La société a été créée en 2011 par Florent Thiebeaux à l’âge de 20 ans. Elle a été profitable dès la première année de fonctionnement. Basée à Nice, elle bénéficie d’un écosystème favorable. La fintech, spécialiste des micropaiements, est agréé par le FCA (Autorité de régulation britannique) pour l’émission et la gestion de monnaie électronique et a déposé une demande d’agrément il y a un an, en France, auprès de l’ACPR. Elle va profiter des changements réglementaires pour faire sa révolution et proposer de nouveaux services de paiement.
Comment évolue YouPass depuis sa création en 2011 ?
Dès l’origine, le service (initialement baptisé « Remboursez Votre Forfait ») permet au consommateur de récupérer du pouvoir d’achat en monétisant le crédit non utilisé sur un forfait téléphonique bloqué ou prépayé, et de dépenser cet argent auprès de commerçants partenaires. Le problème est que les opérateurs menaçaient de couper cette activité sous 7 jours, le service a donc été rebaptisé YouPass pour devenir un service de micropaiement en monnaie électronique. Malheureusement, nous évoluons dans un système qui impacte fort notre modèle, où les opérateurs télécoms font preuve d’un conservatisme on ne peut plus regrettable. Et pour une société 100% indépendante, comme la nôtre, qui intervient dans un domaine où les mastodontes de la téléphonie mobile font encore la loi, l’exercice n’est pas toujours aisé. Nous constatons que les opérateurs, actuellement régulés par l’ARCEP (régulateur des télécoms en France) freinent l’application de la réglementation DSP2 (Directive sur les Services de Paiement) applicable aux services de paiement innovants (les FinTech). Aujourd’hui nous tentons d’être la boîte à idées du marché en France, face aux dinosaures de la téléphonie.
Pour quelles répercussions sur votre modèle économique actuel ?
Sur chaque opération, les géants de la téléphonie ponctionnent en moyenne 25 % de marge, auxquels il faut ajouter la rémunération d’autres intermédiaires non réglementés. Au total et même si YouPass propose les meilleurs reversements du marché, l’utilisateur ne perçoit que 60 % du montant monétisé. Dans ce contexte verrouillé, même si 250 000 utilisateurs ont utilisé YouPass cette dernière année dans sa version actuelle, nous avons décidé d’ouvrir notre modèle à de nouveaux services de paiement.
C’est-à-dire ?
Nous allons, tout d’abord, refondre techniquement notre offre pour fluidifier le dispositif de monétisation de forfait. Nous allons également limiter notre degré de dépendance à l’égard de ce marché « minitélisé » en créant un nouveau modèle autour de l’initiation de paiement. Le mécanisme, autorisé par la DSP2 (Directive sur les services de paiement), permet aux FinTech de se brancher sur les API des banques afin de créer de nouveaux services. Cela va provoquer des changements majeurs sur le marché. Notre objectif est de proposer des coûts extrêmement bas, bien inférieurs à ceux des grands réseaux traditionnels.
A quel horizon ces nouveaux services vont-ils être lancés ?
Nous sommes en train de finaliser le « YouPass ID ». Il s’agit de l’identité numérique de l’utilisateur qui va reposer sur la base de méthodes d’authentification forte comme la reconnaissance faciale biométrique. Cette dernière sera à utiliser lors de chaque acte de paiement. Pour ce qui est de la nouvelle version de notre site, elle devrait être disponible à la fin de l’année et va proposer de nouveaux moyens de paiement modernes, conformes aux nouveaux usages, donc aux attentes actuelles. Nous comptons bien révolutionner le secteur.