autant, c’est une volonté d’y parvenir par souci d’engagement professionnel auprès du consommateur.

 

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