La compagnie d’assurance Generali est l’un des leaders du marché européen pour les particuliers, les professionnels et les PME. Elle se veut multi-produit, puisqu’elle est présente dans les secteurs de l’épargne, la retraite, la santé, la prévoyance et de l’IARD (incendies, accidents et risques divers). Aujourd’hui, l’épargne doit se mettre au service de l’économie réelle. Les Français sont d’ailleurs 63 % à accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement, selon le baromètre Ipsos pour Vigeo Eiris. Nous en avons discuté avec Hugues Aubry, membre du Comité exécutif de Generali France, en charge du marché de l’épargne et de la gestion de patrimoine.
La France est le troisième marché du Groupe Generali dans le monde, après l’Allemagne et l’Italie. Bien que l’épargne soit majoritaire, pouvez-vous nous expliquer quelles sont les spécificités de Generali France ?
L’une des caractéristiques de Generali France est son modèle multi-canal et multi-distributeur. En France, l’épargne (contrats d’assurance-vie et de capitalisation) représente environ 70 milliards d’euros d’actifs. Une grande partie de notre activité en épargne se fait au travers de tiers distributeurs : 90 % de la collecte en épargne est réalisée via des réseaux externes et intermédiés en B2B. Les 10 % restants reposent sur nos propres réseaux, c’est-à-dire nos réseaux salariés et agents généraux. Parmi ces 90 %, on retrouve trois familles, à commencer par les conseillers en gestion de patrimoine, marché sur lequel Generali est leader en France. Cela représente entre 14 et 15 milliards d’euros d’actifs en stock. Chaque année, nous collectons entre 1,3 et 1,5 milliard d’euros auprès de ces conseillers. Suivent ensuite les banques privées et les banques régionales, auxquelles Generali France apporte des solutions externes, pour certaines en complément de leur solution interne groupe. Cette partie représente 25 milliards d’euros d’actifs. Enfin, la dernière famille concerne les fintech, qu’elles soient courtiers ou banques en ligne. Sur ce marché, Generali est leader et partenaire des deux acteurs majeurs que sont ING et Boursorama, sans oublier de nombreux acteurs, tels que Nalo, Cashbee, ou encore Mon Petit Placement. Generali France doit son leadership à son développement historique et continu sur ce marché depuis plus de 20 ans.
L’investissement socialement responsable (ISR) fait aussi partie de l’ADN de Generali France : comment mettez-vous en place ces pratiques de placement ?
Il y a de multiples manières d’investir dans une entreprise : acheter des actions, des obligations, c’est-à-dire investir sous forme de fonds propres ou de dette. L’analyse et la décision d’investir peuvent reposer uniquement sur des critères financiers (performance et risque) ou prendre en compte des critères extra-financiers, c’est-à-dire environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance d’entreprise (critères ESG). Pendant longtemps, un débat opposait la performance à l’ISR. La crise sanitaire a manifestement eu raison de ce questionnement chez les épargnants, qui désormais aspirent surtout et avant tout à donner du sens à leur épargne. Et les fonds ESG ont démontré une plus grande résilience financière dans la crise. Depuis plusieurs années, nos stratégies d’investissement sont fondées sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG), sans pour autant remettre en question nos objectifs de rendement.
Le Groupe Generali a formalisé son engagement en faveur de l’investissement responsable dès 2006. Cet engagement se retrouve dans la gestion des fonds euros de nos contrats d’assurance-vie qui intègrent des critères « maison », liés à l’ISR. Par ailleurs, sur les unités de compte, Generali propose de nombreux supports intégrant des labels de droit français (Finansol, Greenfin, le label ISR) et internationaux. De ce point de vue, Generali référence plus de 300 fonds labellisés, dont 200 liés à un label éligible à la loi Pacte. Véritable colonne vertébrale de la stratégie, cela représente près de 3,5 milliards d’euros, soit 15 % de nos encours en unités de compte, en progression chaque année. Ce mouvement devrait s’accélérer avec la mise en œuvre de la nouvelle réglementation européenne (SFDR) pour la transparence des produits financiers en matière de durabilité.
Existe-t-il un profil type d’épargnants intéressés par cette économie responsable ?
