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Il Faut Redonner Aux Particuliers Et Aux Entreprises Le Contrôle De Leur Identité Numérique

Qu’il s’agisse d’identification numérique ou de la connaissance client (KYC), la société Chekk propose des solutions véritablement innovantes. Rencontre avec Pascal Nizri, Fondateur et PDG de la société.

 

La question de la détention des informations personnelles à l’ère numérique est fondamentale. Quelle est votre réflexion sur le sujet ?

L’un des principaux secteurs vers lequel Chekk déploie son activité est celui de la finance. Dans ce cadre, les obligations réglementaires en matière de KYC (Know Your Customer) obligent les banques, assureurs et entreprises réglementées à mettre en place des processus lourds et coûteux qui impliquent la collecte de toujours plus d’informations sur les entreprises clientes (leurs dirigeants, leurs actionnaires, leurs administrateurs…) pour éviter des actions de nature criminelle (blanchiment d’argent, financement du terrorisme…). La plateforme Chekk améliore significativement la connaissance client tout en automatisant le processus de collecte et de vérification et permet au client de la banque (particulier ou entreprise) de détenir lui-même ses données et de garder ainsi le contrôle de son identité numérique.

 

N’y a-t-il pas un paradoxe entre les exigences croissantes des régulateurs et les demandes de protection de la vie privée émises par les citoyens ?

Il s’agit effectivement d’une situation paradoxale. D’un côté, les régulateurs demandent aux entreprises (banques, assurances, économie de partage…) d’en savoir toujours plus sur leurs clients. De l’autre, beaucoup de consommateurs s’inquiètent de la masse d’informations que possèdent les entreprises et de leur utilisation. Chekk répond à la fois aux besoins des entreprises et des consommateurs. Chekk propose une plateforme pour automatiser et digitaliser entièrement l’engagement client et le KYC, réduire le temps d’exécution et les coûts, tout en améliorant l’expérience des clients en leur permettant de sécuriser et de contrôler l’information et son portage dans un portefeuille de données électroniques encrypté.

 

Comment la plateforme fonctionne-t-elle concrètement ?

Chekk propose aux Institutions Financières françaises et internationales une solution eKYC dynamique, qui repose sur la mutualisation d’ensembles de données pertinentes et à jour qui sont détenus, contrôlés et mis à disposition par le client de l’Institution Financière. Le concept fondateur est de : (1) habiliter le client en tant que propriétaire des données ; (2) permettre à chaque institution de demander un accès sécurisé à des données de qualité selon ses propres exigences ; ainsi que (3) créer un lien entre le client et l’institution afin de permettre un KYC en continu et des échanges fluides.

La plateforme est modulaire et ses fonctionnalités peuvent être utilisées ensemble ou indépendamment par des clients qui n’ont besoin que d’une partie de notre écosystème, ce qui permet de répondre exactement aux besoins exprimés.

La plateforme intègre aussi des technologies de pointe telles que l’Intelligence Artificielle et le Machine Learning permettant, par exemple, de réaliser l’authentification et la vérification des personnes physiques et morales. Notre système authentifie un document d’identité (carte ID, passeport, etc.) en le présentant devant la caméra d’un téléphone mobile. Il va : 1) reconnaître automatiquement le type de document et son pays ; 2) scanner le document et en reconnaître les caractères ; 3) procéder à la vérification de l’ensemble des éléments du document (encodage, cryptogrammes, spécificités du document, etc.) ; 4) comparer la photo qui s’y trouve au visage scanné en « live » de la personne concernée afin de s’assurer qu’elle est bien une vraie personne (et non une photo ou vidéo devant l’écran) ; 5) effectuer des contrôles AML (Anti-Money Laundering) nécessaires. Tout ceci en 15 secondes, puis le système émet alors un « score » de confiance qui va venir confirmer que tout est en ordre, sauvegarde les données dans le portefeuille de données électroniques de l’utilisateur, et s’il y consent, met les différentes informations et contrôles à disposition de l’entreprise qui le lui demande (par exemple sa banque) accompagnés d’une vidéo de l’ensemble du processus (utile pour l’audit ou les contrôles réglementaires).

 

Et en ce qui concerne le KYC ?

L’exigence des régulateurs oblige les institutions financières à recueillir un nombre croissant d’informations. Le KYC dépend donc beaucoup de la qualité et de l’intégrité des données collectées par les banques, en particulier des données des personnes morales. Notre plateforme est en capacité de collecter des informations via les registres nationaux comme Infogreffe et internationaux donnant accès à l’information de 350 millions de sociétés dans 200 pays. Notre solution est ainsi capable de recueillir de manière quasi-immédiate les informations concernant une entreprise qui, par exemple, souhaite ouvrir un compte en banque. A partir des informations recueillies, notre système va automatiquement créer un tableau et un organigramme visuel dynamique et modifiable de la structure actionnariale complète (bénéficiaires effectifs inclus) de l’organisation concernée. Il va également faciliter la tâche du client de la banque en permettant de pré-remplir automatiquement tous les formulaires de KYC, puis à l’entreprise en question de déléguer les vérifications d’identité dont nous avons parlé précédemment directement à ses actionnaires, administrateurs, bénéficiaires effectifs, etc. Les informations collectées et vérifiées sont ensuite encryptées et stockées dans un portefeuille de données électroniques depuis lequel les clients contrôlent et partagent leurs données. Il s’agit donc d’une solution révolutionnaire dont nous avons lancé en juin dernier la troisième version.

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