Pas toujours facile d’être entrepreneur. Seul, il est facile de douter, de ne pas voir les angles morts dans sa progression et de ne pas trouver de solutions pour résoudre ses problèmes. L’aventure est plus simple lorsqu’on est bien accompagné. C’est ce que conseille Catherine Davo, coach, auteure et conférencière.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours avant de devenir coach ?
Je suis originaire de France (Vienne), c’est en 2009 que je me suis expatriée à Québec avec mes enfants et mon ex-conjoint. Avant, j’ai vécu à Toulon, où j’étais chargée de projets informatiques stratégiques et d’envergures, en tant que consultante, puis de façon permanente au centre informatique d’une banque. Ce poste me permettait déjà de côtoyer le monde du coaching : c’est là que j’ai pu développer mes compétences en gestion d’équipe, en leadership, en gestion de risques, en communication et en planification. Autant de qualités qui me permettent aujourd’hui d’accompagner au mieux mes coachés.
Après mon arrivée à Québec, j’y ai d’abord retrouvé un poste de chargée de projet pour une grande entreprise d’assurance. Et puis, j’ai eu un déclic et j’ai eu envie de changer de vie professionnelle, en lançant mon propre business. Je conservais en moi un rêve, celui d’ouvrir mon propre bar. J’avais des souvenirs nostalgiques de mon adolescence et de ce bar qui se trouvait juste en face de mon lycée, où mes amis et moi avons partagé des grands moments de joie et de peine avec les propriétaires de l’établissement. Je voulais revivre la même chose avec ma clientèle !
J’ai donc intégré une école de lancement d’entreprises, qui d’ailleurs m’a donné un des outils les plus précieux en affaires avec le plan d’affaires, puis je me suis lancée dans un partenariat avec une personne qui tenait une galerie d’art qui possédait un bar que j’ai pris en charge. Cependant, je me suis vite aperçue que je n’aimais pas être derrière un comptoir. J’ai alors compris que ce n’était pas le commerce qui me plaisait, mais plutôt l’idée d’être à l’écoute des autres. L’idée de devenir coach a donc fait son chemin jusqu’à mon esprit, jusqu’à devenir évidente.
Comment avez-vous décidé de changer de vie professionnelle ?
C’est un événement banal qui a eu l’effet d’un électrochoc. Des changements s’annonçaient dans ma direction et j’étais mal à l’aise avec les nouvelles orientations. Mon gestionnaire, qui en avait eu vent, m’a convoqué dans son bureau et a prononcé ces mots : « Je te propose de rêver ensemble à notre future organisation ! ». Le mot rêve a eu l’effet d’une claque, car moi aussi, j’avais un rêve et au lieu de permettre de réaliser celui d’un autre, il était temps d’oser réaliser le mien. J’ai démissionné le lendemain, c’était en 2015.
Après, l’expérience du bar, un nouveau partenariat m’a permis d’entrer dans le coaching d’affaires, de me certifier dans ce domaine ainsi qu’en PNL (Programmation Neuro-Linguistique), mais la clientèle cible ne me convenait pas, alors j’ai décidé de prendre mon envol. Depuis, je coache principalement des femmes d’affaires avec une approche holistique, car une entreprise ne peut pas être plus grande que son dirigeant. J’interviens également dans le domaine corporatif, pour des projets de conduite du changement et dans le développement de la synergie d’équipe et du leadership qui sont des facteurs de succès dans la croissance d’une entreprise.
Je me suis d’ailleurs certifiée profil Nova pour mieux les accompagner. C’est un outil psychométrique simple et efficace, qui permet de mettre en lumière le portrait global de la nature profonde d’un individu ou d’une équipe et, conséquemment, de faire des choix alignés avec ses motivations réelles. Je l’utilise aussi dans tous mes coachings afin de trouver une synergie pour aider les coachés à être plus productifs, plus performants.
Il y a un maillage naturel entre ce profil Nova et mon travail holistique entre les savoir-faire et les savoir-être. Mon coaching a pour but d’aider chaque personne ou organisation à mettre de la clarté là où il y a du brouillard, à gagner en bien-être et en confiance pour atteindre son épanouissement et son succès.
En quoi votre double culture impacte-t-elle votre façon de coacher ?