En me basant sur plusieurs études, je pourrais vous répondre qu’il s’agit des Millenials. Or, chez Generali, on note des demandes de tous types de profils, provenant de tous nos réseaux partenaires. Face à la pandémie de Covid-19, le taux d’épargne a connu une accélération significative, puisqu’on estime qu’il y a eu entre 100 et 120 milliards d’euros d’épargne supplémentaire. Cette période de tension, liée à la pandémie a incité les Français à augmenter leur épargne sur les comptes à vue et les livrets de tous types, dont notamment le Livret A. Aujourd’hui, cette épargne doit se transformer, et une majorité des Français souhaite davantage investir dans l’économie réelle, l’économie du quotidien. C’est ce que nous proposons chez Generali, au travers de notre gamme d’investissements à impact.
Que proposez-vous pour y parvenir ?
Generali a lancé plusieurs fonds, dont « GF Infrastructures Durables », durant l’été 2020. Celui-ci est accessible à tous, grâce aux évolutions de la loi Pacte sur l’évolution de l’éligibilité fonds communs de placement à risque (FCPR). Concernant les actifs réels, nous avons élargi la palette de nos supports immobiliers, porteurs de critères et de labels liés à l’ISR. Par ailleurs, Generali a référencé le fonds de Bpifrance Entreprises 1, investi au travers des PME et ETI françaises. Enfin, nous avons lancé le fonds « Generali Investissement à Impact », accessible aux particuliers via le fonds « GF Ambition Solidaire », pour soutenir des investissements réalisés dans l’économie sociale et solidaire. Grâce à ces différents supports, nous privilégions donc des critères qui ne sont plus uniquement financiers, mais visant un impact positif sur le plan environnemental et/ou social comme le demandent les épargnants.
La société et les attentes des épargnants évoluent : face à ces deux réalités, qu’en est-il de l’assurance-vie ? Comment s’adapte-t-elle à ce nouveau paysage ?
Historiquement, l’assurance-vie (qui représente 1 800 milliards d’euros) repose à 80 % sur des fonds en euros majoritairement investis dans des produits de taux (de la dette d’État et de la dette d’entreprise). En 2019, face au niveau des taux d’intérêt bas, voire négatifs sur les emprunts d’État, nous avons annoncé la fin du fonds euros « roi » comme colonne vertébrale de l’assurance vie et lancé une transformation du modèle en profondeur. En parallèle, nous avons significativement baissé la participation aux bénéfices de nos fonds euros et imposé des contraintes d’accès aux fonds euros sur les nouvelles souscriptions, pour limiter les effets de dilution de la richesse. En 2020, la loi Pacte nous a permis de transformer et de moderniser nos contrats. Nous avons élargi les possibilités de mise en musique des contrats au travers de la gestion dédiée, la gestion conseillée, la gestion pilotée, ainsi que la palette des supports éligibles.
Désormais, notre objectif est de déployer ce nouveau modèle épargne auprès de nos réseaux partenaires en accompagnant la relance économique au travers du financement de l’économie réelle. En 2021, les équipes de Generali France seront concentrées sur la qualité de service et l’accompagnement des partenaires. C’est dans ce but que nous avons créé une nouvelle société de gestion, Generali Wealth Solutions, qui offre à l’ensemble de nos réseaux et partenaires un accompagnement en ingénierie patrimoniale et en ingénierie financière.
Quels sont vos prochains objectifs ?
L’investissement sur des unités de compte est plus complexe dans le traitement des opérations que lorsque la collecte se faisait majoritairement sur les fonds en euros. Il est donc névralgique de se concentrer sur la qualité de service. Enfin, la relance de l’économie reste un sujet pour tout le monde et notamment pour Generali, qui participe à l’ensemble des initiatives, avec notamment 12 fonds labellisés France Relance. Le groupe continue de décliner sa palette d’investissements à impact, et lance un fonds commun de placement à risque pour lequel nous assurerons une liquidité hebdomadaire. L’élargissement de la gamme de nos produits d’assurance-vie montre à quel point l’épargne est un levier fort pour soutenir l’économie réelle et l’investissement durable tout en permettant à chacun de se constituer un patrimoine financier pour ses divers projets de vie.