J’ai moi-même osé changer de voie, de continent, et je pense que cette audace, la planification nécessaire et la gestion des risques que cela a demandé amenant mes enfants avec moi, sont des valeurs ajoutées en termes de crédibilité. Quant à cette double culture, elle se ressent, car la force de la France (les Français sont connus pour être tenaces, francs et fougueux) se mêle au consensus, à la chaleur humaine et à l’entraide dont font preuve les Québécois. J’ai appris à utiliser ces différents traits de personnalité pour offrir un véritable boost de l’entrepreneur, avec efficacité et bienveillance.
Vous avez créé la « Méthode Bambou » : pourquoi avoir choisi ce nom ?
Je considère que chaque entrepreneur est un bambou ! Je m’explique : un bambou met 3 à 5 ans pour créer ses racines. Dès qu’elles sont assez solides, il grandit ensuite d’un mètre par jour. Selon moi, c’est pareil pour l’entrepreneur. Je m’assure de mettre en place avec lui de bonnes racines (le bon état d’esprit, de bonnes pratiques, de bonnes stratégies et de bons objectifs) pour qu’il puisse croître de façon exponentielle.
En quoi consiste cette formation ?
Il s’agit d’une formation en ligne de 60 exercices, faciles et concrets, répartis sur 8 semaines. Elle dresse semaine par semaine tout le mindset (l’état d’esprit) nécessaire pour démarrer un business ou lui permettre de croître et donne les outils nécessaires pour le gérer. Ainsi, au début, les coachés apprennent à transformer leurs croyances limitantes pour construire la vision, la mission et les valeurs qui vont soutenir leurs entreprises.
Cette formation est accessible à tous types d’entrepreneurs. D’ailleurs, toutes les deux semaines, je rencontre les formés aux côtés de mes clientes. Lors de ces rencontres, j’utilise l’intelligence collective au profit de chaque individu : dès que quelqu’un pose une question, c’est tout le groupe qui échange.
Quels en sont les avantages pour les entrepreneurs ?
Grâce à cette formation, l’entrepreneur va pouvoir gagner en autonomie grâce à des exercices concrets et des exemples pertinents. Régler un problème d’estime de soi l’aidera par exemple à donner un prix correct à son offre. Il y a une mise en pratique immédiate ! Nous domptons le syndrome de l’imposteur pour qu’il puisse oser tout en gérant ses risques, c’est essentiel pour réussir en affaires. Nous identifions ses croyances limitantes qui impactent la croissance de l’entreprise, et l’entrepreneur apprend à les transformer. Je dirais aussi que la force de cette formation en ligne, c’est bien cet accompagnement que je propose toutes les deux semaines. Cette proximité avec un coach d’affaires est suffisamment rare pour avoir le mérite d’être soulignée.
Outre cette formation et l’accompagnement proposé, quelles sont vos autres activités de coach ?
J’offre un coaching professionnel individuel qui s’adapte aux besoins, aux contraintes et au rythme de chaque personne. J’ai également publié quatre livres cette année. Ce sont des ouvrages essentiellement dédiés aux femmes, comme le premier, Entreprendre au féminin (avec son cahier d’exercices), et le dernier en date, Je réussis, un point c’est tout, qui permet de travailler sur les défis principaux que les femmes peuvent rencontrer les empêchant d’accéder à une vie réussie avec des exercices concrets et un plan d’action de 90 jours pour s’assurer de passer à l’action et empêcher la procrastination.
Enfin, comme indiqué plus haut, je propose également du coaching en entreprise, avec le profil Nova, qui peut réellement faire la différence en termes de rétention des talents, de motivation d’équipe, et pour améliorer la performance de l’entreprise.
Je peux également intervenir lors de conférences et d’ateliers. J’ai récemment fait un atelier « Matin Causerie » dans un cabinet d’avocats portant sur les blessures de l’âme dans le monde du travail : cet échange a été bénéfique pour tous et toutes !
En conclusion, que diriez-vous à quelqu’un qui a peur d’entreprendre ?
Osez, vous verrez bien ! À mon sens, celui qui prend les plus grands risques, c’est aussi celui qui s’offre le plus de chances de réussir. Si le rêve est là, alors il suffit de se faire accompagner et de travailler son mindset : il n’y a aucune raison d’échouer !